Le château de Pontchatrain se situe à Jouars-Pontchartrain dans les Yvelines. Au fil de l’Histoire, il a appartenu à plusieurs familles et notamment à la duchesse de Brissac qui le vendit au début du 19ème siècle à l’industriel Claude-Xavier Carvillon des Tillières. De succession en succession, il devint ensuite la propriété du comte Guido Henckel von Donnersmarck qui l’acheta pour en faire cadeau à sa future femme la Païva.

Le couple effectua de grands travaux d’aménagement et de décoration. Soupçonnée d’espionnage, la Païva quitta le château de Pontchartrain en 1877. En 1888, le château fut acquis par la marquise de Villehermose. Dans ses mémoires « 20 ans de dîner en ville » Gabriel-Louis Pringlé raconte ses séjours à Pontchartrain.

« Ce château merveilleux avec ses parterres à la française, son grand canal copié sur celui de Versailles, son immense parc peuplé de troupeaux de daims, qui furtifs, agiles et craintifs, bondissaient dans les fourrés sur votre passage, dans le cadre de sa forêt de mille deux cents hectares, avait appartenu à Phélypeaux, chancelier de louis XIV, puis à la famille d’Osmond, parente de la comtesse de Boigne, qui vendit ce domaine à la fameuse courtisane du Second Empire, la Païva, devenue princesse Henckel de Donnersmark. C’est du prince, mari de la Païva, devenu veuf, que la marquise de Villehermose, acquit Pontchartrain, qui était plus un palais qu’un château, par son aspect, son aménagement intérieur et le train vraiment fabuleux qu’y tenait la marquise de Villehermose »

« L’existence à Pontchartrain s’écoulait sur le mode de l’enchantement, au milieu de la superbe ordonnance des jardins et des avenues rectilignes, parmi les eaux chantantes des cascades et des bassins, la longue procession des jeux d’eau où le soleil jouait les arcs-en-ciel à l’infini par les beaux jours d’été dans cette partie du calme reposé, où chaque minute distribuait la paix, la tranquilité, l’espérance en l’agrément perpétuel de la vie. »

« Le luxe dans lequel évoluait la marquise de Villehermose était essentiellement espagnol et rappelait la vie madrilène des grands d’Espagne. » 

« La table de la salle à manger était pendant les repas recouverte de grands paons d’or ouvragé qui contenaient des fruits magnifiques, des friandises parfumées à la rose et à la violette, et le surtout se composait d’orchidées rares qui affectaient des formes de libellules et avaient des teintes de crépuscule et d’aurore. Elles parvenaient des serres du château, les jardiniers les servant directement des forêts du Brésil. »

Le château de Pontchartrain appartient aujourd’hui à une société.

Extraits de « 20 ans de dîner en ville », Gabriel Louis-Pringlé, Editions Lacurne, pp. 236-239