Il y a 20 ans, dans la nuit du 31 juillet au 1 août, la Belgique allait apprendre avec stupeur le décès du roi Baudouin dans sa résidence d’été à Motril près de Grenade en Espagne. Le pays a vécu entre l’annonce du décès et les funérailles une semaine d’intenses émotions et d’union. Lorsque l’avion militaire ramène le roi tard dans la soirée du 1er août sur la base militaire de Melsbrouck, ils sont déjà des centaines à avoir pris place tout au long du parcours et devant les grilles du château de Laeken. La dépouille du roi fut ensuite exposée au Palais royal de Bruxelles. Une marée humaine y convergea. Les files étaient à perte de vue. Mais malgré les 8 à 10 heures d’attente, les Belges ont tenu à rendre un dernier hommage à ce souverain qu’ils avaient pour ainsi dire toujours connu. L’histoire d’amour entre Baudouin et ses compatriotes débute quasiment dès sa naissance. La mort accidentelle de sa mère lorsqu’il n’a pas 5 ans, lui donnera dans sa petite enfance un aspect de fragilité qui émeut.

La dureté de la guerre, sa déportation avec la famille royale en Autriche puis l’exil en Suisse ne feront qu’accroître ce sentiment affectueux à son égard. En 1950 après un référendum qui donne une majorité positive pour le retour du roi Léopold III, le pays manque de basculer dans la guerre civile car les voix sont majoritairement négatives en Wallonie. Léopold III fait un pas de côté. Baudouin est nommé prince royal. Un an plus tard en 1951, il prête serment et devient le cinquième roi des Belges. Lorsqu’il apparaît si frêle dans son costume militaire au balcon du palais, la foule est présente pour lui manifester son soutien. Il sera pendant les 42 ans de son règne toujours présents dans les moments heureux et malheureux du pays. Avec la reine Fabiola, il formera un couple très uni qui ne connaîtra pas le bonheur d’avoir un enfant. Baudouin n’avait que 61 ans et la Belgique, orpheline, le pleura plus qu’il n’aurait jamais pu l’imaginer. (Copyright : photonews)