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Voici le récit d’un week-end dans un château anglais de Noblesse et Royautés, sous la plume de Palatine.

Porky Porky, le grand industriel d’origine danoise, roi du cochon dans tous ses états, déprimait. Pourtant ses affaires étaient florissantes. Il avait implanté en Russie quelques restaurants fast food de jambon haché, le « Mac Porky ». En Angleterre et au Danemark, cette nouvelle formule existait depuis plusieurs années. La reine Margrethe l’avait décoré pour toutes les œuvres de bienfaisance qu’il avait créées au Danemark . Le prince Henrik avait fait la fine bouche devant son jambon haché servi dans des petits pains aux lardons, mais le public danois avait suivi et envahi les établissement où l’on servait du « Mac Porky ».

Malheureusement, Agnès restait pour une étoile lointaine et insaisissable. Et comme Ruy Blas, il était le ver de terre amoureux de cette étoile.

Il avait bien organisé un week-end chez Hamlet au château d’Elseneur qui avait eu pas mal de succès. Un autre week-end de folie en Russie, début 2015 pour passer quelques instants avec la belle photographe de Noblesse et Royautés. Mais ensuite il était resté seul… Il aurait bien couvert Agnès de bijoux et de fourrures, mais elle n’était pas intéressée, ni vénale. Et elle continuait sa vie irréprochable de mère de famille. Elle avait cependant, pour faire plaisir à ses amis de N&R, accepté quelques voyages culturels à l’étranger. Accepté les regards énamourés du milliardaire américano-danois… pendant quelques jours. En tout bien tout honneur. Et puis retour au domicile conjugal.

Corsica avait décliné l’honneur de servir de médecin permanent et Louise K avait refusé le poste bien payé de cuisinière en chef qu’il lui avait proposé à Chicago.

Bref, le jour où par le plus grand des hasards Jane Austen, notre amie de N&R, l’aperçut au bar du Savoy à Londres, il noyait sa mélancolie dans un verre de San Pellegrino. Le nouvel an, il l’avait passé avec ses collaborateurs, et Noël avec sa vieille mère. Rien de bien exaltant ne l’attendait à part des millions et encore des millions, dont à son âge mûr, il se souciait comme d’une guigne. Lui, ce qu’il avait toujours aimé, c’était mettre en œuvre ses idées, et se lancer dans toutes sortes d’entreprises. Il avait une âme de mécène et de bienfaiteur et voyait son business comme un moyen de donner du travail.   Fine mouche, la reine du Danemark l’avait compris et l’appréciait beaucoup, même si elle était souvent lassée quand elle lui accordait une audience de l’entendre tout le temps de parler d’Agnès. Polie, elle ne le disait pas.

Jane Austen avait fait un saut à Londres en ce début d’année 2016 et regardait avec concupiscence le luxe du Savoy qui était un peu hors de sa portée. Mais la vue de Porky Porky la rasséréna. En fait, ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, et Porky Porky reprit sa litanie de regrets à propos de sa merveilleuse Agnès. Qui était au roi du cochon ce que Béatrice était à Dante. Sauf que le riche industriel, contrairement au poète toscan, avait pu rencontrer sa dulcinée et lui parler.   Amoureux transi et respectueux, il n’en demandait pas plus. La voir, quelques jours ou quelques heures, il s’en contentait.

Jane Austen l’écouta et réfléchit à un plan qui pourrait arranger les affaires de tout le monde. Pourquoi ne pas organiser des vacances dans un luxueux château anglais ? Un machin qui ferait ressembler Downton Abbey à une demeure de petits bourgeois ?   Avec le butler, les domestiques stylés, la cuisinières et tous les marmitons imaginables. La nourriture, fournie par un restaurant étoilé parisien, arriverait par un pont aérien. Ca coûterait cher, bien sûr, mais quand on aime, on ne compte pas.

Porky Porky mordit tout de suite à l’hameçon. Il demanda timidement s’il faudrait aussi inviter les Belges. Intraitable, Jane affirma que c’était indispensable. Sans Belges, aucune fête ne pouvait être réussie. Les Français étaient si cartésiens, les Danois si terre à terre, les Bataves abonnés à la malbouffe, les Allemands trop sérieux et les Italiens trop « fils à maman ». Les Anglais étaient OK, parce que foncièrement excentriques. Les Belges étaient des poètes, turbulents certes, et ils pourraient servir de catalyseur pour assurer dans toute cette diversité une ambiance du tonnerre de Dieu.

