C’est une assemblée hors du commun au parfum de britishness éternelle. Le décor nous est familier car chaque année la reine y ouvre la session parlementaire. On y croise Lord Albermarle, lord MacIntosh, Lady Elles, lord Adonis, Lord Hesketh... « Leurs vénérables seigneuries » sont au nombre de 792. Le chiffre est cependant trompeur. Il y a environ 800 pairs héréditaires dont plusieurs  qui n’ont pas fait valoir leur droit de siéger à la Chambre haute. On ne peut d’ailleurs siéger aux « lords » qu’à partir de l’âge de 21 ans.

Même si Tony Blair a essayé d’en démocratiser l’aspect élitiste et d’en moderniser l’esprit (on trouve en effet à la Chambre un grand nombre de femmes, de gens de couleur et même des  syndicalistes), la majorité des titres héréditaires date de moins d’un siècle. Depuis 1958, quatre cents pairs environ ont été nommés à vie par la reine Elizabeth sur proposition du Premier ministre. Ces lords sont seulement barons et ne peuvent transmettre leur titre à leurs descendants. Tous ceux qui siègent au Parlement sont appelés « working peers » parce qu’ils proposent des lois ou participent à leur élaboration. De ce fait, ils questionnent le gouvernement. The « Lord speaker » est actuellement lord Fowler.

Deux archevêques et 24 évêques anglicans constituent les pairs spirituels. A chaque début de séance, le matin, une prière est dite dans l’assemblée. Ceux qui suivent les débats remarquent louent l’esprit libéral anglo-saxon qui y règne. C’est un climat particulier fait de conservatisme et de tolérance avec un grand souci de la tradition panaché d’un brin d’humour. Le public peut visiter le Parlement tous les samedis ou avoir accès au salon de thé qui surplombe la Tamise. Il y a même une petite boutique de souvenirs. (Merci à Bertrand Meyer)