C’est à la Villa Paloma, écrin du Nouveau Musée National de Monaco, que s’ouvre cet été l’exposition « Les Années folles de Coco Chanel » du 19 juin au 5 octobre 2025.
Plus qu’une simple rétrospective de mode, c’est une plongée fascinante dans une décennie d’audace, de métamorphose et de liberté, vue à travers le prisme de l’une des plus grandes créatrices du XXe siècle.
Les années 1920 furent celles de toutes les révolutions : les corps se libèrent, les femmes dansent, fument, conduisent, choisissent leur destin. Gabrielle Chanel, qui s’imposera bientôt sous le nom que l’on connaît, est de celles qui donnent forme à cette femme nouvelle, aussi fluide dans sa silhouette qu’affranchie dans son mode de vie.
Cette exposition monégasque, finement scénographiée, retrace cette aventure esthétique et sociale, entre créations de haute couture, toiles de maîtres et documents d’archives.
Au cœur de l’exposition, un fil rouge : la Riviera. Monte-Carlo, Biarritz, Deauville, lieux de villégiature de l’élite européenne, deviennent aussi les terrains d’expérimentation stylistique de Mademoiselle. Elle y invente une mode du mouvement, inspirée par les loisirs balnéaires, les jeux de plein air, les ciels azuréens. Marinières, pantalons larges, jupes raccourcies : la femme Chanel s’habille pour vivre, non plus pour paraître.
Mais Gabrielle Chanel n’est pas seulement couturière : elle est amie des poètes, muse des peintres, mécène des ballets. L’exposition tisse ainsi un dialogue délicat entre ses créations et celles de ses contemporains : Man Ray, Van Dongen, Sonia Delaunay, Steichen, Picasso…
On croise aussi les ombres élégantes de Jean Cocteau, d’Igor Stravinsky et de Serge Diaghilev, compagnons d’avant-garde avec qui Chanel collabore sur des projets scéniques et artistiques. La mode devient alors un art parmi les autres.
La Villa Paloma déploie les pièces dans une mise en scène épurée et poétique. Plus de 200 objets sont présentés, dont une trentaine de modèles originaux de Chanel, comme figés dans le temps, et des robes à sequins dignes d’une soirée au Ritz. Des sculptures contemporaines, signées Chloé Royer, évoquent le corps féminin dans sa puissance et sa liberté, comme une réponse actuelle au regard visionnaire de Chanel.
Au fil des salles, on comprend que Chanel n’a pas seulement habillé une époque : elle l’a façonnée. Elle a remplacé les corsets par le jersey, l’ostentation par la grâce, la contrainte par le style. L’exposition se termine sur des notes étincelantes, celles des robes de soirée des années folles, légères comme des bulles de champagne, vibrantes comme une nuit de jazz. (Merci à Bertrand Meyer)
Villa Paloma – 56, boulevard du Jardin Exotique, Monaco – Du 19 juin au 5 octobre 2025 – Tous les jours : 10h-18h (11h-19h en juillet-août) – Tarif : 6€ / 4€ pour les groupes – Gratuit le dimanche, pour les moins de 26 ans et les résidents
Régine ⋅ Actualité 2025, Expositions, France, Mode, Monaco 39 Comments
19 juin 2025 @ 10:46
Intéressant !
Coco Chanel avait son salon fréquenté par des nazis et des collaborateurs français durant la Seconde Guerre mondiale !
20 juin 2025 @ 21:25
Exact, Caroline, son attitude pendant l’occupation et ses penchants antisémites lui valurent une arrestation. Elle fut rapidement relâchée grâce, on suppose, à Churchill. Un livre passionnant sur la vie de certaines personnalités à cette époque, Le barman du Ritz, de Philippe Collin.
21 juin 2025 @ 17:04
Toujours à chercher la petite bête. Quelle méchanceté !
19 juin 2025 @ 10:51
Coco Chanel fut visionnaire…sa mode libera les femmes!
21 juin 2025 @ 16:48
Dommage que sa vision ait failli lors de la Seconde guerre !
21 juin 2025 @ 18:43
Et…ELLE…elle s’est libérée dans les bras des nazis ! mais ce n’est qu’un « détail » !
19 juin 2025 @ 11:20
A propos de Mademoiselle Chanel (Coco) et les perles: il semble que c’est en découvrant la peinture de la Renaissance italienne, notamment un portrait de cour peint par Véronèse, qu’elle fut séduite. Pour les historiens, la Renaissance est appelée « l’âge d’or de la perle » parce que ces trésors arrivaient par bateaux entiers, notamment grâce aux conquistadors, sur les marchés d’Europe pour servir d’atours aux monarques et aux nobles.
19 juin 2025 @ 11:27
Le côté face de la médaille est très bien décrit mais ne parlons pas de l’envers assez abject de cette femme .
19 juin 2025 @ 11:51
les femmes étaient très élégantes à cette époque
19 juin 2025 @ 12:16
Quelle femme extraordinaire madame Chanel. Quelle réussite pour cette femme à l enfance misérable orpheline de mère abandonnée par son père. J’ai lu différentes biographies sur sa vie et j adore son parcours de femme libre. Un exemple pour beaucoup de femmes.
20 juin 2025 @ 10:19
Un exemple ! Ah bon et sa conduite pendant la dernière guerre aussi ?
