« Prince consort », l’expression est communément admise depuis longtemps et elle désigne un homme dont la femme, la reine, règne, et ce n’est pas un pléonasme. Mais les choses changent et l’expression « reine consort » tente depuis peu d’acquérir une légitimité pour désigner la reine qui ne règne pas. Cet article sera destiné aux consorts, et disons-le d’emblée, Monaco et le Luxembourg sont à saluer dans ce domaine pour la place qu’ils consacrent aux épouses des souverains sur les pièces en euros.

Monaco d’abord, qui a frappé la pièce la plus recherchée de toutes les pièces en euros à l’effigie de la Princesse Grace à l’occasion du 25e anniversaire de sa disparition en 2007, pièce d’ouverture de cet article.

La Princesse Charlene figure aussi sur une pièce en euros en 2011, à l’occasion de son mariage avec le Prince Albert.

Au Luxembourg également, deux pièces rendent hommage aux consorts.La Grande-Duchesse Maria Teresa est représentée sur la pièce commémorative de 2 EUR de 2015, frappée à l’occasion du 15e anniversaire de l’avènement au trône du Grand-Duc Henri.

Et auparavant, en 2012, c’était la Princesse Stéphanie qui figurait sur la pièce commémorative de 2 EUR frappée à l’occasion de son mariage avec le Grand-Duc Héritier Guillaume.

À signaler : si la Princesse Grace était décédée depuis 25 ans et son époux le Prince Rainier depuis 2 ans lors de la frappe de la pièce monégasque, la Princesse Stéphanie n’était pas encore mariée et son futur époux n’était pas encore (et n’est toujours pas) Grand-Duc lors de la frappe de la pièce luxembourgeoise. Du point de vue du consort, à Monaco, on a fait dans le rétroactif, à Luxembourg, on a anticipé.

Il faut préciser que, depuis l’introduction de la monnaie unique en 2002, tous les consorts étaient féminins. Ou faudrait-il dire que toutes les consorts étaient féminines ? J’hésite à brutaliser la grammaire…

Mais cela implique ce qui suit, gardant à l’esprit que Monaco et le Luxembourg ont chacun frappé deux pièces sur les consorts.En Belgique, 25 pièces figurent le Roi Albert et 8 pièces figurent le Roi Philippe, mais il n’y a pas une seule pièce en euros qui représente la Reine Paola ou la Reine Mathilde.

En Espagne, 5 pièces figurent le Roi Juan Carlos et 3 pièces figurent le Roi Felipe, mais il n’y a pas une seule pièce en euros qui représente la Reine Sofia ou la Reine Letizia.

Aux Pays-Bas, 12 pièces figurent la Reine Beatrix et 11 pièces figurent le Roi Willem Alexander, mais il n’y a pas une seule pièce en euros qui représente le Prince Claus ou la Reine Maxima.

Ceci dit, dans quelques années, le consort de chacun de ces trois pays sera probablement un homme : l’époux de la Princesse Elisabeth, celui de l’Infante Leonor et celui de la Princesse Amalia. Il sera intéressant de surveiller la place que ce consort aura sur les pièces en euros le moment venu. (Merci à Sedna pour ce 93ème article de la rubrique « Numismatique de l’euro »)