Ce livre (traduit de l’espagnol) de Carmen Posadas, intitulé « Le témoin invisible » s’inspire de manière romancée sur des faits réels : à Montevideo en Uruguay, Leonid Sednev, âgé de 91 ans, décide avant de mourir de révéler le secret de sa vie.

Embauché en 1912 comme ramoneur au palais impérial de Russie grâce à sa tante Nina, ancienne femme de chambre de la tsarine, le petit Leonid sera jusqu’en 1918 le « témoin invisible » de l’intimité des Romanov et le seul survivant de l’épouvantable massacre d’Ekaterinbourg.

Rien n’échappe à son regard tantôt ironique et curieux, tantôt amoureux et tendre, et plus d’une fois épouvanté. Avec son ami Youri, il découvre le quotidien de l’impératrice et de ses filles, apprend quels sont les véritables commanditaires de l’assassinat de Raspoutine, console le jeune et fragile tsarévitch Alexis, assiste aux conspirations de palais, côtoie des agents secrets, avant d’être emporté par le tourbillon de l’Histoire, le soulèvement de Petrograd puis la révolution d’Octobre. Mais c’est en rejoignant la famille impériale dans son exil que Leonid, serviteur loyal, secrètement amoureux de la grande-duchesse Tatiana, livrera à l’Histoire le plus déchirant des témoignages.

La grande-duchesse Tatiana était la deuxième fille du couple impérial. Elle fut exécutée avec les siens alors qu’elle venait de fêter ses 21 ans.

« Le témoin invisible », Carmen Posadas, Seuil, 2014, 480 p.