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Gigantesque et fastueux, le palais de la Hofburg fut, pendant six siècles, la résidence d’hiver de la dynastie et le centre du pouvoir impérial. La porte Saint-Michel est l’entrée principale du palais et symbolise encore aujourd’hui la Vienne impériale. Si ses plans ont été élaborés au XVIIIe siècle par Joseph Emmanuel Fischer von Erlach, elle ne fut édifiée qu’entre 1892 et 1893. La façade, traitée à la manière d’un arc de triomphe baroque, déploie ses deux ailes en hémicycle.

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Les groupes sculptés de la partie centrale retracent la légende d’Hercule. Elle est surmontée du célèbre dôme Saint-Michel, l’un des emblèmes de l’architecture viennoise.

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Ses extrémités se terminent par des pavillons d’angles coiffés de coupoles plus petites. Ils sont décorés par des fontaines allégoriques : l’une avec un homme victorieux et un aigle aux ailes déployées, symbolise la puissance de l’Empire sur le continent.

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La seconde fontaine, avec une jeune fille juchée à la proue d’un navire, symbolise la puissance navale de l’Autriche en train de terrasser ses adversaires.

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La porte Saint-Michel donne accès à la cour dite « In der Burg » au centre de laquelle se dresse le monument de l’empereur François II. Au XVIe siècle, elle servait aux tournois. Au fond de la cour, l’aile de l’Amalienburg est ornée d’un clocheton à bulbe et d’un cadran solaire. Elle abrite à l’étage noble, les appartements de l’impératrice Élisabeth. Sur le côté droit, l’aile de la Chancellerie édifiée au XVIIIe siècle, abrite les appartements de François-Joseph.

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La façade, ornée de pilastres cannelés, est surmontée de statues, de blasons et de trophées au-dessus desquels brille la couronne du Saint-Empire Romain Germanique.

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La porte des Suisses ouvre sur la cour du même nom, la partie la plus ancienne du palais. Construite au milieu du XVIe siècle en briques rouges et lettres d’or, elle faisait partie du noyau primitif de la Hofburg.

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En effet, avant d’être le palais gigantesque aux accents baroques qu’elle est devenue, la Hofburg fut un château fort, un quadrilatère hérissé de tours dont la cour des Suisses reprend le tracé.

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Témoin de ce passé médiéval, le chœur gothique de la chapelle palatine remonte au XIIIe siècle. C’est le seul bâtiment encore identifiable sur la maquette. Le palais impérial est un ensemble d’édifices dont les constructions s’échelonnent du XIIIe au XXe siècle. Véritable ville dans la ville, il compte une vingtaine de cours et 2600 pièces…

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Parmi elles, la Josefsplatz a été réalisée au XVIIIe siècle avec des façades homogènes, influencées par le baroque tardif. Elles servent d’écran au manège d’équitation espagnole sur le côté droit, à la bibliothèque impériale (et maintenant nationale) au centre et à l’église des Augustins à gauche. En son centre, chevauche Joseph II, habillé en empereur romain.

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Le toit de la bibliothèque est agrémenté d’un quadrige triomphant et de part et d’autre, de globes terrestres soutenus par Atlas et Gaïa.

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La partie du palais la plus récente a été construite sous François-Joseph dans un style néo renaissance italienne. Ce nouveau palais impérial fut édifié entre 1881 et 1913, quelques années après l’aménagement du Ring qu’il borde à son extrémité. Il devait avoir une aile semblable face à lui, mais l’intérêt modéré de François-Joseph par ces travaux, la fin de l’engouement pour les édifices monumentaux et le début de la guerre ne permirent pas de mener à bien ce projet.

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Ainsi, la seconde entrée de la Hofburg ouvre directement sur le Ring par l’intermédiaire du Burgtor. Cette porte extérieure fut aménagée en 1824, sous François Ier, avant même le tracé du boulevard.

Ce vaste ensemble palatial abrite aujourd’hui une dizaine de musées et les bureaux de la présidence de la République, preuve que la fonction politique y perdure encore…

Seuls les appartements de François-Joseph et d’Élisabeth, dits « appartements impériaux » ont été conservés dans leur état d’origine. Ceux de Marie-Thérèse et de Léopold II étant par exemple affectés à la présidence.

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C’est donc par l’escalier impérial, recouvert de marbre, que l’on accède aux appartements de François-Joseph. Ceux-ci, sobrement aménagés, sont imprégnés d’une certaine dignité mais n’affichent aucun faste dispendieux.

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Le cabinet d’audience conserve le pupitre sur lequel était posée la liste des audiences. L’empereur se tenait debout, à côté du pupitre, et recevait deux fois par semaine, les personnes venues le solliciter ou le remercier. Il était l’un des rares chef d’état à recevoir quiconque sollicitait une entrevue.

Sur les tableaux ornant la salle, on reconnaît de gauche à droite, François Ier, Ferdinand Ier et François-Joseph à l’âge de 43 ans. Au premier plan, sur un chevalet, le dernier portrait de l’empereur à l’âge de 85 ans par le peintre Heinrich Wassmuth.

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Dans la salle de conférences, le souverain se réunissait avec ses ministres. On reconnaît, au fond, un portrait du monarque à l’âge de 20 ans. C’est surtout à partir de la fin de l’année 1857 que le couple impérial réside dans ces appartements pendant l’hiver. D’importantes transformations ont été faites en accord avec François-Joseph afin de moderniser la Hofburg et la rendre plus confortable.

