La plus vieille librairie de Londres, si élégante avec ses rayonnages noirs. Dans Piccadilly Street, presque en face de la Royal Academy, Hatchard’s est une institution. John Hatchard avait vingt-neuf ans et cinq livres sterling en poche quand, en 1797, il ouvrit sur Piccadilly un lieu qui était à la fois une librairie, une maison d’édition et un club de gentlemen.

L’éditeur publie même des pamphlets politiques et sept messieurs du club fondent, en 1804, la Royal Horticultural Society. La reine Victoria envoie des télégrammes pour commander ses livres:  » Please envoyez-moi immédiatement dictionnaires français et portugais, la Reine »

Les souverains suivants font de même. La reine Elizabeth y commande tous les ouvrages sur le cheval, le duc d’Edimbourg n’aime que l’histoire, le prince de Galles est le plus éclectique, la duchesse de Cornouailles ne dédaigne pas un roman policier. On croise parfois la reine du Danemark faisant ses achats dans le plus parfait incognito ou Marie-Chantal de Grèce.

Le rayon Gotha est très fourni avec toutes les nouveautés du monde entier. Tout ici est feutré. Les seules moments de folie résident dans les séances de signature. Margaret Thatcher provoqua un embouteillage légendaire en signant ses mémoires, Bette Davis et Ginger Rogers attirèrent la foule des grands soirs (la contre-allée réservée aux bus dut être fermée à la circulation). (Merci à Bertrand Meyer)