L’Institut du Monde arabe à Paris présente jusqu’au 11 janvier 2026 l’exposition « Le mystère Cléopâtre ».
Descriptif : « Depuis son suicide il y a deux mille ans, la notoriété de Cléopâtre n’a cessé que croître. Une renommée aux multiples facettes – d’autant plus surprenante que nulle biographie antique ne la fonde – qui habitent nos imaginaires dans tous les domaines de la création, et même de la consommation.
Pourquoi une telle renommée? Peintures, sculptures, estampes, manuscrits, objets archéologiques, bijoux et monnaies, costumes, projections, photographies… sont autant de réponses, à découvrir au fil d’une riche sélection d’œuvres issues du Louvre, de la Bibliothèque nationale, du château de Versailles, d’autres musées de France et d’Espagne, des États-Unis, d’Italie et de Suisse.
L’exposition débute par une plongée dans les découvertes historiques et archéologiques les plus récentes. Grâce aux rares sources directes – pièces de monnaie et papyrus peut-être signé de sa main –, nous mettons un visage sur le nom de Cléopâtre VII Philopator.
Cette section éclaire le contexte économique, politique et religieux d’une époque charnière, alors que le prospère royaume d’Égypte, sous protectorat romain, et sa capitale Alexandrie, centre du monde hellénistique, constituent un florissant lieu d’études, d’échanges et de commerce.
Dernière souveraine de la lignée ptolémaïque, Cléopâtre mène une active politique de réformes qui enrichissent son pays. Fine stratège, elle fait régner la paix pendant les vingt années de son règne.
En 31 avant notre ère, la défaite d’Actium qui oppose la Rome d’Octave, futur empereur Auguste, et l’Égypte de Cléopâtre et Marc Antoine marque un tournant majeur dans l’histoire méditerranéenne : avec le suicide de sa reine, s’en est fini de l’indépendance de l’Égypte.
Si les auteurs arabes soulignent les qualités intellectuelles et le rôle de cheffe d’État de Cléopâtre, on doit aux écrivains romains d’avoir fondé sa légende noire, en accord avec la propagande augustéenne, en la dépeignant sous les traits d’un fatale monstrum (Horace).
Dans les écrits de l’époque impériale, elle est diffamée et reléguée au second plan, n’apparaissant que dans des récits consacrés à César ou à Marc Antoine. « L’Égyptienne » incarne la luxure et la menace qu’une étrangère, femme de tête et reine tout à la fois, représentait pour un pouvoir romain misogyne. Ces sources biaisées influenceront durablement l’historiographie.
Son suicide, grâce auquel elle échappe à la capture par les Romains, fait naître la Cléopâtre immortelle : la mort héroïque d’une reine séductrice selon les auteurs de l’Antiquité, se révèle une inépuisable source d’inspiration.
Enluminures, dessins, peintures, sculptures, littérature, théâtre, opéra… généralisent la légende d’une Cléopâtre tantôt inspirée de l’Ève pècheresse tantôt Orientale perverse ».
Régine ⋅ Actualité 2025, Egypte, Expositions, France No Comments