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Le cabinet de travail est sans conteste la pièce qu’il fréquentait le plus. Aussi, les plus beaux tableaux de l’impératrice ou du moins ceux qu’il préférait, étaient placés dans cette pièce. Faute d’avoir sa présence auprès de lui, il pouvait au moins contempler ses traits.

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Le célèbre tableau de Sissi peint par Winterhalter n’a jamais quitté cet emplacement. Il est de facture plus intime d’où est absent tout protocole. Ce n’est pas l’impératrice qui est représentée ici mais la femme et l’œuvre est destinée initialement au seul regard de François-Joseph.

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 C’est dans son cabinet de travail qu’il apprit la mort tragique de son fils Rodolphe. Sur le meuble d’appoint, l’empereur aimait à regarder sa photo et celles des personnes qui ont le plus compté dans sa vie : sa mère, l‘archiduchesse Sophie, son épouse bien sûr, et ses enfants : Gisèle et Rodolphe enfants et Marie-Valérie, son époux et ses quatre premiers enfants.

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La chambre à coucher de l’empereur est restée dans l’état où il l’a quittée. La simplicité de son lit contre un mur de la pièce, rappelle les goûts qu’il affectaient : ceux d’un simple soldat plutôt que l’éclat de la majesté impériale. Il n’avait pas manqué d’accrocher au dessus de son lit, les portraits de ses enfants et de sa Sissi bien aimée.

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Les souvenirs de familles décorent la pièces plus que les objets de valeurs dont les collections impériales regorgent… On reconnaît ainsi le portrait de l’archiduchesse Sophie brandissant fièrement son fils dans ses bras et sur la commode du fond, un buste de l’archiduc François-Charles.

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Les deux salons suivants ne furent plus utilisés après la mort d’Élisabeth. Dans le premier, François-Joseph trône en grand apparat, portant le costume du grand maître de l’ordre de la Toison d’or.

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Le petit salon est consacré à la mémoire du frère de François-Joseph, Maximilien, éphémère empereur du Mexique. Le tableau représente la frégate sur laquelle il embarqua à destination de son nouveau pays et qui ramena sa dépouille 4 ans plus tard.

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Les appartements impériaux se prolongent ensuite dans l’aile Amélie où l’impératrice résidait lorsqu’elle était à Vienne, assez rarement il est vrai…

Le salon tenait aussi lieu de chambre à coucher. Le lit en fer peint en marron, était installé chaque soir entre les deux grands poêles. Un goût de la simplicité semblable à celui de l’empereur et une manière pour l’impératrice de faire savoir qu’elle n’est que de passage…

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Le bureau, assez semblable à celui de son époux, était le lieu où l’impératrice rédigeait sa correspondance. Elle supportait difficilement la vie à la Hofburg et le fait que des dizaines de personnes issues des grandes familles de l’Empire, pouvaient à tout instant pénétrer chez elle après une brève demande.

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La pièce la plus iportante est sans conteste son cabinet de toilette : c’est là que la belle Sissi  écoutait ses lecteurs de grec ou de hongrois pendant les longues heures que nécessitaient l’entretien de sa longue chevelure.

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Soucieuse d’hygiène, maniaque de culture physique, Sissi fait installer dans l’ancienne chambre à coucher du couple une véritable salle de gymnastique. La pièce conserve toujours les anneaux et les barres d’agrès qu’elle utilisait quotidiennement pour conserver une bonne condition physique.

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Dans la salle de bain attenante, l’impératrice a fait installer une baignoire pour y prendre son bain quotidien. Une décision qui faisait scandale à l’époque…

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Le grand salon était utilisé parfois pour les déjeuners du couple lorsque Élisabeth était de passage à Vienne. Parmi les objets qui le décorent, on distingue une statue de marbre blanc sculptée par Antonio Canova et représentant Élisa Bonaparte, sœur aînée de Napoléon.

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Les appartements du tsar Alexandre Ier conserve le souvenir du souverain qui y séjourna en 1815 lors du Congrès de Vienne. A partir de 1916, ils furent utilisés par l’empereur Charles Ier et son épouse Zita pour recevoir.

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La salle à manger a été dressée comme pour un dîner de gala : service de la cour, couverts en argent et cristallerie de Bohême sont de rigueur. Le couvert a été disposé entièrement à droite selon le protocole espagnol. Chaque convive dispose d’une carafe à vin et les carafes à eau sont pour deux. Seuls les proches et officiers ou dignitaires de haut rang pouvaient prendre place à la table impériale.

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Après un bon repas, faisons une promenade digestive… Le jardin du palais a été aménagé au début du XIXe siècle à l’emplacement des murailles de la ville. Conçu comme jardin particulier de l’empereur François Ier, il répondait à un ordonnancement symétrique. Ouvert au public en 1919, il porte désormais le nom de Burggarten.

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Sous François-Joseph, il se transforme progressivement en parc à l’anglaise. Et c’est sous ses ombrage que veille la statue de commandeur du souverain.

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L’intérêt particulier de François Ier, passionné de botanique, se concentrait sur la serre où il cultivait des espèces rares. La vieille serre néo-classique fut remplacée en 1903 par une autre de style Jugendstil.

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Aujourd’hui, cette élégante serre est devenue la maison des palmiers. Sa voûte de verre et d’acier offre le plus beau toit que l’on puisse imaginer pour abriter un jardin intérieur et un restaurant. (Merci à Francky)