Porky Porky se demandait si Agnès accepterait de quitter pour quelques jours son mari et ses ados. Jane le rassura : Agnès ne voudrait pas priver ses amis de N&R d’un séjour haut de gamme dans un château anglais. Il ne restait plus aux deux amis qu’à se diriger vers une agence de Mayfair spécialisée dans la location de demeures de rêve.

En chemin, l’admirateur d’Agnès fit part de sa reconnaissance à Régine et à son site qui lu avaient permis de se cultiver. Il apprenait le français depuis deux ans avec Bernard Hivert, le savoir vivre avec Michèle, surtout à table (elle avait réussi à lui apprendre à manger une pêche avec une fourchette et un couteau), la poésie avec les belles dames du site et de temps en temps il envoyait un avion à Corsica pour qu’elle vienne l’ausculter.

A l’agence, il y avait quelques châteaux à louer, mais voulant bien faire les choses les deux amis jetèrent leur dévolu sur le plus cher, à une dizaine de km d’Oxford. Il s’appelait Witch Hall. Oui, le prix astronomique décida du choix. Il y aurait aussi le samedi et le dimanche des excursions facultatives à Oxford ou Stratford on Avon.  Porky Porky tout content et contre son habitude signa le contrat sans l’étudier à fond. Il ne lut pas une clause en bas de page en petits caractères. Il eut tort.

L’agence avait prévu la présence d’un Coordinateur à Witch Hall. Celui-ci alla s’enquérir, on ne sait pourquoi, des identités des participants et par la suite, il demanderait à Jane Austen où elle les avait logés.

Devant la tâche d’organisation ardue qui s’annonçait, Jane demanda l’aide de Leonor qui arriva dare dare d’Alsace en avion. Elle n’avait pu participer l’année précédente au voyage en Russie dédié à la Poésie et voulait mettre les bouchées doubles. Elle demanda quel serait le thème de ce séjour de 2016. Jane ne savait pas trop et Leonor décréta que le thème serait « l’art de vivre ». On chanterait, on danserait, on mangerait et éventuellement on réciterait des poèmes. Dans un décor prestigieux. On lança les invitations et la Querelle Dynastique suscita un tas de refus. Certaines personnes ne voulaient pas voir certaines personnes. Mais Némausus, Cosmo et Néoclassique acceptèrent de venir et Jane Austen pleine de malice les installa dans la même chambre. Avec une réserve suffisante de polochons.

Les Belges demandèrent un avion spécial qu’on leur accorda. Damien B chargé de faire régner l’ordre déclara forfait à mi-parcours, car ses compatriotes étaient déchaînés. Deb et Gibbs se disputèrent car chacune prétendait connaître le meilleur chocolatier de Bruxelles. Philippe Gain d’Enquin avait traversé la frontière pour être dans l’avion belge et il lançait des serpentins à tout va. Il ne voulut pas attendre le décollage pour ouvrir et distribuer à la ronde quelques canettes de Mort Subite en déclamant des vers en latin inspirés de l’Annuaire des Chemins de Fer belges. Je ne peux citer le nom de tous les Belges qui contribuèrent à  égayer le trajet mais en arrivant à Londres les hôtesses de l’air durent prendre de l’aspirine.

Les Français avaient affrété quelques wagons d’Eurostar et Pierre-Yves circulait dans l’allée centrale pour inspecter les troupes. Ils étaient plus calmes que les Belges mais d’une certaine façon, plus querelleurs. Aucun n’avait, et c’était bien dommage, l’humour bon enfant de nos amis d’Outre-Quievrain.  Dame Tartine à qui on ne demandait rien annonça qu’elle ne cuisinerait pas. Cosmo proposait de donner des cours de généalogie à Porky Porky mais il se fit rabrouer par Mister M.

Marie Françoise répétait à la ronde les premiers mots des jumeaux monégasques et faisait circuler des photos. Marianne Amélie s’était portée pâle, parce que ce WE-là on avait annoncé la présence pendant quelques minutes de ces mêmes jumeaux au balcon du Palais. Cela valait tous les châteaux d’Albion. Septentrion distribuait des calissons et Marie de Bourgogne des sablés maison.

Marielouise posait pour Robespierre qui voulait dessiner son profil mais cela déplut à Julia qui fit une scène de jalousie. Milena K essaya de la calmer avec des propos à première vue apaisants mais qui équivalaient à des vacheries. Il y eut un tas d’incidents mais je ne peux raconter tout, ce serait trop long.

