L’impératrice Eugénie a régné sur la France pendant plus de 17 années. Un règne de gloire assurément. Louée comme la souveraine la plus belle et la plus gracieuse, comme une âme aux charités inépuisables, l’impératrice reste aujourd’hui dans notre mémoire nationale comme elle en sortie le 4 septembre : un évanouissement.

Son destin moins tragique que celui de Marie-Antoinette est lié à des événements moins graves que ceux auxquels prit part la dernière reine de France rend sa mémoire moins puissante. Elle n’est pas non plus associée à la mémoire d’un homme aussi internationalement admiré que Napoléon Ier et ne jouit donc pas -au même titre que Joséphine- d’un report mémoriel par juxtaposition. Au contraire, l’opprobre jetée par la postérité sur son époux, Napoléon III, n’aide en rien la cause de sa perception mémorielle.

 

« L’impératrice Eugénie. Une vie politique », Maxime Michelet, Editions du Cerf, 2020, p. 297