À la suite de notre article publié sur Noblesse et Royautés le 2 août 2025, et à la demande de Maître Miriame Laïchi, avocate au barreau de Paris, nous publions le droit de réponse de son client, Son Altesse Royale le Prince Paul de Roumanie.
À la suite de la publication, le 2 août 2025, sur votre site Noblesse et Royautés, de l’article intitulé « Procès sur la propriété d’un tableau du Greco », consacré à S.A.R. le Prince Paul de Roumanie, je vous mets en demeure, en ma qualité de son avocate, de publier le présent droit de réponse dans son intégralité, sans modification ni commentaire, conformément à l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
1. Sur l’origine de la propriété du tableau
Le tableau « Saint Sébastien » du peintre El Greco n’a jamais appartenu aux collections de l’État roumain. Il était la propriété privée de Sa Majesté le Roi Carol II de Roumanie et a été intégré à l’actif successoral de ce dernier par décision de la juridiction portugaise compétente.
Le présenter comme un bien public est inexact et juridiquement infondé.
2. Sur le prétendu « emport » par le Roi Michel en 1947
L’article affirme que l’ex Roi Michel aurait emporté la toile lors de son départ en exil avec l’autorisation du pouvoir communiste.
Aucune source historique fiable ne corrobore cette affirmation. Les éléments produits en justice démontrent au contraire que le tableau a quitté la Roumanie en violation des droits successoraux sur les biens privés du Roi Carol II.
3. Sur les propos attribués au Prince Paul
Il est faux d’écrire que « pour le prince Paul (…) le roi Michel a spolié l’État roumain ».
Le litige ne porte pas sur un bien public, mais sur un bien privé, et oppose des héritiers légitimes à des tiers acquéreurs.
Le Prince Paul n’a jamais tenu les propos que vous lui attribuez.
4. Sur le caractère parfaitement légitime du mariage du Roi Carol II
Contrairement à ce que suggère votre article, le mariage du Roi Carol II avec Ioana Valentina Lambrino a bien été célébré religieusement le 31 août 1918 à Odessa, conformément au droit russe de l’époque, qui ne reconnaissait que le mariage religieux.
Une lettre du consul général de Roumanie à Odessa du 28 septembre 1918 atteste de la cérémonie orthodoxe, de l’existence de l’acte de mariage et de l’absence de tout empêchement. Ce mariage n’a jamais été annulé par l’Église orthodoxe, seule compétente pour le faire.
Leur fils, le Prince Carol Mircea, né en 1920, est l’aîné de la Maison royale de Roumanie.
Cette légitimité a été reconnue par les juridictions suivantes :
• Cour de justice de Lisbonne (6 février 1955)
• TGI de Paris (6 mars 1957) confirmé par la Cour de cassation (8 janvier 1963)
• High Court of England (23 juin 1964)
• CEDH (27 mai 2010)
• Haute Cour de Cassation et de Justice de Roumanie (14 février 2012)
Le Prince Paul, fils du Prince Carol Mircea, a succédé à cette reconnaissance dynastique, confirmée par l’Almanach de Gotha qui le désigne expressément comme héritier du Roi Carol II.
5. Sur la situation judiciaire du Prince Paul
Contrairement à vos insinuations, S.A.R. le Prince Paul ne « vit pas en France pour échapper à des condamnations ».
La justice française a refusé en 2023 son extradition vers la Roumanie en raison d’un procès inéquitable. La République de Malte a également refusé sa remise.
Interpol a supprimé sa notice rouge, reconnaissant le caractère politique de la condamnation roumaine.
6. Sur vos sources et votre statut
Le site Noblesse et Royautés indiquer s’inspirer de l’Almanach de Gotha et du Magazine Point de Vue.
Or :
• le Magazine Point de Vue a récemment publié un droit de réponse reconnaissant ses erreurs et la légitimité dynastique de S.A.R le Prince Paul de Roumanie.
• l’Almanach de Gotha consacre explicitement sa position d’aîné de la Maison royale et la validité du mariage de Carol II.
Si le site Noblesse et Royautés avait correctement lu ces sources, il n’aurait pas publié des contre-vérités aussi manifestes.
S.A.R. le Prince Paul de Roumanie tient à rappeler son profond attachement au respect de la vérité historique, des décisions de justice et des principes fondamentaux de l’État de droit. Il regrette que ces principes aient été méconnus dans un article à forte portée médiatique. En conséquence, il entend rester vigilant quant à toute nouvelle atteinte à ses droits et se réserve la faculté d’engager toute action appropriée à la défense de son honneur.