Le 9 novembre, il y a eu 70 ans que Juan Carlos d’Espagne faisait face à son destin royal. Le fils aîné du comte de Barcelone, prétendant au trône d’Espagne en exil au Portugal, quittait les siens pour suivre sa scolarité en Espagne et poser pour la première fois le pied sur le sol de sa patrie.

Juan Carlos, né à Rome, n’a que 10 ans. Son père et le Général Franco qui gouverne alors l’Espagne, ont des relations plus qu’excécrables mais les deux hommes parviennent à s’entendre lors d’une rencontré sur le yate Azor en 1948 : il est impératif que le jeune Juan Carlos soit instruit en Espagne et non pas à l’étranger.

Il est donc pacté que le prince sera d’une certaine manière sous le contrôle du Général Franco. Le comte de Barcelone voit là la possibilité à terme pour lui de monter un jour sur le trône.

Juan Carlos quitte par une grise matinée le cocon familial de la villa Bel Ver à Estoril pour monter à bord du train Lusitania express en direction de Madrid. Ce momento est extrêmement douloureux pour le prince qui verse de chaudes larmes.

Afin d’éviter d’éventuelles manifestations en faveur de la monarchie, Franco a fait le choix que le train serait dévié vers la station de Villaverde qui ne reçoit d’habitude que des convois de marchandises. Une délégation de monarchistes proches du régime l’accueille avec solennité.

Juan Carlos s’installa ensuite dans la finca Las Jarillas à 20 kilomètres de Madrid où il allait désormais suivre sa scolarité en compagnie d’un groupe d’élèves sélectionnés par Franco : Alonso Alvarez de Toledo (fils du marquis de Valdueza), le prince Carlos de Bourbon-Deux-Siciles (cousin de Juan Carlos), Jaime Caravajal (fils du comte de Fontanar), José Luis Leal (qui devint ministre de l’économie au debut du règne de Juan Carlos), Fernando Falco actuel marquis de Cuba, Juan José Macaya et Alfredo Gomez.

Juan Carlos tissa des liens très étroits avec ses camarades qui le sont restés jusqu’à ce jour. (Merci à Alberto)