Le château de Busset contenait jusque dans les années 90 une très importante collection de tableaux, mobilier, tapisseries, livres et objets d’art ainsi que de très nombreux souvenirs historiques qu’avaient constituées 14 générations successives de Bourbon-Busset. Malheureusement, celle-ci a été dispersée presque en quasi totalité au cours de ventes aux enchères successives par son dernier propriétaire, le comte François de Bourbon-Busset (1917-2003) en raison de sérieux revers de fortune avant qu’en 1997, le château ne soit, lui aussi, finalement vendu. Aujourd’hui, transformé en hôtel, l’intérieur du château ne conserve plus que quelques rares vestiges de son ameublement d’origine.

Après les lourdes interventions de Hodé, peu de traces subsistent également de la décoration intérieure initiale du château. Toutefois une des six grandes galeries que compte le château conserve d’intéressants vestiges de fresques datant de la renaissance et évoquant de manière ironique la vie de Cour.

Situé au sommet de la tour du trésor, l’oratoire vouté en coupole renferme également des fresques de la même époque. Elles sont remarquablement conservées et présentent seize panneaux polychromes évoquant la vie du Christ, notamment une intéressante déposition de croix.

Le grand salon, aménagé dans un style anglais confortable par la comtesse François de Bourbon-Busset dans les années 80, est dominé par une imposante cheminée du XVème portant sur son manteau les armes des barons d’Alègre.

Il conserve les rares portraits des Bourbon-Busset qui ont échappé aux différentes ventes aux enchères qu’a connues le château, au premier rang desquels se distingue le grand portrait du comte François de Bourbon-Busset en officier de cavalerie peint en 1913 par le célèbre portraitiste Marcel Baschet.

Parmi les pièces de mobilier remarquables qui figuraient dans la pièce, se trouvait ce très rare coffre en laque d’époque Louis XVI reposant sur un piètement en bois doré et sculpté au chiffre de Catherine de Rohan-Soubise, épouse de Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé et qui fut récemment vendu par un gran antiquaire newyorkais.

Dans la bibliothèque qui contenait une collection de quelques 3000 ouvrages, étaient conservés de nombreux souvenirs des « Enfants de France », Henri et Louise d’Artois qui avaient été donnés par la duchesse de Berry en remerciement à la duchesse de Gontaut pour l’éducation qu’elle avait donnée à ses deux enfants.

Y figuraient notamment leur mobilier d’étude (aujourd’hui au musée des Arts décoratifs de Bordeaux), 600 livres reliés aux armes provenant de la bibliothèque des jeunes princes, le tableau de Ladurner représentant les Enfants de France accompagnés de leur gouvernante dans le parc de Saint Cloud (musée de Saint Cloud)

 ou encore ce rare buste du duc de Bordeaux à l’âge de 4 ans, oeuvre du sculpteur Ruxhiel (collection privée).

La chambre dite de Henri IV témoigne du séjour que, selon la tradition familiale, Henri de Navarre aurait fait à Busset en 1589 avant son accession au trône pour aller voir son « cousin » César de Bourbon et le sonder sur ses intentions dynastiques. A l’extinction de la maison de Valois, la branche des comtes de La Marche, ducs de Vendôme dont Henri de Navarre était l’aîné, devenait en effet héritière du trône de France sauf à ce que ce droit lui fut contesté par César de Bourbon s’il s’était alors proclamé héritier de la branche des ducs de Bourbon qui passait avant elle en ligne successorale.

Un important parc s’étendant sur près de 20 hectares et agrémenté de diverses fabriques aujourd’hui disparues, avait été aménagé au milieu du XIXe siècle dans le goût anglais par le grand paysagiste de l’époque romantique qu’était Paul de Choulot, ancien compagnon d’armes de la duchesse de Berry. Fait de bosquets d’arbres aux essences variées et d’allées sinueuses, il avait été conçu de manière à offrir de larges perspectives ouvrant sur les monts d’Auvergne et d’allées.

Au début du XXe siècle, un jardin à la française nécessitant d’importants travaux de terrassement a été aménagé par le comte François de Bourbon-Busset (1875-1954) sur la façade ouest dominant la plaine de la Limagne. Il fut dans les années 60 complété sur la façade sud par un jardin fait d’ifs taillés dans le goût italien.

Dans la chapelle sépulcrale qui depuis 1856 se dresse dans la cour d’honneur, reposent près d’une vingtaine de membres de la maison de Bourbon-Busset depuis Louis-François-Joseph rappelé à Dieu en 1856 jusqu’à François disparu en 2003 en passant par la duchesse de Gontaut, gouvernante des Enfants de France et belle-mère de Louis-François-Joseph, qui s’éteignit à Busset en 1863.

Après 5 siècles de présence continue, le patrimoine historique insigne que constituait en Auvergne le château de Busset et les importantes collections historiques qu’il contenait n’est plus, hélàs, aujourd’hui entre les mains des Bourbon-Busset même si la comtesse François de Bouron-Busset (née Brenda Balfour, nièce de lord Arthur balfour qui fut à l’origine de la création en Palestine d’un foyer pour le peuple juif) y réside toujours.

Les précieuses archives familiales qui constituent la mémoire de cette célèbre maison et qui étaient soigneusement conservées dans la bien-nommé tour du trésor, ont pu échapper à la dispersion et se trouvent aujourd’hui rassemblées au château du Saussay, propriété du chef de maison qu’est actuellement Charles de Bourbon, 14ème comte de Busset, fils de l’académicien Jacques de Bourbon-Busset. (Un grand merci à Néoclassique pour ses recherches et la rédaction de cet article)