Le prince Bao Thang d’Annam, le plus jeune sur cette photo, s’est éteint le 15 mars 2017 à Paris à l’âge de 72 ans. Il était né le 30 septembre 1943 à Dalat au Vietnam. Il fut le chef très discret de la famille impériale d’Annam depuis la mort le 28 juillet 2007 à Sens, à 71 ans, de son frère aîné le prince impérial Bao Long qui comme lui n’avait pas d’enfant, et Bao Long et Bao Thang restèrent célibataires.

Ses obsèques ont été célébrées le mercredi 22 mars en l’église Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris XVIIe à 14 heures 30. Le décès a été annoncé dans le carnet du Figaro par ses sœurs et beau-frère la duchesse Pietro Badoglio, M. et Mme Bernard Soulan, la princesse Phuong Dung et ses neveux et petits-neveux.

Il était donc le dernier des cinq enfants que Bao Dai le dernier empereur eut de sa première épouse – ils se marièrent en 1934 – l’impératrice Nam Phuong née Jeanne Marie-Thérèse (Mariette) Nguyen Huu Thi Lan (1914-1963), fille de Pierre, duc de Long My.

Ses sœurs étaient

  • La princesse Phuong Mai (1937), veuve depuis 1992 du 2e duc d’Addis Abeba, marquis del Sabotino, petit-fils du maréchal Badoglio, président du Conseil italien, et mère de Flavio (1973) troisième duc, et de Manuela (1959), qui occupe des fonctions importantes dans une boîte d’architecture parisienne, EMBT,
  • La princesse Phuong Lien (1938) épouse d’un banquier bordelais et mère de Valérie (1963) et Caroline (1966) qui dirige un refuge de chevaux en Corrèze,
  • La princesse Phuong Dung (1942) qui est célibataire.

Le chef de la maison pourrait être maintenant le seul fils survivant de l’empereur, le prince Nguyen Phuc Bao An, né en 1951, il vit à Westminster, la ville la plus vietnamienne des États-Unis, dans le comté d’Orange en Californie, il a fait sa carrière dans le commerce, il est marié à Le Kim Lien et a deux enfants, une fille Nguyen Phuoc Si (1977), architecte aux États-Unis, et un fils Nguyen Phuoc Quy Khang (1978), marié à Bui Kim Thoa d’où deux fils jumeaux nés en 2012, Nguyen Phuoc Dinh et Nguyen Phuoc Luan. 

Il a contribué au financement de la tombe de son père au cimetière de Passy qui a coûté 25 000 €.

Mais est-il issu d’un mariage légitime ou sans doute d’un concubinage ou d’une union secondaire traditionnelle ? Il est qualifié d’altesse et non d’altesse impériale.

Bao Dai aurait eu en tout treize enfants et l’on compte au moins trois fils dont deux sont décédés, l’un en bas âge, l’autre célibataire en 1987, et quatre filles de concubines ou d’épouses secondaires, et Bao An est  fils de Phi An, une nièce de la mère de l’empereur. Les biens de la famille impériale, y compris de la famille non officielle, au Vietnam ont été confisqués en 1958.

Bao Dai se serait engagé vis-à-vis de l’impératrice lors de son mariage à ce qu’aucun enfant non issu d’elle ne puisse prétendre au trône. Le prince Bao Long, très marqué par le drame du Vietnam, capitaine de la Légion étrangère, saint-cyrien, ancien de l’École de cavalerie de Saumur, après avoir débuté ses études supérieures par le droit et Sciences-po Paris, mena à Paris dans le Marais et un temps à Londres une vie discrète de gestionnaire de fortune pour une grande banque privée de l’avenue de l’Opéra.

Duy Tân avait été choisi par le général de Gaulle après la Libération pour devenir le chef du nouveau Vietnam mais il mourut dans un accident d’avion près de Bangui en rentrant de La Réunion.

Bao Long avait été blessé en Afrique du Nord et il y avait obtenu la croix de la Valeur militaire avec étoiles de vermeil, d’argent et de bronze.  On songea à lui un temps pour l’empire à la place de son père et sous la régence de sa mère. Toute sa vie il refusa de prendre parti en ce qui concerne la politique vietnamienne.

Sur cette photographie le prince Bao Long du 2è REP est à droite. En partant de la gauche le 10 mars 1961, le capitaine Besset, le commandant Geraud, le lieutenant-colonel Masselot.

Bao Long était un virtuose au jeu d’échecs et c’était un homme de goût. Doué pour les études, passionné de littérature, de philosophie, de voitures comme son père et de sports, individuels car il était d’un tempérament solitaire.

On songea à lui un temps pour l’empire à la place de son père et sous la régence de sa mère. Toute sa vie il refusa de prendre parti en ce qui concerne la politique vietnamienne.

Il avait épousé selon Royalark une décoratrice connue, Isabelle Marry (1935-1996), dite Isabelle Hebey, fille de l’avocat Raymond Marry et de Jeanne Guérin de Châteauneuf-Randon, elle s’était unie en premières noces à un avocat Pierre Hebey et en deuxièmes noces à l’architecte Marc Delanne et avait deux enfants. En réalité le mariage prévu pour juin 1969 n’eut pas lieu.

Bao Long, selon lui, n’avait pas été baptisé à la demande de sa mère qui était catholique depuis toujours, mais il reçut en secret une bonne éducation chrétienne tandis qu’on lui inculqua tous les principes du Bouddhisme et le résultat fut qu’il se détourna de toute religion. Bao Dai lui fut bien plus tard baptisé.

Bao Long géra aussi la fortune héritée de sa mère, qui était d’une famille riche et par sa mère était arrière-petit-fille du plus gros propriétaire de Cochinchine, et Mariette n’avait pas la prodigalité de l’empereur.

Bao Long repose auprès d’elle au cimetière de la commune périgourdine où elle habitait en son château de Chabrignac en Corrèze, le domaine de la Perche.

Mais de son cadet on sait peu de choses. Il fit ses études à Neuilly au couvent des Oiseaux, à l’École des Roches, en Normandie, et il étudia à Dalat au Vietnam sur les hauts plateaux, au collège d’Adran.

On avait pu voir les deux fils aînés de Bao Dai avec leur belle-mère depuis 1972, Monique Baudot, princesse Vinh Thuy, qui devenait alors selon la tradition l’impératrice Thai Phuong, aux obsèques de leur père le 6 août 1997 à Saint-Pierre de Chaillot.

Sur la photo Bao Long est à gauche et son frère à droite. Leur belle-mère cependant était assise seule devant. Bao Long s’était ensuite éclipsé par une porte latérale, il voyait très peu son père et avait un perdu l’usage du vietnamien. (Merci à Gérard)