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Réédition et actualisation de la biographie de Joséphine Dedet consacrée à Géraldine, reine des Albanais et initialement parue en 2012. Son petit-fils le prince Léka II épousera le 8 octobre prochain à Tirana Elia Zaharia, l’occasion de revenir sur le destin de l’une des plus belles reines d’Europe que l’on surnommait « la Rose blanche de Hongrie ».

C’est en 1915 à Budapest que voit le jour la comtesse Géraldine Apponyi, dont le grand-père paternel fut chambellan de l’empereur François-Joseph d’Autriche. De père hongrois et de mère américaine, Géraldine connaît rapidement les affres de l’exil  au lendemain de la Première Guerre Mondiale qui a fait voler en éclat l’empire austro-hongrois.

La comtesse Géraldine Apponyi  a vécu dans cette Mittle Europa dont on garde encore aujourd’hui la nostalgie. Déracinée de sa patrie à l’âge de 3 ans, elle tombe sous le charme du roi Zog I d’Albanie et de son pays. Un mariage très médiatisé pour l’époque avec près de 100 journalistes.

En devenant reine en 1938, Géraldine fait aussi cause commune avec l’Albanie. Pourtant, elle n’y vivra qu’une année. Le temps de mettre au monde son fils unique Léka puis de fuir face à l’invasion italienne.

L’Albanie connaîtra ensuite l’occupation allemande puis le joug communiste du dictateur Enver Hoxha. Le pays fut coupé du monde pendant presque un demi siècle !

Veuve, la reine Géraldine vécut en Egypte, en Espagne puis en Afrique du Sud auprès de son fils Léka, de sa belle-fille Susan et de son petit-fils tant aimé le prince Léka. La reine vivait avec sa soeur Virginia dans la banlieue de Johannesburg où l’auteure Joséphine Dedet la rencontra. Dans son bungalow, des photos de ses êtres chers et amis comme le roi Baudouin et la reine Fabiola, la famille royale de Bulgarie, le président Sadate,…

Durant toutes ces années, elle n’a jamais perdu l’espoir de revoir sa chère Albanie. En 2002, elle peut enfin fouler le sol de Tirana en compagnie de la famille royale. De santé déjà fragile, elle a un regain de vitalité avant de s’éteindre comme elle l’avait toujours rêvé en Albanie.

Aujourd’hui, la Fondation reine Géraldine présidée par son petit-fils le prince Léka et sa future épouse Elia vient en appui pour la rénovation d’écoles et de centres pour enfants handicapés. L’aura de la reine est restée intacte. Sa beauté, son magnétisme évident dans lors de ses apparitions publiques et la symbiose avec sa patrie d’adoption expliquent en grande partie cette admiration qui a perduré.

Cette biographie qui se lit presque comme un roman, vous fera découvrir la personnalité forte de la reine Géraldine mais aussi de belles photos d’archives.

Le grand auteur albanais Ismael Kadaré résumait ainsi la situation : « Même les communistes albanais qui avaient l’injure si facile, eux qui avec la même virtuosité, pouvaient s’en prendre à l’Otan, à Marylin Monroe et au Coca-Cola, et qui ne ménagèrent pas leurs insultes au monarque détrôné et à toute sa famille » mais pas la reine Géraldine...

« Géraldine, reine des Albanais », Joséphine Dedet, Belfond, 2016, 384 p., 21 €