Congrès pétrovien international à La Sorbonne du 20 au 22 avril 2017 pour le tricentenaire de la visite du tsar Pierre le Grand en France. Les congrès pétroviens internationaux se tiennent annuellement à Saint-Pétersbourg. Ils sont consacrés à l’étude de l’époque pétrovienne, à la préservation de son héritage intellectuel et patrimonial, au développement du tourisme culturel.

Durant ce deuxième grand voyage réalisé il y a trois siècles, Pierre Ier a visité les terres allemandes, le Danemark, les Pays Bas, la France. Ce périple couronne toute une série de déplacements du monarque russe à travers l’Europe, à partir de 1701.

Le 21 avril 1717, Pierre Ier a franchi la frontière de la France et seize jours plus tard, il est arrivé à Paris. Ce séjour d’environ deux mois est devenu un événement central du Second voyage de Pierre Ier. Cette visite a posé les bases de relations diplomatiques officielles entre la France et la Russie.

Le second grand voyage de Pierre Ier en Europe occidentale (1716-1717) est un événement marquant aussi bien pour l’histoire russe que pour l’histoire européenne. Ce voyage a joué un rôle décisif dans l’achèvement de la guerre du Nord et la régulation des questions politico-militaires. C’était la préparation de la victoire, une répétition de de la montée en puissance de la Russie dans l’univers européen, une quête de sa place sur l’arène internationale.

Le Second voyage a eu pour résultat un intérêt accru pour divers aspects de la vie civile: l’architecture et les parcs, l’art figuratif, les questions de la gouvernance, du commerce, de la médecine, sans parler de l’habitus dans tous ses états, de la gastronomie au costume, des meubles au décor intérieur.

Si du temps de la Grande Ambassade, premier grand voyage du tsar en Europe (1697-1698), on avait privilégié l’embauche des experts militaires, les invités du Second voyage étaient, dans leur majorité, artistes, architectes ou artisans. Ainsi, l’architecte Jean Baptiste Leblond, le sculpteur Bartolomeo Carlo Rastrelli, les peintres Louis Caravaque et Philippe Pilleman, le ciseleur Nicolas Pineau, les maîtres fontainiers Soilème et beaucoup d’autres qui ont façonné, en grande partie, l’aspect du Pétersbourg pétrovien et des résidences suburbaines.

Cependant, à la différence de la Grande Ambassade, ce deuxième périple, qui a duré vingt-deux mois, demeure, à ce jour, beaucoup moins étudié. Plusieurs facteurs ont convergé pour conditionner cet état de choses : les visées politiques et diplomatiques complexes de ce voyage, sa composante militaire, son itinéraire brouillé, son lien avec les questions épineuses de la succession au trône.

Le problème des sources afférentes est également de taille. Ainsi, demeurent à ce jour inédits les volumes des « Lettres et papiers de l’empereur Pierre le Grand » pour les années 1716-1717. Dans cette situation, les documents conservés hors de la Russie acquièrent une valeur particulière. Ces ressources restent peu explorées, car disséminées à travers l’Europe et rédigées en des langues différentes aux graphismes souvent archaïques.

L’absence d’études synthétiques contraste avec une pléthore de travaux explorant en détails certains aspects du Second voyage, tant thématiques (les contacts académiques, l’architecture, l’art de parcs et de jardins) que géographiques (la France, la Hollande, les Pays Bas autrichiens, soit la Belgique d’aujourd’hui) mais qui n’ont jamais été étudiés de manière intégrale.

Il manque également une étude synthétique des nombreux « petits » voyages européens de Pierre Ier réalisés entre 1701 et 1715, alors qu’ils avaient précédé et en grande partie préparé le Second grand voyage final du tsar.

Organiser le Congrès pétrovien à Paris a pour objectif d’attirer l’attention des chercheurs russes et étrangers sur l’exploration de cette vaste problématique que représente le second périple de Pierre Ier en Europe et ses autres voyages européens réalisés à partir du début du XVIIIe siècle, ainsi que sur leur rôle dans le devenir de la Russie et ses rapports à long terme avec l’Europe.

Les nombreux voyages européens de Pierre Ier créent un « territoire de mémoire » unique en son genre ; ils forment un espace historique connecté que la Russie partage avec l’Europe. Le rêve de Pierre le Grand que la Russie devienne un pays européen, qu’elle fasse partie de son oekoumène, est ainsi en grande partie devenu réalité. Tout cela fournit une base solide pour élaborer toutes sortes de programmes, diversifiés et intéressants, d’itinéraires pétroviens culturels en Europe. (Merci à Anne – Source : Eurorbem)

Les thèmes proposés pour le congrès sont :

  • Pierre Ier en France.
  • La géographie du Second voyage européen de Pierre Ier, son séjour dans les différents pays d’Europe.
  • Les « lieux de mémoire » de Pierre Ier en France et dans d’autres pays européens (sites mémoriaux, monuments, plaques commémoratives, etc.).
  • Les « petits » voyages de Pierre Ier en Europe entre 1701 et 1715 (chronique et chronologie, aspects militaires, politiques, diplomatiques, médicaux).
  • Les collisions diplomatiques de l’époque du Second voyage de Pierre Ier.
  • L’intérêt de Pierre Ier pour l’économie, l’industrie et l’agriculture et le commerce européens.
  • L’intérêt de Pierre Ier pour la médecine européenne (balnéologie, pharmacologie, l’art de guérir).
  • L’embauche d’experts européens en 1715-1717.
  • Le transfert des connaissances en matière d’architecture, d’art des parcs et jardins, d’art figuratif.
  • Les emprunts en matière d’enquêtes civiles, de cartographie, d’administration et de gouvernance urbaine
  • Le transfert des connaissances en matière de sciences, de techniques, d’arts et métiers.
  • La gastronomie et l’habitus de l’époque du Second voyage (costume, vaisselle, décor).