Voici la carte postale d’Alice Springs par Pistounette.« « Quittez la côte et conduisez, encore et encore, sans avoir peur de vous éloigner… et une fois au milieu de nulle part, quand vous commencerez vraiment à souhaiter voir la silhouette d’une autre voiture se profiler à l’horizon, vous saurez alors que vous y êtes… » déclarent les Australiens, qui conseillent de ne jamais s’aventurer trop loin sans de bonnes réserves d’eau et d’essence.
L’Australie était autrefois reliée au super continent du Gondwana, morcelé il y a 180 millions d’années… et elle a entrepris ensuite sa lente migration vers le nord.
Le mouvement de la plaque continentale a donné lieu à une grande chaine de montagne à son extrémité orientale, la Cordillère Australienne : elle bloque les vents d’est venus du Pacifique et fait écran contre la pluie. A l’est la verdure et à l’ouest un monde aride
Les premiers explorateurs pensaient la vie impossible, mais ils se trompaient : on peut trouver 22 espèces de mammifères, 60 espèces de lézards, 200 espèces d’oiseaux, et d’innombrables insectes.
La plupart des animaux et des plantes sont endémiques. Le Kangourou roux est le plus grand des marsupiaux : il y en a environ 30 millions en Australie.
Le mâle mesure jusqu’à 2 m, pèse 90 kg et se déplace en bondissant à plus de 56 km/h.
Plus ses foulées sont longues et moins il dépense d’énergie : il se fatigue moins en sautant qu’en marchant. Il peut couvrir des centaines de km à la recherche d’eau et d’herbes comestibles : il a ainsi pu coloniser l’arrière-pays et a survécu dans les étendues desséchées du Grand désert de sable. Les tendons des pattes fonctionnent comme des ressorts.
Il régule sa température en se léchant les avant-bras avec sa salive quand il fait plus de 40°.
En période de sécheresse les femelles de kangourous se mettent en « dispose embryonnaire » mais enchainent les naissances à rythme rapide quand les conditions deviennent favorables. Un nouveau cycle fécondé est placé en attente dans l’utérus, ainsi dès que le premier quitte la poche ventrale, le suivant est mis en route. Lors de ces baby booms, une femelle peut avoir 3 petits à différents stades de développement en même temps : un dans l’utérus, un dans la poche et un marchant à ses côtés.
L’émeu : il mesure 1,5 m et pèse 40 kg. Son plumage est composé de 2 couches.
Dans l’arrière-pays australien… chez l’émeu, c’est le mâle qui s’occupe des enfants : il creuse un trou et la femelle part après y avoir déposé ses œufs. Le mâle jeûne pendant les 7 semaines que dure l’incubation.
L’écosystème : c’est surtout des dépôts de sable et du spinifex (herbe porc épic)
Le Lac Salé
Du fer et des minéraux se sont déposé sur le sol de l’intérieur de l’Australie après dessèchement de la mer intérieure et se sont oxydé, donnant sa couleur rouge au « Centre Rouge » : le spinifex, qui le recouvre majoritairement (22% du territoire australien), est la plante typiquement australienne.
Il prospère même dans les terres les plus pauvres, a des racines de 3m de long et peut survivre dans les zones les plus arides.
Les premiers éleveurs pensaient que ce serait une bonne herbe pour le bétail, mais c’était une erreur : le spinifex est indigeste, pauvre en nutriments… et bon ni pour l’élevage ni pour les kangourous.
Au cœur du Centre Rouge (de la taille de l’Europe) se trouve la ville d’Alice Springs, petite ville d’environ 30 000 habitants (3è du Territoire du Nord), encaissée entre de basses collines.
La colonisation d’Alice Springs dans les années 1800 a joué un rôle primordial dans l’ouverture des territoires de l’intérieur de l’Australie. Elle attira de nombreux pionniers, des explorateurs aux prospecteurs, éleveurs… cherchant à faire fortune.
Ces personnes apportèrent leur créativité et leur génie pour entreprendre un certain nombre de projets ambitieux : pose de la ligne télégraphique terrestre, création de l’ancien chemin de fer du Ghan.
En 1862 l’explorateur John McDouall Stuart a mené une expédition à travers le Centre, en partant du nord, chargée de cartographier la zone pour établir la colonisation blanche : il est le premier à avoir relié Darwin à Adelaïde… c’est la Stuart Highway (« autoroute des explorateurs »), qui lui doit son nom.
Une statue lui rend hommage, élevée en 2014 pour commémorer les 150 ans de sa venue. A noter que la ville s’appelait à l’origine Stuart et ne devint Alice Springs que le 31 août 1933.
John McDouall Stuart, né le 7 septembre 1815 à Dysart (au nord d’Edimbourg), mort à 50 ans le 5 juin 1866, est enterré au Kensal Green Cemetery (Londres).
La situation de la ville témoigne de ses origines : fondée en 1872 pour servir de relais à la ligne de télégraphe reliant Adelaïde à Darwin, elle est établie à proximité d’un trou d’eau dans le lit de la Todd, une rivière presque toujours à sec.
Cette dernière doit son nom à un superintendant des télégraphes à Adelaïde, Charles Todd : le prénom de son épouse Alice, associé au terme Springs (sources), a quant à lui été choisi pour baptiser la petite cité
Le centre de l’Australie a de nombreux endroits qui ont une grande signification pour les Aborigènes, et il est nécessaire d’obtenir des autorisations.
Les communautés Arrernte y vivent toujours et maintiennent des liens culturels forts avec la Terre. Mparntwe est le nom qu’ils donnent à Alice Springs.
Les Aborigènes forment 2% de la population de l’Australie, soit environ 1 million d’habitants.
