Troisième partie de la série consacrée aux mariages inégaux non politiques au XIXème et au XXème siècles sous la plume de Patrick Germain. Ici, le second volet des unions avec les Deux-Siciles avec une cinquième union en l’occurrence entre Léopold II de Habsbourg-Lorraine, grand-duc de Toscane et la princesse Marie Antoinette de Bourbon-Siciles. Léopold Jean Joseph François Ferdinand Charles de Habsbourg-Lorraine est né le 3 octobre 1797 à Florence. Ses parents sont Ferdinand III, grand-duc de Toscane et Louise, princesse de Bourbon-Siciles dont nous avons déjà relaté l’union. Ici, Léopold II par Pietro Benvenuti.

Tout jeune, il dut suivre ses parents en exil, à Salzbourg tout d’abord en 1803 et à Wurzbourg ensuite en 1805. Malgré cet exil, Léopold put étudier avec des professeurs allemands et italiens, manifestant ainsi une prédilection pour les études littéraires.

Léopold II

Le 15 septembre 1814, peu de jours avant l’ouverture du Congrès de Vienne, il retourne à Florence où la famille grand-ducale est bien accueillie, grâce à la mansuétude de son père envers ceux de ses sujets qui avaient bien accueilli les Français. Le gouvernement de la grande-duchesse Elisa Bonaparte avait été du reste également débonnaire et profitable à la Toscane, de par une administration rigoureuse. Le jeune prince fut aimé des Toscans pour la simplicité informelle dont il faisait preuve. Il termina ses études en droit, en littérature et en agriculture. Sur le plan purement littéraire, il rassembla et organisa tous les écrits de Galilée et publia les poèmes de Laurent de Médicis, à ses frais. Il continuait la grande tradition culturel de ses ancêtres.

À la mort de son père le 18 juin 1824, Léopold II monta sur le trône où il fit immédiatement preuve d’indépendance par rapport à l’Autriche, dont l’empereur était son cousin germain. Il confirma les ministres nommé par son père. Il continua son oeuvre de grands travaux, en Maremme et à Livourne. Il fit construire de nouvelle routes et initia les activités touristiques. Son gouvernement fut le plus tolérant des tous dans la péninsule : censure minimale, accueil des intellectuels italiens persécutés ailleurs, dont Leopardi.

Léopold II en Grand-Maître de l’Ordre de Saint-Etienne

La réponse du grand-duc à l’ambassadeur d’Autriche se plaignant que « la censure ne fait pas son devoir en Toscane », ce à quoi il répondit avec agacement « mais son devoir est de ne pas le faire », illustre son état d’esprit
En Toscane, il n’y avait ni motions ni séditions et les activités de conspiration étaient limitées à la ville de Livourne et ce sans grande importance.

En 1839 et 1841, Léopold II autorisa la tenue du « Congrès des scientifiques italiens » à Pise et à Florence, en dépit des menaces du gouvernement autrichien et des protestations du gouvernement pontifical.

De 1848 à 1850, le gouvernement grand-ducal suivit des politiques contraires. Dans un premier temps, Léopold II accorda la Constitution, qui se distingua des autres en octroyant tous les droits aux citoyens de toutes les religions. Le 18 mars 1848 naît le premier gouvernement constitutionnel toscan. Le 21 mars, le grand-duc suscita l’enthousiasme populaire en décidant d’envoyer les quelques troupes toscanes régulières, encadrées par des volontaires, combattre en Haute-Italie aux côtés des Sardes contre les Autrichiens. Léopold II remplaça le drapeau lorrain par le drapeau tricolore italien recouvrant les armoiries grand-ducales et adhérant personnellement au prêt de guerre.

L’attitude patriotique du grand-duc commença à changer vers le milieu de l’année, lorsque les attitudes expansionnistes du royaume de Sardaigne furent claires. Le 30 janvier 1849, Léopold II quitta Florence pour se réfugier d’abord à Sienne (et pour prétendre être malade, il eut l’idée de recevoir les délégués florentins au lit, vêtus d’une chemise de nuit et d’une chemise papale), puis à Porto Santo Stefano. En ce lieu, il accepta et refusa à plusieurs reprises l’offre de l’ambassadeur du Piémont, Villamarina, de reprendre le pouvoir à Florence, désormais dans les mains d’un parti dit ultra-démocratique, avec l’armée du royaume de Sardaigne. Mais il préféra de mettre sous la protection de Ferdinand II des Deux-Siciles, lui-même sous la protection de l’Autriche, à Gaète.

