Philippe Delorme, ancien journaliste à « Point de Vue » et historien, ayant à son actif une quarantaine d’ouvrages sur les monarchies, vous emmène sur les traces de princes, rois et papes qui n’ont eu qu’un bref passage sur le trône, tués au combat, morts inopinément, pressés d’abdiquer en raison de la grogne populaire ou doux rêveurs de couronnes instables.
Vous passerez de Romulus Augustule empereur romain d’Occident à Henri III de Valois, roi de Pologne, à Louis II, roi de Hollande, à Milan Obrénovitch, prince de Serbie, ou encore Frederic III, empereur allemand à Guillaume de Wied, prince d’Albanie, à Edward VIII d’Angleterre ou encore à Guillaume d’Urach, roi de Lituanie.
L’ouvrage balaye le fil du temps et la géographie. Août 1830, le roi Charles X quitte son château de Saint-Cloud. Il vient de faire vaciller son trône en ayant commis maladresses sur maladresses et après avoir fait voté une loi punissant de mort les sacrilèges. Il avait succédé à son frère le roi Louis XVIII.
Il entend abdiquer au profit de son petit-fils le duc de Bordeaux qui n’est qu’un enfant de 9 ans, mais pour cela il faut que son fils et héritier le duc d’Angoulême renonce au préalable au trône. Ce dernier est marié (sans descendance) avec la princesse Marie Thérèse, fille de Louis XVI et Marie Antoinette, miraculeusement rescapée de la prison du Temple. Le duc d’Angoulême rechigne pourtant, il signe contraint et forcé, lâchant « Père, laissez-moi au moins régner deux heures ! ».
Plus près de nous en chronologie : le règne d’Umberto II d’Italie qui dura du 9 mai au 13 juin 1946, dans royaume où l’on reprochait à son père le roi Victor Emmanuel III parti en exil en Egypte, d’avoir frayé avec Mussolini. Un référendum emportera sa couronne par 12.717.923 voix pour la république, 10.719.284 pour la monarchie et plus de 1.500.000 votes nuls.
Son épouse la reine Marie José, née princesse de Belgique (fille du roi Albert I) était déjà partie quelques jours plus tôt avec leurs quatre enfants. Au moment de son départ pour un exil définitif, celui que l’on appela le « roi de mai » eut ce constat implacable : « La république peut se soutenir avec 51%, la monarchie non. La monarchie n’est pas un parti. C’est une institution mystique, irrationnelle, capable de susciter chez les hommes une incroyable volonté de sacrifice. Elle doit être un symbole chéri, ou elle n’est rien ».
« Les rois éphémères. De Romulus Augustule à Jean Paul Ier, en passant par l’Aiglon », Philippe Delorme, Le Cerf, 2020, 296 p.
17 août 2020 @ 04:07
Forme éphémère ressemblant à une couronne.. L’image choisie pour illustrer le livre est belle et apaisante. J’ai très envie de me procurer le livre, un sujet très intéressant, parfait pour la rentrée.
17 août 2020 @ 05:51
Je trouve la formule du roi Umberto II excellente , quasiment parfaite .
La photo utilisée pour la couverture me semble être celle d’une goutte pénétrant la surface d’un liquide ? Si c’est bien le cas c’est un des milliers des curiosités de la Nature sur lesquelles j’aime laisser mon esprit flotter.
18 août 2020 @ 18:31
Umberto était quelqu’un d’intelligent et clairvoyant. Si l’histoire et le temps le lui avaient permis, il aurait sans doute fait un bon roi ; certainement pas excellent mais assurément loin d’être mauvais, ce que les Italiens auraient attendu d’un roi.
17 août 2020 @ 06:39
Je vais peut-être me laisser tenter par ce livre qui va nous apprendre je pense beaucoup de choses inconnues.
Un regard innovant sur l’histoire, du moins j’espère.
Pas comme, par exemple, une énième biographie de Sissi ou de Victoria…
17 août 2020 @ 07:50
Sans doute très instructif ! Je ne connais certes pas tous les personnages en question , mais quand même beaucoup d’entre eux .
17 août 2020 @ 08:08
Jolie couverture et historien d’une grande finesse d’écriture , j’apprécie beaucoup Philippe Delorme , je vais surement me procurer cet ouvrage . Merci
17 août 2020 @ 08:54
Il y aurait aussi le grand duc Michel successeur de Nicolas II et dont le règne n’a duré qu’une journée.
18 août 2020 @ 18:32
Bien observé.
17 août 2020 @ 10:10
Très jolie couverture !
17 août 2020 @ 10:16
Pauvre roi Umberto !
18 août 2020 @ 18:32
Pourquoi? 🙂
21 août 2020 @ 21:37
Il aurait pu bien faire, je pense.
23 août 2020 @ 15:56
Ah oui, je suis d’accord.
17 août 2020 @ 11:21
Cette image est magnifique.. On ne pouvait pas trouver mieux pour représenter l’éphémère..
17 août 2020 @ 12:55
5-6 pages ? Donc tout est survolé. Pas de grand intérêt. Je passe mon tour.
18 août 2020 @ 11:26
par chapitres au nombre de 46, c’est bien suffisant
18 août 2020 @ 18:30
Si c’est bien un chapitre pour une personnalité, on est dans du light sur le plan de l’analyse. Je préfère un vrai repas à cinq snacks.