Malheureusement leurs conditions de vie sont toujours très difficiles : ils sont souvent victimes du chômage, de l’alcool… malgré une certaine intégration pendant la seconde guerre mondiale.
Le référendum national de 1967, alors réservé aux blancs, a changé la constitution et à ce moment là les Aborigènes ont été considérés comme citoyens australiens. Ils ont par la suite (1972) réussi à récupérer presque la moitié des territoires du nord qui leur appartenaient bien avant l’arrivée des Anglais.
« The Alice » (comme l’appellent les Australiens) est certes une petite ville… mais bien vivante, riche en évènements divers, en galeries d’art aborigène… même les poubelles municipales sont des œuvres d’art !
En ville des panneaux indicateurs nous font ressentir encore davantage que nous sommes au centre d’un monde loin de tout.
A une trentaine de km au nord de la ville, un monument érigé sur le côté de la route indique que le tropique du Capricorne traverse ici la Stuart Highway.
Alice Springs, malgré son identité complexe, mêlant un passé aborigène aux influences coloniales , conserve une forte personnalité authentiquement australienne. »
Baboula
23 juillet 2022 @ 06:09
Chic ! National Geografic nous distraira des collections de robes . Un voyage de baroudeurs . Par sécurité je prendrais plutôt le train Le Ghan ,qui relie Darwin à Adélaïde via Alice Spring .
Pistounette
23 juillet 2022 @ 08:01
En effet, Baboula… le Ghan est très confortable : je l’ai pris d’Alice Springs à Darwin… et les paysages traversés sont époustouflants !
Ce n’est plus obligatoirement un voyage de baroudeurs : il existe des voyages organisés pour seniors « tranquilou doucemanette »… qui ont un peu d’argent !
Mimine
23 juillet 2022 @ 13:51
Merci Pistounette pour ce reportage!
cerodo
23 juillet 2022 @ 07:30
j’ai lu un livre où une partie se déroulait à Alice Springs mais hélas je ne me souviens plus de son titre.
Mary🐇
23 juillet 2022 @ 15:35
« A town like Alice » de Nevil Shute ?
cerodo
24 juillet 2022 @ 11:03
merci Mary
cerodo
23 juillet 2022 @ 21:42
la mémoire est revenue. Le livre s’appelait tout simplement « a town like Alice ».
Jean Pierre
23 juillet 2022 @ 08:34
Il y avait aussi le film « Priscilla, folle du désert » avec le grand Terence Stamp.
Baboula
23 juillet 2022 @ 16:01
Voyager avec eux ,je veux bien . Toutes voiles au vent !
Pistounette
23 juillet 2022 @ 16:18
Vous avez raison, Jean Pierre, ce film a été tourné en grande partie dans cette région du « Centre Rouge »… vous me donnez envie de le revoir 🤣🤣🤣
emy
23 juillet 2022 @ 19:55
Un EXCELLENT film que j’ai eu plaisir à revoir dernièrement.
G de G
23 juillet 2022 @ 08:42
Contrée plutôt hostile l’Australie…
Pistounette
23 juillet 2022 @ 16:15
G de G,
Le « Centre Rouge » (l’Outback) est certes « difficile » car les conditions de vie sont éprouvantes… mais vous avez de nombreux endroits où la vie est vraiment très très agréable.
Je peux vous certifier, pour en avoir rencontrés, que de nombreux jeunes français partent à Sydney/Brisbane/Cairns… pour 3 mois et y restent des années !
Evidemment ce n’est pas le cas à Alice Springs !
Mais l’Australie est un pays passionnant…
Aldona
23 juillet 2022 @ 10:20
Très intéressant, comme d’habitude Pistounette
Koko
23 juillet 2022 @ 10:38
Merci pour ce joli reportage, j’aimerais beaucoup aller en Australie.
Marie DM
23 juillet 2022 @ 11:08
Merci Pistounettte de me faire connaître des lieux dont j’ignorais totalement l’existence, j’adore ce côté information géographique ou historique de N et R, cela change agréablement des » ragots « .
Pistounette
23 juillet 2022 @ 16:22
Nous sommes sur la même longueur d’onde, Marie DM… 😂😂😂
Guizmo
23 juillet 2022 @ 12:31
Encore un beau voyage de bon matin. Merci beaucoup pistounette
Ciboulette
23 juillet 2022 @ 17:13
Merci , Pistounette .C’est un pays très intéressant , dont on parle , mais qu’on connait peu .Ainsi , pour les performances du kangourou , dont l’ampleur des sauts et la rapidité m’époustouflent .
Le Tropique du Capricorne ! Vous souvenez-vous de ce fils avec Ingrid Bergman » les Amants du Capricorne » ?
Il y a deux ans , je crois , un énorme incendie a ravagé une bonne partie de l’Australie .Je constate avec plaisir que les animaux sont revenus
Et en même temps , parce que certains endroits sont au milieu de nulle part , j’aurais peur d’y aller .
Ciboulette
23 juillet 2022 @ 17:35
En revanche , je suis très intéressée par l’attitude du kangourou par temps très chaud : il se lèche les avant-bras ! J’essaie pour voir et je vous raconte tout !
Pour » les Amants du Capricorne » , il faut lire » film » .
JAusten
23 juillet 2022 @ 15:55
Il y a fort peu de chances que je visite un jour ce pays alors merci Pistounette pour la balade
Baboula
24 juillet 2022 @ 08:05
La méthode de rafraîchissement des kangourous est aussi valable pour les humains .
Pas en se léchant mais en plaçant la saignée du bras sous l’eau fraîche quelques instants ,ou en prenant un bain de pieds dans de l’eau froide . Rafraîchissement assuré,tout le sang passant à ces endroits .