Dans le nord du Jutland, se cache l’un des plus beaux châteaux privés du Danemark. Entouré de douves et d’un grand parc boisé, cette élégante bâtisse renaissance se dresse dans un lieu retiré. Construit au XVIe siècle, sur un site déjà occupé par un édifice de pierre qui fut incorporé à l’aile nord, il changea souvent de propriétaire et fut restauré au XXe siècle par le dernier, le comte Oberbech-Clausen, qui avait épousé la fille du célèbre chirurgien français Jules Péan, veuve du comte Chenu-Lafitte. A la mort de sa femme, il fit transférer à Voergard l’importante collection d’œuvres d’art qu’elle lui avait léguée, et créa une fondation pour l’entretien du domaine en exprimant le vœu que le château soit ouvert au public après sa mort.

La façade de briques rouges est agrémentée de décorations en grès et d’un superbe portail, don du roi Frédérik II en 1588, mais à l’origine, probablement destiné au château de Frederiksborg.

 

La visite débute par l’aile Renaissance bâtie au XVIe siècle, dans le salon d’or, appelé ainsi à cause de la tenture murale en peau de sanglier dorée. Tous les meubles sont français et datent du XVIIIe siècle sauf les quatre lustres de 1955, copies de lustres vénitiens. Dans une petite armoire, on voit la vaisselle en porcelaine qu’utilisèrent Louis XVI et Marie-Antoinette pendant leur emprisonnement au temple.

Dans le salon de musique, on admire un buffet réalisé par l’ébéniste principal de Louis XVI, Riesener. Ses garnitures en bronze sont l’œuvre de Gouthière. Au-dessus, est accroché un paysage des Pyrénées peint par Gudin.

Le château contient une exceptionnelle collection de toiles de maîtres tels que Goya, Rubens, Fragonard et Watteau qui se partagent la notoriété avec les peintres danois. On y admire aussi un service exécuté spécialement pour Napoléon Ier, durant la période des Cent Jours, en 1815.

 

Dans le salon d’honneur, les fauteuils, brodés au petit point de croix, datent du XVIIIe siècle. Le château abrite une collection de mobilier ancien, de la porcelaine et des œuvres d’art, essentiellement français et chinois, dont certains présentent un intérêt historique.

La salle à manger se situe dans la partie la plus ancienne du château, construite en 1350 en style gothique tardif, avec des voûtes d’ogive et des briques vitrifiées rouges. Les meubles ont appartenu au père de la comtesse, monsieur Péan, comme l’atteste le P sur le dossier des chaises. (Merci à Francky pour cet article – Copyright photos : Francky et DR)