L’exil dura jusqu’en avril, date à laquelle, après la défaite de Charles Albert à Novara – bataille gagnée par le célèbre maréchal Radeztky -les Toscans modérés renversèrent le gouvernement afin d’éviter une invasion de l’Autriche et rappelèrent le grand-duc en espérant qu’il maintiendrait les réformes.


La bataille de Novara (23 mars 1849)

L’espoir fut vain: le lieutenant-maréchal d’Aspre vint de Parme avec 18 000 hommes, prit et saccagea Livourne, puis occupa Florence. Quelques mois plus tard, Léopold II débarqua à Viareggio, mais eut la mauvaise idée d’être escorté par des troupes autrichiennes et revêtu de l’uniforme de général des Habsbourg: ce fut la fin de la sympathie naturelle et sincère que les Toscans avaient pour le doux souverain. C’en était fini du gouvernement libéral du grand-duc Léopold.

En avril 1859, devant l’imminence de la guerre franco-piémontaise contre l’Autriche, Léopold II proclama la neutralité, mais le gouvernement grand-ducal comptait déjà ses jours: le centre opérationnel du coup d’État imminent du 27 avril se trouvait être l’ambassade du Piémont à Florence.

Cavour avait envoyé au cours des jours précédents environ 80 carabiniers piémontais vêtus en civils qui, à un signal prédéterminé et divisés en divers groupes dispersés dans divers quartiers de la ville, auraient dû commencer à crier contre le grand-duc et en faveur de la guerre contre l’Autriche. En outre, divers drapeaux tricolores avaient été préparés, prêts à être exposés aux balcons de divers bâtiments à un signal prédéterminé. En réalité, la population ignorait totalement ces véritables complots subversifs contre un État souverain par un autre État, précisément le royaume de Sardaigne.

Le 27 avril 1859, vers quatre heures, refusant de donner son assentiment à la guerre contre l’Autriche et faisant face à un refus catégorique de l’armée pour obéir à son souverain, Léopold II, afin d’éviter des problèmes plus graves pour lui-même et son État, quitta Florence. Son départ fut l’occasion de manifestation de sympathie de la part de la population. Elle avait oublié les dernières années noires pour se rappeler les belles années du début du règne. Léopold se réfugia à Vienne d’où il abdiqua le 21 juillet 1859 au profit de son fils Ferdinand IV. Comme beaucoup d’exilés royaux sur les terres des Habsbourg, il vécut en Bohême jusqu’à sa mort en 1870 à Rome. Entre temps Florence était devenue la capitale éphémère du nouveau royaume d’Italie.

La princesse Marie de Saxe

En 1817, il avait épousé la princesse Marie de Saxe avec laquelle il eut trois filles. Ce fut un couple uni. Elle mourut en 1832. Peu de temps après, le 7 juin 1833, il épousa Marie Antoinette de Bourbon-Siciles, fille du roi François Ier et de Marie Isabelle de Bourbon, infante d’Espagne. Née à Palerme le 19 décembre 1814, la princesse reçut son prénom en honneur de sa grand-tante la reine de France.

Marie-Antoinette des Deux-Siciles par Giuseppe Bezzuoli

Son père mourut quand elle avait onze ans et Marie-Antoinette en souffrit beaucoup. Sa mère était une femme frivole, qui menait une vie scandaleuse. La jeune princesse s’attacha alors à son frère, le nouveau roi Ferdinand II, qui l’aimait beaucoup, et à sa belle-sœur, la pieuse Marie-Christine de Savoie.

À l’âge de dix-huit ans, elle fut demandée en mariage à la fois par Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils aîné de Louis-Philippe Ier et par Léopold II, grand-duc de Toscane. Le roi Ferdinand II permit à sa sœur de choisir et Marie-Antoinette choisit Léopold. Le grand-duc, âgé de trente-sept ans, avait la réputation d’être un homme juste et honnête, attentif à son peuple et était surnommé le meilleur prince d’Europe.

