Bordée par la mer blanche, frontalière avec la Finlande, la république de Carélie fait partie de la Fédération de Russie. La région regorge de forêts, de rivières et de lacs, dont le lac Lagoda et le lac Onega.Il faut traverser le lac Onega pour accéder à l’ile Kiji, dont les vieilles églises en bois sont considérées comme la huitième merveille du monde par les habitants de Carélie.

Le complexe historique de Kiji est l’un des plus grands musées en plein air de Russie. Ce site unique a été listé, en 1993, dans le code d’Etat des objets les plus précieux du patrimoine culturel des peuples de la Fédération de Russie, il est également inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. L’enclos paroissial abrite deux églises en bois du XVIIIe siècle. Elle remplacent des églises en bois, qui furent détruites par la foudre en 1693.

Sous la blancheur immaculée de l’hiver carélien, les églises à dômes multiples s’offrent dans le silence glacial, pleinement, en harmonie, leur beauté est époustouflante.

L’église de la Transfiguration est coiffée de 22 coupoles construites d’un seul tenant. Elle était ouverte l’été, quand les fidèles des régions les plus reculées venaient assister à l’office. L’église de l’Intercession, plus simple, était utilisée en hiver. Elle date de 1763 mais son clocher octogonal date de 1862.

Selon la légende, elles auraient été construites à la hache, et sans aucun clou, par un seul homme, maître Nestor. Il aurait ensuite jeté sa hache dans le lac afin qu’aucune autre église ne puisse égaler en beauté.

En effet, cet ensemble unique d’architecture en bois russe témoigne du savoir-faire des anciens charpentiers russes : l’essentiel du travail se faisait à la hache; un montage en tenons et mortaises, parties mâles et parties femelles taillées dans le bois puis emboîtées, évitaient les clous, chers et peu résistants à l’humidité.

Au fil des siècles, les somptueux monuments ont été entretenus, protégés, restaurés. Les églises ont toujours leur aspect d’origine. En 1980-83, une charpente métallique a été installée pour étayer l’intérieur de l’église de la Transfiguration, mais les structures ont conservé une bonne partie des pièces et matériaux d’origine.  (merci à Corine et Pierre pour leurs photos)