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Parution de l’ouvrage « Robert Piguet. Un prince de la mode ». En voici le descriptif : « Ce livre est la première biographie consacrée au grand couturier Robert Piguet. Elle a été réalisée sur la base de documents obtenus dans les centres de documentation sur la mode ou confiés par des particuliers. Elle s’appuie aussi sur les témoignages des rares témoins ayant connu Piguet dans leur jeunesse, à commencer par Hubert de Givenchy et Marc Bohan. Une iconographie abondante, souvent originale, complète utilement et agréablement cet ouvrage.

Robert Piguet est né le 6 mai 1898. Après avoir habillé les poupées de ses amies et de ses cousines, il habille enfin sa mère puis part pour Paris. Il présente à Jeanne Lanvin ses pyjamas en batik, alors à la mode, et s’attire cette réponse : « Jeune homme, vous réussirez dans le métier que vous choisirez, mais ne songez surtout pas à la couture. »…

En 1919, pourtant, il ouvre ses « Salons d’art moderne », 43, avenue Montaigne. Il tiendra deux ans. Ce faux départ ne le décourage nullement. Il poursuit sa route, mais cette fois-ci en se mettant brièvement au service de Paul Poiret qui le tiendra toutefois pour son « disciple ». En 1933 s’ouvre la maison « Robert Piguet Couture ».

L’homme, pourtant discret, réservé, voire timide, s’y constitue peu à peu une belle clientèle. Au point que cinq années plus tard, le manque d’espace l’amène à s’installer au 1, Rond-Point des Champs-Elysées. Toutes les élégantes de Paris se pressent à ses portes : Florence Gould, Madame Patino, la Bégum, la princesse de Faucigny-Lucinge, comme aussi des actrices : Edwige Feuillère ou Michèle Morgan. Mais également la solide bourgeoisie parisienne et de province qui apprécie le côté discret de ses créations.

Christian Dior confirme que sa maison est une excellente école. « C’est chez lui que j’ai appris à ‘supprimer’. Ce qui est très important. La technique même de la couture y était volontairement simplifiée. (…) Piguet savait qu’il n’y a d’élégance que dans la simplicité et me l’apprenait. Je lui dois beaucoup. »

Le couturier est assisté de modélistes de talents : Hubert de Givenchy à ses débuts, Pierre Balmain, Marc Bohan ou encore l’Américain Galanos.

C’est durant la guerre déjà que Piguet songe à lancer des parfums. Germaine Cellier conçoit Bandit en 1944 et Fracas l’année suivante. Francis Fabron, autre « nez » réputé, mettra au point Baghari en 1950. En juillet 1951, atteint dans sa santé, Robert Piguet ferme sa maison. Il feindra d’espérer un nouveau départ, mais une opération lui est fatale : à l’aube du 21 février 1953, Robert Piguet décède. »

« Robert Piguet. Un prince de la mode », Jean Pierre Pastori, préface de Hubert de Givenchy, La Bibliothèque des Arts, 2015, 115 illustrations, 136 p., 39 €