Le mariage de Léopold et Marie-Antoinette fut célébré à Naples le 7 juin 1833. À son arrivée à Florence, la nouvelle grande-duchesse fut très acclamée par le peuple en raison de sa beauté et parce qu’elle était italienne. Dans les premiers temps, elle rencontra des difficultés à s’adapter au mode de vie bourgeois de son nouveau peuple : habituée au peuple en haillons de Naples, elle ne pouvait comprendre de devoir faire l’aumône à des pauvres bien vêtus. Léopold l’adorait. Marie-Antoinette comprit sa nouvelle patrie et elle aima Florence comme sa ville natale.

Grande amatrice d’art et de musique, elle avait bon goût et fut une grande mécène d’artistes. Elle et son mari étaient des gens très simples et jouissaient d’une grande popularité. Le peuple ne les appelait pas Leurs Altesses impériales et royales mais, très informellement, Sor Granduca et Sora Granduchessa (« Monsieur le Grand-duc » et « Madame la Grande-duchesse »). Ils allaient à des festivals et Marie-Antoinette, qui aimait la danse, dansait avec le peuple.


Le couple grand-ducal

A leur retour d’exil en 1849, les temps avaient changé. Marie-Antoinette, soeur de Ferdinand II des Deux-Siciles fut détestée par l’aristocratie et la bourgeoisie qui avaient pris parti pour le futur royaume d’Italie.

Leur mariage fut très heureux et ils eurent dix enfants : cinq filles et cinq fils. Parents très présents et affectueux, ils souffrirent beaucoup lors du décès de chacun de leur quatre enfants morts en bas âge : Marie-Antoinette resta jusqu’à la fin avec chacun d’entre eux. Parmi ses enfants vivant jusqu’à l’âge adulte, il y eut Marie-Isabelle (1834-1901) qui épousa son oncle, François de Bourbon, comte de Trapani. Ferdinand IV, le prétendant au trône, (1835-1908) épousa Anne de Saxe (1836-1859) puis Alice de Bourbon-Parme (1847-1935) soeur de Robert Ier de Bourbon, duc de Parme et donc tante de l’impératrice Zita, Charles Salvator (1839-1882) époux de sa cousine germaine, Marie-Immaculée de Bourbon-Siciles, Marie-Louise (1845-1917) épouse du prince Charles d’Isenburg-Büdingen, Louis Salvator( 1847-1915) et Jean Népomucène (1852-1890).

Ce dernier ami de l’archiduc Rodolphe, le héros de Mayerling, fut connu sous le nom de Jean Orth et disparut en mer.

Le couple grand-ducal laissa un bon souvenir à Florence malgré les quelques années difficiles de la guerre pour l’unification de l’Italie. Léopold s’était toujours refusé à la violence et à la guerre. Et à la différence de son beau-frère, le roi des Deux-Siciles refusa de faire tirer sur le peuple. Il préféra partir avec dignité, conservant l’affection de ses sujets.
Léopold mourut à Rome le 23 janvier 1870 et Marie-Antoinette à Gmunden en Autriche le 7 novembre 1898.

6) François Ier de Bourbon-Siciles / Marie-Clémentine de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche

François Janvier Joseph de Bourbon, naquit à Naples le 14 août 1777, fils de Ferdinand IV/I, roi de Naples et de Sicile, puis des Deux-Siciles, et de Marie-Caroline, archiduchesse d’Autriche, dont le couple a été vu plus haut.

François Ier des Deux-Siciles par Giuseppe Martorelli

Il porte le prénom de son grand-père maternel l’empereur romain germanique, François Etienne de Lorraine. Il devient héritier du trône quand son frère aîné meurt de la variole le 17 décembre 1778.
Sa parenté avec les souverains français est complexe : neveu de la reine Marie-Antoinette, il est le frère de reine Marie-Amélie, l’oncle de l’impératrice Marie-Louise et le grand-père du comte de Chambord. Confronté à la Révolution Française, il suit sa famille réfugiée sur ses possessions siciliennes pendant l’occupation du Royaume de Naples par les troupes françaises.


François de Bourbon de Naples par Elisabeth Vigée-Lebrun

Deux fois, pendant qu’il est prince héréditaire, son père lui remet le gouvernement de l’État avec le titre de vicaire général (alter ego), une première fois en 1812, lorsque Lord William Bentinck impose à la Sicile une constitution anglaise, et une deuxième fois en 1820, lors du soulèvement de Naples et de Palerme.


