Marie-Antoinette, reine de France au destin tragique, fut aussi une figure emblématique de l’élégance et du raffinement à la cour de Versailles.
Son rapport aux parfums témoigne de son goût très prononcé pour les plaisirs sensoriels et les rituels de beauté sophistiqués.
À l’époque de Marie-Antoinette, Versailles était un lieu où les odeurs corporelles étaient omniprésentes – les installations d’hygiène étant sommaires. Les parfums ne servaient pas uniquement à séduire, mais aussi à masquer les effluves désagréables. La reine, elle, faisait un usage très raffiné du parfum, à la fois pour son plaisir personnel et comme signe de distinction.
Marie-Antoinette se lia très tôt avec Jean-Louis Fargeon, un parfumeur réputé de la rue du Roule à Paris. Ce dernier créait pour elle des parfums sur mesure, adaptés à ses goûts et à ses humeurs. Il fournissait à la reine non seulement des eaux de toilette et eaux de fleurs, mais aussi des cosmétiques, des onguents, des poudres, et des gants parfumés.
La reine aimait les fragrances florales, légères et naturelles. Contrairement à la mode des parfums capiteux, elle préférait les senteurs champêtres évoquant la rose, le jasmin, la violette, la fleur d’oranger, le lys. Elle affectionnait tout particulièrement les odeurs inspirées de la nature, comme si elle voulait fuir l’étiquette pesante de Versailles.
On raconte qu’elle adorait un parfum baptisé « Parfum du Trianon », concocté par Fargeon, qui mêlait rose, cèdre, iris et fève tonka.
Au Petit Trianon, où elle se réfugiait loin des intrigues de la cour, Marie-Antoinette se faisait livrer des caisses entières de fleurs fraîches. Elle les faisait distiller ou les laissait embaumer ses appartements. Le parfum faisait partie intégrante de son monde pastoral idéalisé, où elle vivait un fantasme de vie simple entourée de bergères bien peignées et de moutons savonnés.
Aujourd’hui, plusieurs parfumeurs se sont inspirés de la reine pour recréer ses senteurs favorites. La maison Francis Kurkdjian ou Lubin ont notamment proposé des parfums évoquant l’univers olfactif de la souveraine. (Merci à Bertrand Meyer)
2 juillet 2025 @ 05:35
Un peu à l’image de L’eau impériale de Guerlain pour l’impératrice Eugénie!
Floral, frais et naturel!
2 juillet 2025 @ 05:35
Figure emblématique de l’élégance… et tout les dérives insouciantes alors que leur peuple mourrait à petit feu. C’est évidemment cela qui leur a coûté la vie, hélas …
2 juillet 2025 @ 06:22
Effectivement, il y a quelques années, est paru un article dans « Femina » co-écrit par le parfumeur Kurkdjian et l’historienne des parfums Elisabeth de Feydau concernant les parfums favoris de la reine. Ils expliquaient la démarche qui avait abouti à la fabrication de « MA Sillage de la Reine » en vente à la boutique du château : 350 € les 25 millilitres…parce que la reine les vaut bien, n’est-ce-pas ?
Les fleurs fétiches de Marie-Antoinette étaient la rose , la fleur d’oranger et la tubéreuse. En ce qui concerne la fève tonka, je ne suis pas certaine qu’elle ait été utilisée par le parfumeur de la reine, elle n’a été introduite en France qu’en 1793. Je pense plutôt au musc Tonkin.