Le couvent de Kostanjevica, appelé du temps de l’Empire austro-hongrois, couvent de Göritz, est pour les royalistes français le petit Saint-Denis car il abrite la sépulture des derniers Bourbons.

A la limite de Nova Gorica près de la frontière italo-slovène, l’église de l’Annonciation et le couvent franciscain s’élèvent sur une colline de 143 mètres de hauteur. Dans sa crypte, reposent les derniers membres de la dynastie des Bourbons de France, exilés après la révolution de 1830.

Au centre se trouve le tombeau surélevé du roi Charles X. Suite à son abdication en 1830, le roi s’est d’abord retiré au palais d’Holyrood en Ecosse. Puis grâce à ses bonnes relations avec les Habsbourg, il s’installe dans l’empire, séjournant à Prague ou encore à Gorizia, ville dans laquelle il est décédé du choléra le 6 novembre 1836. C’est là qu’il fut inhumé, dans le couvent franciscain édifié sur un sanctuaire ancien et centre d’un pèlerinage.

A gauche, repose Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême, devenu l’éphémère Louis XIX après l’abdication de son père lors des Trois Glorieuses et avant la sienne 20 minutes plus tard… Au décès de son père, Louis-Antoine de France devient l’aîné des descendants de la famille selon la tradition de primogéniture mâle. Il est décédé à Gorizia le 3 juin 1844 et fut inhumé aux côtés de son père.

A droite de Charles X, repose Marie Thérèse de France, née le 19 décembre 1778 à Versailles, fille aînée du roi Louis XVI et de Marie Antoinette d’Autriche. Le 10 juin 1799, en épousant son cousin germain Louis, elle devient duchesse d’Angoulême puis dauphine de France, puis en exil comtesse de Marnes. Elle est décédée au château de Frohsdorf en Autriche le 19 octobre 1851 et est inhumée au côtés de son époux, de son oncle et beau-père.

Sur le côté gauche de la crypte, se trouve le tombeau d’Henri d’Artois, duc de Bordeaux, puis comte de Chambord (en exil), fils de Charles Ferdinand d’Artois, duc de Berry et neveu du duc d’Angoulême. Suite à l’abdication de son grand-père Charles X, puis de son oncle, en 1830, il devient Henri V pour les légitimistes français. Il est décédé au château de Frohsdorf en 1883 et fut inhumé dans ce panthéon des Bourbons en exil. Son épouse Marie Thérèse d’Autriche-Este repose à ses côtés depuis 1886.

Le dernier tombeau différent des précédents est celui de Louise d’Artois, soeur du comte de Chambord, décédée en 1864. A noter qu’ayant épousé Charles III, duc de Parme, elle est la mère de Robert Ier, duc de Parme et la grand-mère d’une nombreuse descendance dont Zita, impératrice d’Autriche. (merci à Francky pour les photos et les informations)