Apparue en 1019 avec Foucauld, seigneur de La Roche, la famille de La Rochefoucauld a longtemps été considérée comme une branche des Lusignan en raison de la similitude de leurs armes. Il semble en réalité que Foucauld était un proche parent du vicomte de Limoges, descendant d’un Grand de la Cour de Charlemagne. Seules quatre autres familles en France dont celle des Capétiens, peuvent se prévalmoir d’une telle ancienneté.

L’histoire du château est indissociable de la famille des La Rochefoucauld qui elle-même s’inscrit siècle après siècle dans la vie politique de son temps. Le château de La Rochefoucauld donne une remarquable illustration de l’imbrication du politique et de l’architecture à travers la vie d’une famille qui a possédé sans discontinuité le château depuis que Fucaldus a posé la première fortification vers 980. Avec l’histoire de la famille La Rochefoucauld, l’utilisation de l’architecture à des fins sociales et politiques trouve l’une de ses manifestations les plus spectaculaires.

Le donjon, seul vestige du XIème siècle, présente un côté ostentatoire évident. Il s’agirait déjà d’une construction de prestige destinée à afficher la puissance de Foucauld face au comte d’Angoulême. L’édifice est cerné de hautes tours rondes. Les plus anciennes forment le châtelet qui défend l’ancien pont-levis, les autres du XVe siècle sont couronnées de mâchicoulis et coiffées de combles particulièrement aigus. Les façades extérieures sont percées de trosi étages de fenêtres à meneaux et décorées de hautes lucarnes renaissance sculptées de coquilles et de pinacles à candélabres.

L’un des moments forts de l’histoire de la famille se situe au XVe siècle. Le roi François Ier, filleul de François de La Rochefoucauld érige en 1515 la baronnie en comté. François II de La Rochefoucauld construit à partir de 1519 avec sa femme Anne de Polignac, la partie la plus spectaculaire du château : les ailes est et sud. La magnificence de cette architecture et son décor place le château parmi les grandes réalisations de la Renaissance française et témoigne là encore du rang exceptionnel que tient François II à la Cour.

L’originalité du château réside dans le décor de la cour, l’aile nord n’ayant pas été bâtie et l’aile ouest, incendiée ayant été reconstruite au XVIIIe siècle. Sur les deux autres côtés, se déploie l’étonnant décor d’un « cortile » à l’italienne, tapissé de portiques à arcades sur trois niveaux. Cette somptueuse cour d’honneur évoque les palais de la renaissance italienne.

La chapelle dont l’abside remplit la grande tour, percée à cette occasion de hautes fenêtres. Au XXe siècle, la mort subite du petit François XVII va modifier sensiblement l’aspect intérieur de la chapelle. Ses parents vont remplacer les vitraux, installer une tribune, recarreler le choeur et partout faure figurer ses initiales et son jeune visage. François XVII et ses parents sont inhumés dans la chapelle.

Les magnifiques  portes qui s’ouvrent à tous les étages des galeries reflètent le goût prononcé de la renaissance italienne pour l’Antiquité. L’une des portes les plus remarquables est celle de la chapelle : elle est encadrée par deux colonnes cannelées surmontées de chapiteaux corinthiens comportant le « F » et le « A » (pour François et Anne).

Le grand escalier est la pièce maîtresse du château, du type traditionnel en vis avec un noyau puissamment torsadé, décoré de panneaux à moulures géométriques qui rappellent à la fois Blois et Chambord. Cet escalier hélicoïdal se termine par un palmier d’ogives.

Les salons sont ornés de boiseries du XVIIIe siècle. Les tableaux, meubles et objets qui ornent les pièces du château proviennent des collections familiales. Certaines toiles sont attribuées à de grands maîtres de la peinture française comme Rigaud et Oudry.

Le ravissant petit boudoir de Marguerite d’Angoulême est décoré au XVIIe siècle de panneaux peints représentant les propriété des La Rochefoucauld en France.

Le château dispose de très importantes bibliothèques. Aux quelques 18.000 volumes conservés avec soin, s’ajoutent une collection d’environ 300 cartes ou estampes et à peu près dix pmètres de linéiares d’archives. (Un grand merci à Francky pour ses recherches, son texte et ses photos)