Gérard était réquisitionné pour apaiser les conflits et prêcher la paix dans le monde. Il offrit à Kalistea une écharpe de soie pour protéger sa gorge quand elle chanterait au prochain dessert l’air de Casta Diva. C’était une façon détournée, et sournoise, de lui proposer de se mettre en grand décolleté. Némausus protesta qu’on marchait sur ses plates-bandes.

Francine du Canada s’était libérée et elle avait du mérite : un riche armateur guatémaltèque l’avait invitée sur son yacht pour une croisière romantique. Rien que pour eux deux. Aubert disait que son charme n’était pas en cause et que le richard voulait tout simplement qu’elle lui fasse à bord les pâtisseries de sa grand-mère belge. Résultats ils ne s’adressèrent plus la parole pendant tout le séjour anglais.

Le coordinateur était un jeune Anglais suave, troisième fils d’un lord anglais, qui connaissait les belles manières, le protocole et avait une formation d’historien. Il avait étudié avec soin le site de N&R. Par discrétion je ne peux vous donner son nom de famille. Il se prénommait Saint-John, comme le père de l’espion Kim Philby, explorateur, qui aida les Occidentaux à exploiter le pétrole de l’Arabie Saoudite.   On ne fit pas trop attention à lui, le traitant comme la cinquième roue d’une carriole, et on eut bien tort.

Porky Porky eut droit à la chambre royale, utilisée une seule fois par Edouard VII.  A l’exception d’Agnès et de Régine, les participants se retrouvèrent à plusieurs par chambre. Après avoir demandé à une domestique de ranger les affaires de sa valise, Lady Chatturlante se renseigna pour savoir si le propriétaire du château était célibataire. En fait c’était UNE propriétaire, une vieille Américaine sans progéniture.

Dès le premier soir, le festin fut pantagruélique. Et délicieux. Comme Porky Porky payait tout, il y avait comme toujours une abondance de foie gras et de mets raffinés venus de la mer, avec également des viandes coûteuses. Les vins les plus fins furent servis et les Belges chantèrent des chansons d’étudiants graveleuses. Saint-John se paya un franc succès en arrivant avec un énorme plateau de frites et il avait dans son sillage des maîtres d’hôtel avec d’autres plateaux. Les Belges leur firent une « standing ovation ». Actarus, Aramis et Mister M faisaient des comparaisons sur les plus beaux princes du Gotha encore célibataires. Robespierre, assis entre Marielouise et Flabemont leur coupait de très fines tranches de pain, pour minimiser les calories. Leonor, assise à côté de Saint-John venu la rejoindre après les frites, parvint à le faire rougir. Elle lui dit qu’elle aimait bien son prénom et qu’il lui faisait penser à une expression française un peu tombée dans l’oubli, mais très jolie. Le jeune homme, francophile, lui demanda de préciser sa pensée. Leonor lui cita :   « nu comme un petit saint Jean ». En entendant cela, Kalistea avala de travers et fut incapable par la suite de chanter Bellini. L’Anglais s’exclama : « shocking ! » mais avec un regard salace qui n’échappa pas à Aramis.

Porky Porky, assis entre Agnès et Régine, était trop ému pour manger. Il contemplait Agnès avec des yeux de merlan frit pendant que ses invités se goinfraient de homard, coquilles Saint Jacques, huitres et foie gras. Agnès le complimenta sur ses excellentes manières à table qui lui faisaient penser à celle de la famille royale danoise.  Michèle qui parlait danois raconta que leur hôte avait récemment créé des crèches dans son pays d’origine avec de très jolis noms : « Cochon joyeux », « Cochon volant », « Cochon cosmique »…

Charles, très comme il faut, mangeait en silence en écoutant, plein de componction, sa voisine. Saint-John lui avait déniché une vieille duchesse du cru, toute embijoutée et au pedigree impeccable qui lui racontait l’histoire de Witch Hall. Une belle demeure élizabétaine construite sur les ruines d’un monastère détruit par Henry VIII. Meyer houspillait le majordome parce qu’il lui avait servi une tranche de magret de canard trop gras. Némausus assis à côté de Kalistea essaya de faire un discours à la fin du repas mais il fut sifflé par les Belges. Ogier le Danois voulut le remplacer mais Gustave lui lança un chou à la crème sur le nez en le traitant de vilain pédant et Arielle lui cloua le bec avec un serpentin.