19 août 2020 @ 11:40
Excellente réponse !
17 août 2020 @ 13:00
L’illustration de la couverture est en effet excellente !
Ce livre me tente bien.
Belle journée à tous
17 août 2020 @ 13:18
La consécration de la France au Sacré-Coeur n’ayant pas eu lieu, la Grâce Divine semble abandonner les Monarcques et la Légitimité semble se diluer : le fils de Louis XIV ne règnera pas, ni celui de Louis XV, ni celui de Louis XVI, Louis XVII, ni celui de Charles X, Louis XIX, ni celui de Louis Philippe, ni celui de Napoléon I°, Napoléon II l’Aiglon, ni celui du Prince Impérial, fils de Napoléon III…
18 août 2020 @ 18:36
Vous, c’est la grammaire française qui vous a abandonné…
Vous n’imaginez pas l’effort que cela me demande de vous lire – même si vous débitez un nombre incalculable d’inepties, je vous rend cet égard – et cela, bien que je pratique le français depuis ma plus tendre enfance ; je ne sais si c’est parce que je pense dans une langue étrangère avant de « cracher » en français mais voilà, c’est éprouvant et je voulais que vous le sachiez car ce n’est pas toujours au « horsain » de faire l’effort de comprendre les gens du crû dans lequel il vit – je comprends mieux ché picards, v’savez…
19 août 2020 @ 16:31
Je ne comprends pas votre remarque…rien à reprocher à part une faute de frappe ! Je ne pense pourtant pas être nulle en grammaire ! 😉
20 août 2020 @ 15:58
Je ne parlais pas d’orthographe. 😉
17 août 2020 @ 16:27
Photo illustrant à merveille le propos.
17 août 2020 @ 19:25
Il faut avouer que l’image de couvée est très bien choisie et parfaitement dans le thème de l’ouvrage.
Toutefois, la partialité de l’auteur et sa tendance à l’autopromotion (voir sa notice Wikipedia) me feront préférer d’autres livres en cette fin d’été.
17 août 2020 @ 19:25
Image de couverture !
18 août 2020 @ 18:43
Cela m’a fait penser à une couvée de canards.
Mes arrière-grands-parents en élevaient… et j’ai suivi la tradition, un temps. 🙂
19 août 2020 @ 11:43
J’ai vu récemment un reportage montrant l’utilité de ces sympathiques volatiles auprès des riziculteurs bio de Camargue.
Édifiant !
19 août 2020 @ 12:41
Ah oui, un canard a plein d’utilité.
Ajoutez les moutons à cela, et vous être le roi du monde! 😄
20 août 2020 @ 12:27
Vous y voyez une image de couvée ???
J’ai beau regarder et re-regarder je n’y vois qu’une couronne .
17 août 2020 @ 21:34
Merci beaucoup chère Régine, et pour l’article dans la Libre Belgique ! Amicalement PHD
18 août 2020 @ 07:24
bonjour à tous
Je souhaiterai acquérir des livres de Philippe Delorme mais connaissez vous les titres et nombre d’ouvrages qu’il a écrit jusqu’à ce jour … merci
18 août 2020 @ 12:51
Je ne vois pas trop ce que vient faire là Jean Paul 1er ???? Il n’entre pas dans la catégorie des « rois »….
19 août 2020 @ 12:56
Il me semble pourtant que c’est le monarque du Vatican.
20 août 2020 @ 13:14
Jean Pierre le pape n’est pas un monarque ! C’est simplement le successeur de St Pierre…..
23 août 2020 @ 15:58
Charles serait-il contagieux? 😁
18 août 2020 @ 18:30
https://phd220160.wixsite.com/phdsite/livres
18 août 2020 @ 12:41
Pour Pepita… (et pardon à Naucratis pour « ‘l’autopromotion », mais sans doute doit-il vivre d’amour et d’eau claire), vous trouverez mes livres sur mon site personnel : http:.//tiny.cc/delorme
18 août 2020 @ 12:43
Mon site : tiny.cc/delorme
18 août 2020 @ 18:45
Philippe,
Merci d’avoir repris cette profonde citation d’Umberto.
Et félicitations pour la photo très appropriée de votre couverture. 😉
19 août 2020 @ 16:04
M. Delorme , je vous lis toujours avec plaisir !
19 août 2020 @ 12:45
N’avez-vous jamais entendu parler des « souverains pontifes »? Au cours de l’Histoire, les papes ont longtemps eu un rôle politique, en tant que souverains temporels. Aujourd’hui, François reste à la fois un chef religieux, et un chef d’Etat, un monarque élu, à la tête de la Cité du Vatican, dont l’indépendance est reconnue sur le plan international.
20 août 2020 @ 12:09
Je suis complètement d’accord avec vous sur le fond !
À l’occasion de l’élection du pape François, on nous a pourtant longtemps expliqué sur ce site, Charles le premier, que le Vatican n’était pas une monarchie et qu’il ne fallait pas consacrer une rubrique au Saint-Siège !
20 août 2020 @ 16:01
Je vous rejoins tous deux. Le Vatican est régit par une monarchie particulière mais c’est bien une monarchie, car elle en emprunte tous les principes fondamentaux.