En 1821, Louis-Philippe, duc d’Orléans, et sa soeur la princesse Adélaïde d’Orléans ont fait l’acquisition de la terre de Randan en Auvergne, qui abritait alors un vieux château du XVIe siècle.
Randan devenait pour les princes d’Orléans, qui ont connu l’exil à la suite de la révolution, un refuge à la campagne en cas de nouveaux troubles à Paris.
Randan était aussi un moyen de reprendre racine sur la terre de leurs ancêtres. Grâce à l’architecte Fontaine, la soeur de Louis-Philippe a transformé et agrandi le vieux château pour en faire un château d’agrément pour recevoir son frère et sa nombreuse famille.
On voit sur cette peinture à gauche la chapelle néo classique de Fontaine et l’aile des cuisines, alors toute neuve, au toit terrasse qui rejoint l’ancien château entièrement rénové.
A la mort de Madame Adélaïde en 1847, son neveu Antoine duc de Montpensier en hérite. Le prince transmet ensuite le château à sa fille Isabelle (1848-1919), l’épouse du comte de Paris.
La princesse tombe sous le charme de Randan qu’elle modernise jusqu’à la guerre 14-18 où elle transforme son château en hôpital militaire.
A sa mort en 1919, son second fils le prince Ferdinand d’Orléans, duc de Montpensier (1884-1924) prend possession des lieux, il s’y marie deux ans plus tard avec une aristocrate espagnole, dona Isabelle de Valdeterrazo, vicomtesse de los Antirides. Hélas le duc de Montpensier décède prématurément le 30 janvier 1924 au château de Randan. Sa veuve continue d’y résider jusqu’à l’incendie du 25 juillet 1925.
La veille de l’incendie, la duchesse de Montpensier s’est installée avec sa famille espagnole au château de Randan pour y passer un séjour.
Le 25 juillet 1925, vers 4 heures du matin, la duchesse de Montpensier est réveillée par les cris des domestiques « Au feu ».
Les occupants quittent le château et découvrent que l’aile droite du château flambe déjà. Les dégâts sont considérables, d’innombrables richesses et objets d’art sont détruits par le feu y compris le salon chinois et la bibliothèque de Louis-Philippe. Néanmoins le rez-de-chaussée du château est épargné, grâce à l’intervention des pompiers, du personnel du château et des habitants de Randan avertis par la sonnerie du tocsin, une partie du mobilier est sauvé ainsi que le musée cynégétique du duc de Montpensier qui rassemblait 450 animaux naturalisés à Londres par le taxidermiste Rowland Ward.
Cette collection unique en Europe est aujourd’hui visible dans un musée installé dans l’aile des cuisines du château de Randan. Aujourd’hui encore la cause de l’incendie n’est pas connue.
De nombreuses rumeurs ont circulé notamment sur la duchesse de Montpensier qui n’était pas appréciée des habitants de Randan car elle avait à ses côtés son propre personnel qu’elle faisait venir d’Espagne. Il est plutôt probable que les lampes à pétrole qui assuraient l’éclairage du château soit la cause de ce tragique incendie. (Merci à Charles – Photos DR)
25 juillet 2025 @ 07:44
Mariage malheureux. J’ai lu que ce prince d’Orleans, toxicomane, était décédé d’une overdose.
25 juillet 2025 @ 09:10
C’est ballot.
25 juillet 2025 @ 08:00
Merci à Charles pour son article.
Mais on aimerait savoir si ce château a été reconstruit et, si oui, comment : à l’économie ou dans son état d’avant-guerre ?
25 juillet 2025 @ 09:08
Philibert, je n’ai pas l’impression (mais je me trompe peut-être) qu’il y ait eu beaucoup de restauration de la part de la la Région Auvergne et du département du Puy-de-Dôme qui l’achetèrent en 1999. Depuis 2003, la Région est seule propriétaire du domaine. C’est impressionnant de voir les hautes cheminées au dessus des toîts, on a l’impression qu’il n’y a plus rien en dessous de ces « carcasses ».
La vaisselle a été dispersée, après l’incendie, et le roi Charles III d’Angleterre possède des pièces du service d’apparat de Randan, issues de l’ancienne collection de la Reine mère.
George Touchard-Lafosse (1780-1847) écrivait : « On visite Randan pour sa terrasse, pour sa chapelle, pour ses cuisines, pour sa salle à manger ; les cuisines sont si grandes, les fourneaux, les foyers, les broches y sont si vastes, si multipliés, que Rabelais s’en fut inspiré pour les apprêts du dîner de Pantagruel. »
Dîner du 4 novembre 1896 organisé à Randan par Isabelle d’Orléans, infante d’Espagne, comtesse de Paris (1848-1919)
Potage crème de dinde à la marquise
Croustade aux truffes
Darnes de saumon, sauce génoise
Pièce de bœuf et fricandeau de veau
Poulardes à la Gilbert
Tourelle de homards à la cardinale.
Sorbet
Faisans à la broche, salade, compote
Fonds d’artichauts aux pointes d’asperges
Gâteau Florence
Fromage
Glaces aux framboises et au café
Dessert
(d’après le site du château de Randan)
25 juillet 2025 @ 08:38
Sujet très intéressant concernant un évènement bien malencontreux.
Seul point positif, le domaine de Randan est devenu un lieu très romantique avec les ruines au milieu du parc.
25 juillet 2025 @ 09:54
Où l’on apprend que l’électricité ne semblait pas avoir été installée en 1925 au château.