Voilà une biographie d’une destinée pas comme les autres. L’auteure Stéphanie des Horts retrace la vie mais surtout la vie amoureuse de Pamela Harriman (1920-1997). Une vie menée tambour battant de Londres, à Rome, Genève, Paris et New York.

Pamela Beryl Digby voit le jour en mars 1920 à Farnborough en Angleterre. Elle est la fille du 11ème baron Digby et la petite-fille du 2ème baron d’Aberdare. Elle reçoit une éducation propre à l’aristocratie anglaise dans le château familial du Dorset.

A 18 ans, Pamela qui attire déjà tous les regards de la gente masculine, fugue à paris avec un lord plus âgé qu’elle. L’affaire suscite bien des remous familiaux. Au début de la Seconde Guerre Mondiale, elle fait la connaissance de Randolph, fils de Winston Churchill. Elle l’épouse plus probablement pour son statut que par inclinaison sentimentale. L’homme est un noceur alcoolique. Le couple a un fils prénommé comme son grand-père. Mais Pamela tisse alors une solide relation d’affection avec son beau-père, s’installant au 10, Downing street à ses côtés pendant que son époux est au front.

Elle a une aventure avec William Harriman, riche héritier américain qui est alors chef de la mission militaire de son pays à Londres. En 1945, Pamela qui gardera toujours l’estime de Sir Winston Churchill, divorce. On lui prête plusieurs liaisons notamment avec Franck Sinatra et le pilote Alfonso de Portago.

Elle devient ensuite la compagne attirée du prince Ali Khan qui la quittera pour épouser l’actrice Rita Hayworth. Pamela jette alors son dévolu sur le magnat de l’automobile Gianni Agnelli qu’elle veillera jour et nuit lors d’un grave accident de la route. Lui aussi quittera Pamela pour épouser la princesse Marella Caraccciolo di Castagneto.

Pamela poursuit ses conquêtes avec le baron Elie de Rothschild, Maurice Druon de l’Académie française et l’armateur grec Stavros Niarchos. Elle est de toutes les mondanités de Londres, à Paris en passant par la Riviera. Raffinée, élégante, elle a le bagout qui plaît en société. Mais il lui manque quelque chose pour que sa vie soit pleinement épanouie. Toujours en quête de ce bonheur privé et d’une pleine consécration sociale, Pamela quitte l’Europe en 1960 pour s’établir aux Etats-Unis. Elle épouse un riche agent artistique Lelan Hayward avec qui elle restera mariée jusqu’à sa mort en 1971.

Après son veuvage, elle reprend contact avec William Harriman qu’elle fréquenta pendant la guerre à Londres. Très investi en politique, son époux lui ouvre un nouveau carnet mondain. Pamela Harriman comme elle se fait désormais appeler, devient citoyenne américaine et lève des fonds pour les campagnes présidentielles du parti démocrate.

En 1992, elle se démène pour Bill Clinton qui brigue le poste à la Maison Blanche. En remerciement, le nouveau président la nommera ambassadrice des Etats-Unis à Paris. Située à l’angle de la place de la Concorde, l’ambassade devient l’un des lieux les plus fréquentés des mondanités parisiennes. Pamela Harriman qui parle le français (certes avec un accent anglais) a rapidement conquis les personnalités du monde culturel, politique et économique.

En 1997 alors qu’elle nage dans la piscine du Ritz, elle est victime d’une hémorragie cérébrale. Le président Clinton enverra l’avion Air Force One pour rapatrier sa dépouille vers les Etats-Unis.

« Pamela Harriman. Ils l’ont tous désirée, elle les a tous aimés », Stéphanie des Horts, Albin Michel, 2017, 288 p.