C’est avec la magie de l’hiver russe que le château Saint Michel révèle toute sa beauté. La blancheur immaculée des canaux gelés rehausse la sobre élégance de l’édifice dont les murs sont revêtus d’une chaux rose ocré.

La façade principale du palais à laquelle on accède par une longue allée plantée de tilleuls, est ornée d’un majestueux fronton de granit supporté par des colonnes à chapiteaux ioniques encadrant des obélisques portant des trophées militaires sculptés ainsi que le chiffre de l’empereur dans un médaillon .

Il donne accès à une cour octogonale dans le fond de laquelle a été installée en 2003   une imposante statue de Paul 1er portant les regalia impériales et assis sur un trône encadré de deux candélabres portant la croix de l’Ordre de Malte dont l’empereur était devenu le protecteur après l’abdication du dernier grand maître en 1799.

A l’intérieur, l’ensemble des élégants décors de stucs voulu par Brenna ont été soigneusement restaurés et redorés. Toutefois, aucune pièce de l’ancien mobilier n’est revenue et les immenses salons servent aujourd’hui uniquement à exposer des portraits historiques liés à l’histoire de la ville et du palais.

L’ample cage d’escalier à double volée entourées de rampes à balustres d’or conjugue avec élégance le marbre des bas-lambris et des pilastres avec les trophées militaires en trompe-l’œil du plafond.

La majestueuse et longue salle Saint-Georges à l’italienne est entièrement lambrissée de marbre tandis que son plafond marie caissons et rosaces de stuc. Elle avait été conçue à l’origine pour servir de salle de garde aux chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dit Ordre de Malte, dont Paul 1er était le protecteur.

Elle conduit à la salle du trône de l’empereur de forme ovale qui abritait autrefois le trône en bois doré du souverain. Ce trône, dont le dossier figure la croix de l’ordre, fut présenté lors d’une exposition qui s’est tenue au château de Versailles en 2011.

Plus petite la salle du trône de l’épouse de Paul 1er, l’impératrice Maria Feodorovna, née Sophie-Dorothée de Wurtemberg (1759-1828) se termine par une voûte à caissons en hémicycle supportée par des cariatides qui abritait le trône (aujourd’hui disparu) de la souveraine.

Comme dans tous les anciens palais impériaux, l’église avait vu son iconostase démantelée et ses peintures détruites par les soviétiques. Au cours des dernières années, le décor du sanctuaire a été reconstitué avec le plus grand soin : l’iconostase à pans coupés a été entièrement restitué, la coupole à caissons a retrouvé sa toile à la gloire de l’archange St Michel.

Parmi tous les nombreux impériaux existant à Saint Pétersbourg et dans ses environs, le château Saint Michel, qui a aujourd’hui retrouvé la splendeur originale de ses décors, est sans doute le plus surprenant par tant par l’originalité de sa construction que par la destinée tragique de son commanditaire, l’empereur Paul 1er. Mais surtout par le fait qu’il ne fut palais impérial que pendant quarante jours seulement….(Merci à Néoclassique pour cet article)