Dans l’ensemble, il n’y eut pas autant de disputes que l’année précédente. Même si Dame Tartine, très énervée par les sarcasmes de Damien B qui lui cherchait des poux, menaça de chanter au dessert les cinq couplets de « Il était une Dame Tartine, dans un beau palais de beurre frais, les murailles étaient de pralines, etc etc »   s’il ne lui lâchait pas les basques. Gérard à son habitude essaya d’arrondir les angles.

Comme tout le monde avait trop bu et trop mangé, on alla se coucher relativement tôt et c’est là que les choses se gâtèrent.

Vers une heure du matin, Régine, réveillée par des bruits venant de différentes chambres, alla voir ce qui se passait.

Elle croisa Charles, terrorisé parce que poursuivi par une énergumène prétendant s’appeler Cromwell et qui voulait lui couper la tête. Charles en robe et bonnet de nuit alla se réfugier chez Cosmo-Neoclassique-Nemausus aux lits inondés par les plumes d’une bataille de polochon. Ils signalèrent qu’ils avaient vu passer un Viking qui avait demandé en anglais archaïque où se trouvait Ogier le Danois à qui il voulait régler son compte.

Cosmo plus courageux que ses deux compagnons alla dans la chambre voisine secourir Alain Goliot qui s’était caché sous le lit. Son ami de chambrée, Aubert, raconta qu’un hurluberlu habillé comme un Mignon du temps de Henri III et armé d’un poignard avait demandé où logeait Clément.   Sur ces entrefaites, Jul et Roch arrivèrent en hurlant, persécutés par un zouave qui prétendait être le spectre de Philippe-Egalité poursuivi par le fantôme de Louis XVI. Tout le monde courait partout en criant.

Robespierre, blanc comme un linge, affirmait avoir vu Danton qui le sommait de regarder sa tête, soi-disant parce qu’elle en valait la peine.  Marielouise, venue à sa rescousse, dit qu’elle avait failli être éborgnée par la pomme pourrie qu’un plaisantin habillé comme Guillaume Tell lui avait lancée au visage.   Lady Chattehurlante, indignée, ajouta qu’un moine vêtu de bure et prétendant s’appeler Savonarole voulait l’envoyer sur l’échafaud . Elle le mit à la porte, comme Casanova, arrivé tout de suite après, à qui elle annonça qu’elle n’aimait pas les hommes fauchés. Gustave raconta en claquant des dents qu’il avait été poursuivi par le Dernier des Mohicans mais qu’il n’avait pas eu peur. Marquise pleurait parce qu’elle avait aperçu au détour d’un couloir le comte d’Egmont avec sa tête sous le bras.

Zorro avait été pourchassé par Jack l’Eventreur et Gérard s’était coltiné avec Pic de la Mirandole qui l’accusait de lui faire de la concurrence déloyale.  Denis eut une crise de nerfs parce qu’un homme des cavernes l’avait menacé avec un sabre de pirate barbaresque. Philippe avait été réveillé poliment par un jeune homme aux cheveux mi-longs coiffé d’une couronne dorée en qui il avait tout de suite reconnu Saint-Louis. Oui, Saint Louis qui cherchait la chambre de Saint-John et se renseignait.

Dans l’ensemble, les dames n’avaient pas été trop importunées. Sinon par les cris venant de toutes parts qui les avaient réveillées.  Toutefois, Jane Austen, verte de rage, racontait qu’un excité se présentant comme Hamlet criait qu’il voulait l’envoyer au couvent. Elle lui avait asséné un coup de polochon et il avait déguerpi sans demander son reste.

Tout le monde criait en même temps en racontant ses visions quand on entendit venant du hall du rez de chaussée un drôle de tintamarre fait de ricanements et des piétinements furieux. Les invités se penchèrent sur la rambarde du premier étage et on aperçut… la Danse des Sorcières. Six horribles sorcières échevelées et au nez crochu, sorties tout droit de Macbeth (comme le signala Bernard Hivert qui avait des lettres). Elles disparurent très vite après une sarabande démoniaque et des vapeurs de fumée.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, il y avait eu aussi les coups de fils venus de l’Au-delà sur les portables ! Vassili tremblant comme une feuille raconta qu’un olibrius appelé le Minotaure avait vomi des injures en grec classique. Antoine ajouta mi-figue, mi-raisin que la Fille de Madame Angot l’avait menacé de lui faire subir les derniers outrages. Mais il avait pris ça comme une plan drague et l’avait invitée à passer tout de suite à l’acte. Toujours au téléphone, la Traviata avait harcelé quelques invités français mais ils ne voulurent jamais révéler la teneur de la conversation.

