Voilà une biographie intéressante, agréable à la lecture et en plus en version « poche ». « La reine Victoria » par Jacques de Langlade vient d’être rééditée par les éditions Perrin dans sa collection « Tempus ».

L’auteur remet en perspective la destinée royale de Victoria. Née le 29 mai 1819, elle est la fille unique du duc de Kent, fils du roi Georges III et de la princesse Victoria de Saxe-Cobourg, sœur du futur Léopold I, roi des Belges. Elle n’a même pas un an lorsque son père décède. En raison de l’absence d’héritier mâle chez ses oncles, Victoria devient reine à l’âge de 18 ans en juin 1837. Son règne sera le plus long de l’Histoire d’Angleterre à savoir jusqu’en 1901, avant que sa descendante Elizabeth II ne lui ravisse désormais le record.

Un mariage d’amour avec le prince Albert de Saxe-Cobourg dont elle eut neuf enfants, et en toile de fond les conflits en Europe, les renversements de trônes, la naissance de l’empire allemand ou encore la fin de Napoléon III, Victoria est au cœur de tous les mouvements diplomatiques.

Sa large descendance compte notamment outre les souverains britanniques, la tsarine Alexandra de Russie, la reine Marie de Roumanie, la reine Victoria Eugénie d’Espagne, le dernier Kaiser ou la reine Maud de Norvège.

Veuve à 42 ans, elle entend encore restreindre de par son deuil toutes les réjouissances et fastes de la Cour. Elle disparait pour ainsi dire pendant près de 10 ans, se réfugiant dans ses châteaux à Windsor, Osborne sur l’île de Wight ou Balmoral, loin du tumulte de Londres. Ce sont les années plombées de l’ère victorienne.

Impératrice des Indes, elle consent à réapparaître en public, même si elle porte toujours le deuil de son cher Albert. Très proche de ses enfants et petits-enfants avec qui elle entretient une correspondance nourrie, elle put toujours s’appuyer sur son oncle le roi Léopold I, fin stratège.

Flanquée de sa fille cadette la princesse Beatrice et de son fidèle serviteur écossais John Brown (ce qui donna lieu à bien des rumeurs) qui la protégea lors d’une tentative d’attentat, Victoria effectua des voyages sur le continent en visite familiale ou pour des cures.

Le livre revient aussi en détails sur plusieurs procès sur toile de fond politique ou de moeurs et affaires dont celle de Jack l’Eventreur qui émaillèrent le règne de la reine Victoria, créant l’émoi dans la population.

Une reine qui a traversé presqu’un siècle et son évolution. A sa mort le 22 janvier 1901, c’est une page de l’Histoire qui se referma à jamais.

« La reine Victoria », Jacques de Langlade, Perrin, collection Tempus, 2017, 448 p.