François Ier par Vicent López Portaña

À la mort de son père en 1825, il monte sur le trône à l’âge de 48 ans mais ne règne que cinq ans et n’a pas le temps de réaliser de grand projet. Populaire car ayant professé des idées libérales en tant que prince héritier, il n’en mène pas moins une politique conservatrice voire répressive. Il est néanmoins très aimé de ses sujets bien qu’il vive dans la peur d’un attentat.

En 1797, il épousa sa double cousine germaine, Marie-Clémentine de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche, née le 24 avril 1777 à Florence, fille du grand-duc Pietro-Leopoldo et de Marie-Louise de Bourbon, infante d’Espagne.


Marie Clémentine d’Autriche par Joseph Hickel

Ils avaient en commun leurs quatre grands-parents, François Ier du Saint Empire et son épouse Marie-Thérèse d’Autriche, d’un côté et Charles III d’Espagne et son épouse Marie-Amélie de Saxe, de l’autre.
Le couple eut un enfant survivant, Caroline Fernande Louise de Bourbon, (1798-1870) princesse des Deux-Siciles, plus connue sous le nom de Marie Caroline, duchesse de Berry.

Marie Caroline de Bourbon, duchesse de Berry par Jean-Baptiste Paulin

Marie-Clémentine est morte en couches le 15 novembre 1801, à Naples. François Ier se remaria avec sa cousine Marie Isabelle de Bourbon (1789-1848) infante d’Espagne, fille de Charles IV d’Espagne et de Marie-Louise de Parme, avec laquelle il eut douze enfants.

Marie-Isabelle infante d’Espagne par Vicent López

Une rumeur court selon laquelle Marie-Isabelle aurait pu être la fille de Manuel Godoy, premier ministre du roi, et dans ses accès d’humeur sa belle-mère, la reine Marie-Caroline, la traitait de « bâtarde épileptique engendrée par le crime et la scélératesse”. Cependant Marie-Isabelle était populaire car charitable envers les pauvres du royaume. Elle a laissé un bon souvenir dans l’imaginaire napolitain.

Marie-Isabelle de Bourbon par Giuseppe Cammarano

7) Charles-Louis de Habsbourg-Lorraine, archiduc d’Autriche / Marie-Annonciade de Bourbon-Siciles

Charles-Louis de Habsbourg-Lorraine est né à Schönbrunn le 30 juillet 1833. Frère cadet de François-Joseph et de Maximilien, il est le fils de l’archiduc François-Charles et de l’archiduchesse Sophie, née princesse de Bavière.

Archiduc Charles-Louis par Anton Einsle

Pas plus que son père, François ne brilla dans la vie politique autrichienne. Comme lui, il fut un transmetteur. François-Charles vit son fils devenir empereur à sa place, Charles-Louis ne vit même pas son petit-fils, Charles le dernier empereur monter sur le trône. Il est supposé avoir été amoureux de sa cousine germaine, Elisabeth duchesse en Bavière, avec lequel il entretint une tendre correspondance. Mais Elisabeth épousa François-Joseph. Il est supposé également avoir mis sous le nez de son frère l’empereur les journaux véritables et non pas ceux que l’on imprimait spécialement pour l’empereur.

Catholique dévoué, frisant la manie, il mourut le 19 mai 1896, après avoir bu lors d’un voyage en Palestine l’eau du Jourdain, le fleuve du baptême du Christ. Charles-Louis se maria trois fois.

Charles Louis en 1861

La première fois il épousa sa cousine germaine, la princesse Marguerite de Saxe. Le couple était heureux mais elle mourut en 1858, à l’âge de 18 ans.

Princesse Marguerite de Saxe par Eduard Kaiser

Princesse Marie-Annonciade des Deux-Siciles vers 1862

Il se remaria quatre ans après avec Marie-Annonciade de Bourbon des Deux-Siciles. Née le à cassette le 24 mars 1843, elle était la fille du roi Ferdinand II et de son épouse l’archiduchesse Marie-Thérèse, dont l’union a été vue ci-dessus. Comme de son mari, il n’y a pas grand-chose à dire sur sa vie. Elle mourut le 4 mai 1871 à Vienne.

Le couple eut quatre enfants. Le premier l’archiduc François-Ferdinand, né en 1863, qui épousa morganatiquement la comtesse Sophie Chotek, née en 1868, et fut assassiné avec elle à Sarajevo le 28 juin 1914.

