Il y a quarante ans disparaissait Maria Callas. Plus qu’une princesse ou une reine, elle était la Diva Assoluta. Aucune souveraine n’a jamais permis d’éprouver les émotions qu’elle a su nous donner, aucune souveraine n’a jamais été adulée comme elle l’a été, et peu ont subi autant de méchanceté qu’elle.

Elle a chanté devant les plus grands, à commencer par la reine Elizabeth, et devant les plus humbles. Elle a été l’amie de la princesse de Monaco qu’elle tutoyait et qui ne manquait jamais de lui envoyer des fleurs les soirs de gala.

Son public était élégant et populaire. A chacun d’entre nous, elle a communiqué une part de son bonheur de chanter et de sa joie de vivre. Elle a su nous emmener vers les hauteurs sublimes de son art. Sa voix nous a fait pénétrer au plus profond de notre être.

Qui ne se souvient de son « Casta Diva » dans Norma, de « Vissi d’art » dans Tosca ou de la « Habanera » de Carmen. Elle fut Violetta, Mimi, Cio-Cio-San et tant d’autres. Qui n’a pas partagé leur douleur en entendant la voix sublime de Maria Callas.

L’amour fut pour elle « un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser ». Elle aima et fut aimée mais jamais comme le désirait. Elle aurait donné tout son talent pour la joie de la maternité et une simple vie de famille. Mais cela lui fut refusé par le destin auquel elle avouait se soumettre sans révolte. Sophia Cecelia Kalos, après une enfance et une jeunesse sacrifiées, acceptait d’être devenue Maria Callas, unanimement admirée et célébrée.

Le film de Tom Volf qui vient de sortir nous emmène dans le monde  de la Voix du Siècle, la Diva des couvertures de magazines, de l’artiste qui rayonnant appartenait à tous. Mais  il témoigne aussi « de la femme fragile et de l’artiste acharnée de travail dont témoignent ceux qui l’ont connue dans l’intimité. Durant toute sa vie, elle s’est toujours sentie incomprise et aspirait à être entendue par ses propres mots. Elle disait d’elle-même qu’elle était une personnalité double, parfois même antagoniste : Maria et Callas. Ces deux facettes, Tom Wolf, les a réunies et permet de découvrir aujourd’hui la dernière des divas racontée pour la première fois à la première personne à travers des documents inédits, gardés secrets pendant plus de 40 ans par ses proches aux quatre coins du monde ». Ce film est à voir absolument. (Merci à Patrick Germain -Tous droits photographiques réservés)