Thierry Poncelet, né en 1946 dans une famille patricienne belge, anoblie au début du XXème siècle, a révolutionné l’art du portrait. Premier artiste d’une famille consacrée au service de l’Etat, son père fut Procureur du Roi, son grand-père paternel président de la Chambre des députés, son grand-père maternel le Docteur Pierre Borremans, bien connu de la société bruxelloise, créa avant la guerre « L’Oeuvre nationale de l’Enfance », permettant aux familles qui n’en avaient pas les moyens de faire soigner gratuitement leurs enfants.

Le docteur Borremans fut aussi le médecin des archiducs et archiduchesses d’Autriche, enfants de l’empereur Charles et de l’impératrice Zita. Les survivants de la fratrie se souviennent encore très bien de lui aujourd’hui.

Après ses études secondaires à Tournai, Thierry Poncelet (ci-dessus sur la photo) intégra l’Ecole Saint Luc de Bruxelles où il étudia les Beaux-Arts. Devenu restaurateur de tableau, ayant étudié cette technique avec le Professeur Max Massot, il eut un jour à travailler sur le portrait d’une dame qu’il trouva très laide, comme le sont parfois les portraits d’ancêtres auxquels nous sommes attachés plus par fidélité familiale que par sens esthétique.

Voyant son chien gambader autour de lui, il eut alors l’idée pour se divertrir de peindre la tête de l’animal sur la tête de la vieille dame. L’effet fut saisissant. Il effaça bien sûr la tête du chien pour rendre leur ancêtre à leur légitime descendant mais l’idée germa.

Quelques temps plus tard, un de ses amis lui demanda la reproduction du célèbre portrait de Robert de Montesquiou par Boldini avec sa propre tête. L’idée de substitution de tête faisait son chemin. Mais Thierry Poncelet trouva plus amusant de jouer avec les chiens. Il fallait de l’imagination, de l’audace et du talent pour se lancer dans une telle aventure.

Il se mit alors à acheter des portraits d’ancêtres en déshérence, ceux que l’on trouve chez antiquaires et brocanteurs, ceux dont les descendants se débarassent pour diverses raisons. Et il s’inspira des chiens autour de lui, le sien et de ceux de ses amis.

En 1987, il fit sa première exposition au Sablon à Bruxelles. Le succès fut immédiat. Depuis, au rythme de deux ou trois expositions par an en Belgique, en France ou en Angleterre, Thierry Poncelet fait profiter de son talent les amoureux de chiens et de portraits. Il est désormais un artsite qui compte sur la scène internationale.

Certaines familles souveraines ou princières lui font d’ailleurs régulièrement des achats et accrochent des portraits d’aristochiens entre ceux de leurs glorieux ancêtres.

Il y a dans l’oeuvre de Thierry Poncelet, outre un grand sens de l’humour et une profonde sensibilité, un véritable amour du vivant. Il redonne vie à des portraits abandonnés, parfois un peu tristes, en les associant au meilleur ami de l’homme, leur permettant ainsi d’être à nouveau accrochés aux cimaises des salons les plus distingués d’Europe et regardés à nouveau avec plaisir. L’artiste a mis son talent au service de la grande tradition picturale belge avec le clin d’oeil nécessaire du XXIème siècle.

Une exposition des oeuvres de Thierry Poncelet est actuellement en cours à Wavre près de Bruxelles. Une autre au Manoir de Kergrist près de Perros-Guirrec est en préparation pour l’été prochain. Pour tous renseignements, consultez le site de l’artiste www.thierryponcelet.com. (Un grand merci à Cosmo pour cet article – Copyright photos : Thierry Poncelet et Patrick Germain)