20 juin 2025 @ 11:00
Antisémite forcenée, piquante, méprisante, le terme EXTRAORDINAIRE ne lui sied pas très bien…
20 juin 2025 @ 12:20
Choupi,certainement pas un exemple,elle fut la maîtresse de Ribentrop,ses sympathies pour les nazis sont connues ,elle a travaillé aussi comme agent des allemands.
Oui,elle a été une femme infecte.
20 juin 2025 @ 19:38
Merci Huguette pour votre superbe blog .
22 juin 2025 @ 15:21
Ne vous laissez-vous pas emporter par votre admiration de la couturière en oubliant volontairement la collaboratrice anti-sémite ?? Ceci dit je porte du Numéro 5 depuis plus de 50 ans… son talent était prodigieux.
22 juin 2025 @ 21:23
Je ne pense pas qu’on puisse qualifier cette dame d’exemplaire.
19 juin 2025 @ 12:53
S’il est indéniable que Gabrielle Chanel était une grande « couturière » par son avant- gardisme dans la libération vestimentaire du corps des femmes, je n’éprouve aucune sympathie pour cette femme.
20 juin 2025 @ 15:32
Entièrement d’accord avec vous Menthe.
19 juin 2025 @ 13:23
Une collabo oui…
20 juin 2025 @ 10:19
Merci Mayg
20 juin 2025 @ 12:36
Oui effectivement mais nul ne peut savoir comment il aurait réagi à l’époque. Nous avons le recul nécessaire aujourd’hui pour faire ce constat mais n’ayant pas vécu pendant la guerre, je ne permettrai pas de juger.
21 juin 2025 @ 13:20
Heureusement qu’il y avait des gens dignes à l’époque pour ne pas collaborer avec les Nazis !
21 juin 2025 @ 13:25
Mimi
Je n aurai jamais pu entrer en resistance,trop peureuse,mais une chose dont je suis sure,jamais je n aurai pu collaborer avec les nazis et leur idees ignobles,visant a exterminer juifs ,tziganes,et tous ceux qui n adheraient pas a leur ideologie ignoble.
21 juin 2025 @ 20:54
On peut ne pas être courageux mais dénoncer et collaborer, comme elle l’a fait, est abject.
22 juin 2025 @ 19:43
Facile de ne pas juger mais vous avez probablement des doutes sur votre choix de société.
19 juin 2025 @ 14:06
Monaco est sans doute le plus bel écrin qui soit pour une telle exposition, et Caroline sa meilleure ambassadrice. Ceci dit, Coco Chanel n’en reste pas moins un personnage dont la part d’ombre a bien terni le brillant…
19 juin 2025 @ 21:46
Le Numéro Cinq lui a fait connaître l’abomination de la dénonciation et de la spoliation. La famille Wertheimer n’a certainement pas la vision idyllique de Coco Chanel, présentée ici. Grande couturière certes, grande mondaine mais personnage abject !
20 juin 2025 @ 10:21
Absolument Cosmo !
20 juin 2025 @ 10:49
Alors là je suis bien d’accord. C’était une collabo, elle a fui la France à la Libération avec son amant officier allemand et s’est fait oublier quelques années. Puis elle est revenue. Une journaliste qui était allée l’interviewer dans les années 60 était enceinte et presqu’à son terme. Madame Chanel a dit « elle va vêler ici celle-là ? ». La journaliste a entendu et a été blessée. A l’époque elle disait aussi » quand une princesse se présente, et demande les prix, je les augmente aussitôt » enfin qqch de ce genre. Edmonde Charles-Roux une de ses biographes insinue que c’était une femme qui avait gardé une certaine rancoeur de n’avoir jamais été épousée par ses premiers amants, pour les raisons sociales de l’époque. C’est possible.
Par la suite elle a raconté des mensonges sur ses débuts, et est restée dans le flou sur certains épisodes de sa vie.
Mais c’est un personnage de roman et elle mériterait une biographie qui s’appuyerait sur des faits réels et tiendrait la route, ce qui jusqu’ici ne semble pas avoir été le cas. Son destin fut hors du commun, elle put sortir de son milieu grâce à son talent, et ses « contacts utiles » .
20 juin 2025 @ 13:17
J’ai renchéri dans votre sens, surtout à propos du côté sulfureux et peu recommandable du personnage, mais mon post n’a pas paru.
20 juin 2025 @ 22:53
Si j’ai bien compris, elle a créé n° 5 et a eu 10% des parts de l’entreprise?
21 juin 2025 @ 20:56
Elle a créé le parfum mais n’avait pas les moyens de le developper. C’est pour cela qu’elle a fait appel à la famille Wertheimer.
1 juillet 2025 @ 17:35
C’est bien ce que je dis. Mettez-vous un peu à la place de Coco: vous seriez heureux d’avoir fait le boulot, eu les idées et de n’avoir que 10%?
19 juin 2025 @ 22:42
Très beau profil
20 juin 2025 @ 10:23
Mademoiselle Chanel! Elle y tenait.
20 juin 2025 @ 10:35
De votre avis Cosmo , merci de le signaler
20 juin 2025 @ 16:57
J’aime le style de Coco Cha.el les tailleur jupe veste collier a perles blanche . J’avais lu un livre il y a longtemps l’autobiographie Chanel histoire de sa vie ou elle a commencé dans une maison de religieuse pour finir comme on l’a connaît créatrice de mode , elle a bien réussit
20 juin 2025 @ 20:56
Bon pour en revenir à l’expo, je vais y aller. Voir la couturière, son audace et son talent professionnel…….
25 juin 2025 @ 06:52
Séparons l’oeuvre de l’artiste ?