A l’occasion de la date d’anniversaire du prince Alexandre de Belgique qui aurait fêté ce 18 juillet 2010 ses 68  ans, sa soeur cadette la princesse Esmeralda de Belgique (ici photographiés par Rafael Herremans lors d’une exposition de photos du roi Léopold III à Waterloo) a aimablement accepté de répondre aux questions suivantes. J’en profite pour remercier tout particulièrement le « Blog sur la famille royale belge« , cet article était le fruit d’une collaboration entre nos deux sites. Je remercie également la princesse pour sa disponibilité et les deux photos qui illustrent l’article.

Quels sont vos premiers souvenirs avec votre frère le prince Alexandre ?

Princesse Esmeralda de Belgique : Alexandre et moi étions particulièrement proches. La différence d’âge entre nous (14 ans) faisait qu’il était très protecteur. Après le décès de ma mère en 2002, il assurait le rôle de grand frère, protecteur et conseiller. Mes premiers souvenirs avec lui remontent au château de Laeken où il étudiait dans une petite classe avec 6 autres adolescents. Toute petite, j’allais leur lancer des jouets dans la piscine afin qu’ils aillent les repêcher et ce jeu me divertissait énormément.

Vous parlait-il des moments de vie de la famille royale que vous n’avez pas ou peu connus (comme l’exil en Suisse, la vie à Laeken, vos grands-parents, les mariages de Baudouin et Albert, son opération au coeur, l’exposition universelle de 1958,…) ? Et si oui, quels souvenirs gardait-il de toute cette période ?

Princesse Esmeralda de Belgique : Il évoquait souvent la période de l’exil en Suisse entre 45 et 50 dont il avait conservé des souvenirs très heureux avec ses frères et sa soeur aînée. De même que la vie à Laeken ou à Ciergnon pendant les vacances d’été où toute la famille se retrouvait autour de la même passion pour le golf et la moto.

Pouvez-vous nous parler de sa personnalité et de ses centres d’intérêt ? Etait-il un grand voyageur comme votre père ?

Princesse Esmeralda de Belgique : Mon frère était un grand lecteur aussi bien de livres scientifiques que de romans. L’astronomie, la physique et la philosophie l’ont toujours passionné. Mais il s’intéressait également à la politique et aux sports. Nous avions l’habitude d’échanger des pronostics pour les grands matchs de football ou les championnats de tennis. Il avait voyagé en Australie, en Afrique et aux Etats-Unis lorsqu’il travaillait pour Mercedes Benz dans sa jeunesse mais ne possédait pas le même virus des voyages comme mon père et moi-même. Il préférait, surtout dans les dernières années, rester chez lui et mener une existence paisible et studieuse.

Quelles étaient ses relations avec vos parents ? Il partageait votre attachement au domaine royal d’Argenteuil ?

Princesse Esmeralda de Belgique : Alexandre était très attaché à notre mère et jusqu’au décès de celle-ci, essayait de déjeuner avec elle ou en tout cas de venir la voir à Argenteuil tous les jours. Il a soutenu mes efforts pour essayer de faire du domaine d’Argenteuil un lieu de mémoire pour nos parents et a publié un joli ouvrage sur cette maison qui fut la nôtre pendant plus de 40 ans…

Son mariage avec la princesse Léa et sa complicité avec ses enfants ont été un grand bonheur dans la vie de votre frère ?

Princesse Esmeralda de Belgique : Son mariage avec Léa a été une source de grand bonheur dans sa vie. Il aimait énormément ses deux enfants et elle a organisé autour de lui un cocon familial et un environnement chaleureux pendant 20 ans.

En tant qu’adultes, quelle relation aviez-vous ? Venait-il souvent vous voir à Londres ? Il était le parrain de votre fille ? (sur cette photo tirée de l’album de la princesse Esmeralda, le prince Alexandre photographié en juillet 2009 à Bruxelles en compagnie d’Alexandra et Leopoldo Moncada.)

Princesse Esmeralda : Nous nous parlions au téléphone une ou deux fois par semaine. Il était le parrain de ma fille Alexandra et il suivit avec intérêt le développement de mes deux enfants. Quelques semaines avant sa mort, nous avions déjeuné au restaurant avec mon fils Leopoldo, et ce fut un moment de réelle complicité et d’affection entre nous trois.

Quel a été votre dernier contact avec lui avant son décès ?

Princesse Esmeralda : Une semaine avant sa mort, nous avons passé le week-end ensemble à Bruxelles et mes enfants ont joué dans le jardin de sa maison. Mon frère les a emmenés voir, dans la forêt, la tombe de son chien qui venait de mourir. De retour à Londres, j’ai eu le bonheur de lui annoncer par téléphone que mon mari avait été anobli par la reine d’Angleterre pour services à la science. Alexandre en était profondément heureux. Nous partagions tellement de souvenirs et nous avions l’habitude de nous raconter tellement de choses importantes ou parfois anecdotiques de notre quotidien que le vide est vraiment immense pour moi.

Avait-il des projets pour cette année 2010 ?

Princesse Esmeralda : Il avait le projet de visiter la maison de Proust, en France, l’un de ses auteurs préférés.

Quelle image souhaitez-vous que les Belges gardent de votre frère ?

Princesse Esmeralda : Mon frère était peu connu des Belges. Il était très réservé, timide, n’aimant ni les mondanités ni le devant de la scène. C’était un homme intelligent, cultivé, fidèle et loyal à sa famille et ses amis et avec un grand sens de l’humour.