François-Ferdinand, Sophie et leurs enfants

Le deuxième fut l’archiduc Othon (1865-1906) qui épousa la princesse Marie-Josèphe de Saxe. Il fut le père de l’empereur Charles. Connu pour sa débauche ey son extravagance, l’archiduc Othon ne laissa que des souvenirs scandaleux, comme de s’être promené nu dans les couloirs de l’hôtel Sacher à Vienne ou au Prater, où il avait fait peindre son uniforme sur son corps. Un matin, il entraîna sas compagnons de débauche dans la chambre de sa femme et la leur montrant, il dit “Voici l’exemple de la vertu”.

Otton, Marie-Josèphe et leurs deux fils, Charles et Maximilien

Le troisième Ferdinand (1868-1915) eut la mauvaise idée d’épouser la fille d’un professeur de mathématiques ayant travaillé sur la théorie de la relativité de l’université de Munich, Berthe Czuber. Cela lui valut d’être exclu de la succession au trône d’Autriche et de s’appeler Ferdinand “Burg », laissant tomber le “Habs”.

François- Charles Burg et son épouse Berthe

Enfin vint Marguerite ( 1870-1902) qui sagement épousa Albert ( 1865-1939) duc de Wurtemberg. Ils sont les ancêtres de Charles l’actuel duc de Wurtemberg.

Marguerite d’Autriche et Albert de Wurtemberg

En troisième noces, Charles-Louis épousa, le 23 juillet 1873, Marie-Thérèse de Bragance, infante du Portugal et tante de l’impératrice Zita.

Marie-Thérèse avec deux de ses beaux-enfants

Elle fut une femme tout-à-fait remarquable ayant pris en charge l’éducation des enfants de son mari, avec lequel elle eut deux filles, Marie-Annonciade(1876-1961), religieuse et Elisabeth (1878-1960) qui devint princesse de Liechtenstein. Elle est l’ancêtre de la famille souveraine actuelle.

Charles-Louis et Marie-Thérèse de Bragance

8) François de Bourbon des Deux-Siciles, comte de Trapani / Marie-Isabelle d’Autriche-Toscane

François de Paule Louis Emmanuel Philippe de Bourbon, prince des Deux-Siciles, naquit à Naples le 13 août 1827, fils de François Ier (1777-1830) roi des Deux-Siciles, et de Marie-Isabelle de Bourbon (1789-1848) infante d’Espagne.

François de Bourbon, comte de Trapani

A sa naissance, il reçut le titre de comte de Trapani ( une ville de Sicile). Il était destiné à l’Eglise et fut élevé dans ce sens. Mais en 1844, Louis-Philippe, qui était son oncle par alliance, eut l’idée de lui faire épouser la reine d’Espagne, Isabelle II. Elle avait trois de moins que lui et était à la fois sa cousine et sa nièce. L’ambassadeur de France près le Saint-Siège, le décrivit ainsi “ très laid, petit, l’air maladif, sans aucune expression d’intelligence.” Hésitant à l’épouser, malgré l’avis favorable de son frère le roi Ferdinand II, il fut finalement évincé par la reine d’Espagne, Marie-Christine, au profit de l’Infant François de Paule, autre cousin germain de la reine Isabelle II et notoirement homosexuel.

Isabelle II et son époux le duc de Cadix

François fut un fidèle sujet de son frère et en était aimé car il ne cherchait en rien à intervenir dans les affaires du royaume.
Le 10 avril 1850, il épousa sa nièce l’archiduchesse Marie-Isabelle de Habsbourg-Toscane, fille du Grand-duc Léopold II et de la princesse Marie-Antoinette des Deux-Siciles, dont l’union a été vue ci-dessus.

Marie-Isabelle d’Autriche-Toscane tenant dans ses bras sa fille et cousine

Il n’y a pas grand-chose à dire sur elle. Si elle fut bien entendu une épouse fidèle, mettant au monde six enfants, il n’en était pas de même pour son mari qui avait des faiblesses pour les dames de petite vertu.

A la mort de Ferdinand II, il fut de peu de secours pour son neveu François II face au Piémont-Sardaigne et à Cavour.

A la chute du Royaume des Deux-Siciles, le couple se réfugia à Rome jusqu’en 1870, puis à Paris où il mourut le 24 septembre 1892. Elle mourut à Lucerne le 14 juillet 1901.