index

Voici comme deux fois par mois le lundi, la rubrique « numismatique de l’euro » dont il s’agit ce jour du 50ème article.  La pièce commémorative luxembourgeoise de 2015 célèbre le 125e anniversaire de la dynastie de Nassau-Weilbourg. Nous y assistons à la première représentation sur une pièce en euros de la Grande-Duchesse Marie-Adelaïde.

La pièce luxembourgeoise nous propose une proportion de un tiers / deux tiers. Le Grand-Duc Henri occupe tout le tiers gauche, alors que les deux tiers de droite sont occupés par cinq monarques, dont l’effigie croît sur les aiguilles d’une montre proportionnellement à leur modernité.

Nous avions déjà vu à plusieurs reprises les Grands-Ducs Adolphe et Guillaume IV, la Grande-Duchesse Charlotte et le Grand-Duc Jean, mais c’est la première fois que la Grande-Duchesse Marie-Adelaïde est représentée sur une pièce en euros.

Marie-Adelaïde est de loin la personne la plus jeune qui figure sur cette pièce, et pour cause, elle avait de 18 à 23 ans quand elle était Grande-Duchesse. Son visage, quoique tronqué de manière assez disgracieuse, est à mon sens celui qui dégage le plus de douceur. Sa présence était indispensable sur une pièce qui souhaitait représenter la totalité de la dynastie luxembourgeoise.

Le collectionneur constatera aussi que le nom de la dynastie, germanique à l’origine, est orthographié à la française : « Nassau-Weilbourg » et non « Nassau-Weilburg ».

On peut comparer la pièce luxembourgeoise avec la pièce néerlandaise de 2013 qui célébrait le 200e anniversaire du Royaume des Pays-Bas. Je l’avais présentée dans mon tout premier article, il y a près de deux ans, et je la reprends ci-dessous.

index1

Il est évident que la pièce luxembourgeoise s’en inspire : les deux pays sont amis, le thème est identique et les présupposés sont les mêmes :

  • les membres de la dynastie sont au grand complet : sept personnes aux Pays-Bas, six personnes au Luxembourg ;
  • le souverain régnant est graphiquement plus important que tous les autres ;
  • la taille des personnages est dans les deux cas inversement proportionnelle à leur ancienneté et, dans les deux cas, elle est gérée de manière dynamique, selon un mouvement circulaire.

Les membres de la dynastie sont peut-être un peu moins reconnaissables sur la pièce néerlandaise, mais qu’importe, pour moi, cette pièce demeure inégalable d’audace, d’équilibre et d’esthétique.

Quelques mots pour terminer sur les trois autres monarchies de la zone euro.

En Espagne, la monarchie a été restaurée en 1975. La dynastie est donc jeune et n’est officiellement le thème d’aucune pièce en euros. Ceci dit, du fait que la dynastie espagnole actuelle ne compte que deux représentants, à savoir le Roi Juan Carlos et le Roi Felipe, on peut dire qu’une pièce représentant la dynastie existe : c’est celle-ci, frappée en 2014 à l’occasion de l’accession au trône du Roi Felipe.

index2

Idem pour Monaco : la pièce courante de 1 EUR de la première série monégasque représente le Prince Rainier III et le Prince Albert II, c’est-à-dire la totalité de la dynastie Grimaldi, branche de Chalencon de Polignac.

index3

La Belgique est une exception : il n’existe aucune pièce en euro qui représente la dynastie – il n’existe même aucune pièce qui représente côte à côte le Roi Albert II et le Roi Philippe. Je trouve cela dommage, et je me suis surprise à tenter d’imaginer à quoi pourrait ressembler une telle pièce. Comme sur la pièce luxembourgeoise, il y aurait sept personnes : les Rois Léopold Ier, Léopold II, Albert Ier, Léopold III, Baudouin, Albert II et Philippe, et le graphisme pourrait être très intéressant. Mais je crois que je rêve : une telle pièce a très peu de chances d’être frappée en Belgique. (Merci à Sedna pour cet article)