Jeanne de Castille, dite » la Folle « , (1479-1555) et Catherine d’Aragon (1485-1536) étaient pourtant vouées, l’une comme l’autre, à connaître la gloire.
Unie à Philippe le Beau – le fils de l’empereur du Saint-Empire –, Jeanne était destinée à régner sur une grande partie de l’Europe aux côtés de son époux en attendant la majorité de son fils, le futur Charles Quint.
De son côté, Catherine devait dédier sa vie à la Couronne britannique, en épousant le prince Arthur puis, à la mort de celui-ci, son frère, l’incontournable Henri VIII. Mais tandis que la première – jugée folle par une bonne partie de son entourage à la mort de son mari – a été isolée, destituée puis internée pendant plus de quarante ans, la seconde – après vingt-trois ans d’union – a été rejetée puis répudiée par son époux qui s’était entiché d’une nouvelle femme dont, cette fois, il espérait bien un héritier mâle.
Jeanne et Catherine ont-elles agi avec la même fougue en voyant leurs règnes confisqués ? Comment ont-elles imposé leur voix de reines face au pouvoir tyrannique des hommes ? C’est à ces questions et à beaucoup d’autres que répond Dounia Tengour dans cette superbe biographie croisée qui interroge avec subtilité la place et le sort de la femme dans les cours d’Europe au XVIe siècle ».
« Catherine d’Aragon et Jeanne la Folle. Deux soeurs dans la tourmente », Dounia Tengour, Perrin, 416 p.
2 septembre 2025 @ 08:13
Super intéressant ! J’aime beaucoup le XVIe siècle, je vais me procurer ce livre.
2 septembre 2025 @ 11:01
Dans le portrait de Catherine d’Aragon par Michael Sittow, on trouve une certaine ressemblance avec Greta Thunberg. Enfin l’inverse.
Sinon le livre doit être très intéressant, non parce qu’il exalte le rôle des femmes de pouvoir au XVIè siècle – qui en doutait – mais pour l’angle différent de la chronique.
2 septembre 2025 @ 13:11
Très intéressant et mise en perspective de leurs destins qui est originale. Épique tellement riche en événements en Europe et on va croiser beaucoup des grands destins cette époque.
2 septembre 2025 @ 13:13
Jeanne était-elle réellement folle, où était-ce un prétexte pour l’éloigner du trône ?
4 septembre 2025 @ 09:39
Mayg,
Y avait-il une raison de l’éloigner du trône ou de ses trônes ? Reine en Espagne et aux Pays-Bas, elle ne pouvait pas être impératrice car le trône électif était exclusivement masculin.
Cosmo
4 septembre 2025 @ 10:27
Mayg, Wikipedia n’est pas toujours fiable mais la version espagnole indique qu’ « Elle fut surnommée « la Folle » en raison d’une prétendue maladie mentale invoquée par son père et son fils pour la destituer du trône et la maintenir emprisonnée à Tordesillas à vie. On a suggéré que cette maladie aurait pu être causée par la jalousie envers son mari et le chagrin qu’elle ressentait après sa mort. Cette vision de sa figure fut popularisée par le Romantisme , tant en peinture qu’en littérature.
L’acceptation de la « folie » de Doña Juana s’est maintenue dans une plus ou moins grande mesure au cours du XXe siècle , mais elle est en train d’être révisée au XXIe siècle , notamment à la suite des études de la chercheuse américaine Bethany Aram et des Espagnols Segura Graíño et Zalama, qui ont mis en lumière de nouvelles données sur sa figure. »
2 septembre 2025 @ 16:40
Je lirais ce livre avec plaisir pour en savoir plus sur Jeanne de Castille, décriée par beaucoup, enfermée de longues années qui souffrit semble t’il d’un amour intense et pathologique pour son mari.
Quant à Katherine d’Aragon, elle est représentée différemment selon les séries mais à mon sens fut une grande reine, aimée un temps de son époux, Henry VIII, qui devint de plus en plus paranoïaque au fil des années.
4 septembre 2025 @ 08:55
Vous avez raison pour Henry VIII. Je parlais un jour avec une Anglaise cultivée qui me dit qu’elle ne comprenait pas comment un jeune homme affable, cultivé et bien sous tous les rapports avait tourné en homme méchant et sanguinaire. A quel moment a-t-il basculé ? Et pourquoi ? Elle avait raison. Il a fait exécuter des membres de sa famille, proches ou lointains, qui n’auraient jamais essayé d’usurper sa place et qui vivaient en paix loin de la Cour. Ce qu’il a fait au Clergé n’est pas très joli non plu. Il s’est approprié toutes ses richesses.
Dans sa jeunesse Henry composait des poèmes et de la musique. C’est dire, le changement.
4 septembre 2025 @ 12:23
L’on date son changement de caractere a partir d’une chute de cheval lors d’un tournoi ou il perdit conscience..
Aurait t’il fait une commotion cerebrale ?avec des lesions cerebrales ?
6 septembre 2025 @ 11:13
J’avais oublié cette chute de cheval, mais vous avez raison, cela a pu avoir une incidence. Néfaste.
4 septembre 2025 @ 10:31
Les historiens s’accordent pour décrire Catherine d’Aragon comme une princesse éduquée, intelligente et cultivée.
2 septembre 2025 @ 19:48
L’analyse comparée des vies des 2 sœurs et éphémères souveraines semble fort intéressante mais l’auteur du livre est-elle une authentique historienne. A-t-elle travaillé sur des sources historiques ?
3 septembre 2025 @ 15:29
Sur ces visages enfantins deux vies tragiques. La destinée des jeunes princesses à cette époque n’était pas un conte de fées.
4 septembre 2025 @ 08:23
On donna pour mari à juana , chère Mayg un mari particulièrement beau « felipe el hermoso » , et … elle l’aima jusqu’à la folie !
4 septembre 2025 @ 08:25
j’ajoute qu’il ne semble pas que Létizia soit allée jusque là…(jusqu’à la folie!)
6 septembre 2025 @ 16:29
C’est la première fois que je vois un portrait de juana « la loca »(la folle). Elle ressemblait tout à fait à sa mère Isabel » la catolica », qui passait à son époque pour une beauté.
6 septembre 2025 @ 22:18
Sur la plateforme d’ARTE, on peut actuellement voir le film de Vicente Aranda, Juana la Loca. Sans être du grand cinéma, le film ne manque pas d’intérêt.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Juana_la_Loca_(film)
7 septembre 2025 @ 14:50
Bonjour Marie-Caroline, ma fille m’a offert le livre d’Alison Weir, Catherine d’Aragon (Les reines maudites), très intéressant.
8 septembre 2025 @ 15:40
Moi je regarde avec pas mal d’intérêt et de plaisir « Wolf Hall » sur Arte. On parle de Thomas Cromwell et bcp de Henry VIII. En passant par Anne Boleyn. Cette série a eu du succès Outre-Manche et cela ne m’étonne pas. Elle analyse bien la psychologie des protagonistes. Le personnage principal c’est l’Ambition avec un grand A.