Léonor et Jane Austen envoyèrent tous les invités se coucher, bien décidées à demander des comptes au Coordinateur. On n’avait jamais eu l’intention de louer un château hanté, surtout avec des mauvais coucheurs, c’est le cas de le dire, déguisés en fantômes.

Le lendemain au petit déjeuner, on convoqua le sémillant Saint-John, qui montra sa copie du contrat. Dans les petits caractères on prévoyait la présence d’acteurs pour jouer au fantôme, parce que disait l’Anglais, là où il n’y a pas de peur, il n’y a pas de plaisir. Devant l’air étonné des convives du breakfast, il expliqua qu’en Angleterre les enfants aiment, en jouant, à se faire peur. Ceux qui louaient à grand frais Witch Hall savaient très bien à quoi s’attendre et ce n’était pas sa faute si Monsieur Andersen  (Porky Porky dans le civil) n’avait pas lu le contrat à fond. Le prix élevé de la location s’expliquait par l’embauche de comédiens logés dans les dépendances. Les riches s’ennuyaient tellement qu’il avait fallu trouver quelque chose de spécial pour les amuser. Cosmo admit que ce n’était pas une mauvaise idée, et c’était plus sain de faire le Grand Guignol et de jouer à se faire peur que de consommer « des substances ». Jane Austen, un peu calmée, ajouta que cette agence était psychologue : les hommes sont de grands enfants.

Les Belges, pas rancuniers, admirent qu’ils avaient bien ri, surtout celui qui avait été réveillé par un Manneken Pis. Il n’avait rien dit pour ménager la pudeur des dames. Actarus confirma ses dires. Quitte à tout avouer, Damien B admit qu’il avait été harcelé sur son portable par Le Belge Sortant du Tombeau mais s’était tu par peur du ridicule.

Devant l’incompréhension des Français, Damien expliqua que c’était un personnage incontournable de l’hymne national belge, aussi ridicule que certaines situations sanguinaires de la Marseillaise. Bref, on ne sut pas tout tout de suite.

Le reste du séjour fut plus calme. Avec des excursions et des promenades. Des bus vinrent chercher ceux qui voulaient visiter Oxford ou Stratford.

Marielouise s’improvisa conseillère du cœur pour quelques participants. Elle suggéra à Porky Porky d’emmener Agnès visiter un de ses restaurants pour voir à quoi ressemblait un « Mac Porky ». Leonor trouva l’idée très romantique et persuada Agnès de sauter le déjeuner. Dame Tartine aurait voulu se taper l’incruste, mais Damien B qui avait du tact lui proposa de visiter le meilleur salon de thé d’Oxford, avec des cakes à tomber par terre.  Aubert qui semblait s’être entiché de Dame Tartine qui, en plus mince, lui rappelait Mrs. Patmore, s’invita en tiers. Il prétendait que c’était pour lui inculquer les bonnes manières, mais les dames ricanèrent et ne le crurent pas.

Porky Porky eut donc Agnès quelques heures tout à lui. Pour lui ce séjour était réussi et il était content. Agnès aussi était contente, elle considérait qu’elle avait fait sa BA.

La veille du retour, les acteurs se regroupèrent dans le grand hall central et jouèrent quelques scènes de pièces de Shakespeare. Ce n’était pas compris dans le prix, mais ils voulaient faire un petit cadeau à Régine et N&R qu’ils avaient trouvés charmants. Mais beaucoup de participants, fatigués, s’endormirent pendant la représentation. On entendit Zorro ronfler d’une façon révoltante et Lady Chattehurlante le pinça méchamment dans le cou. Corsica distribua à la ronde des médicaments contre la gueule de bois et les excès de table.

Finalement, la grande majorité des invités admit que ces fantômes comédiens, c’était une bonne idée. Porky Porky n’avait rien vu et on pense que le Coordinateur mit un peu de somnifère dans son verre. Cela aussi était compris dans le prix.

Les Belges avaient tellement aimé les plats qu’ils emportèrent des doggy bags dans l’avion du retour. Ils espéraient que pour l’année 2017, quelqu’un trouverait encore une bonne idée de WE en folie. On aurait toute l’année 2016 pour y réfléchir.

Bonne année 2016 à tous.

Palatine