La Constitution luxembourgeoise impose l’effigie du Grand-Duc sur toutes les pièces de monnaie. Alors, c’est inévitable : on retrouve parfois la même représentation sur plusieurs pièces en euros. Sur les pièces qui ouvrent ce billet, on passe du gros plan de 2009 au plan serré de 2011 pour le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Charlotte, et on insère le Grand-Duc Jean entre les deux. L’exercice avait déjà été fait lors de l’émission des deux premières pièces commémoratives en 2004 et 2005, comme on le voit ci-dessous.

C’est la même représentation du Grand-Duc Henri qui figure à côté de son monogramme et à côté du Grand-Duc Adolphe. Cette représentation est d’ailleurs une copie de celle des pièces courantes de 1 c, 2 c et 5 c.

Et la méthode avait aussi été utilisée sur les pièces commémoratives de 2 EUR de 2010 et 2012.

On trouve la même image du Grand-Duc à côté de son blason et à côté du Grand-Duc Guillaume IV. L’artifice du copier-coller s’est aussi pratiqué en Espagne, quand la Real Casa de la Moneda a reproduit sur sa pièce commémorative de 2014 l’image du Roi Felipe qui figure sur les pièces courantes de 2 EUR

Mais c’est l’unique exemple hors du Luxembourg : on ne trouve de recours à ce procédé ni en Belgique, ni aux Pays-Bas, ni à Monaco.

Donc, étant donné l’usage massif qui y est fait avec l’image du Grand-Duc Henri, on peut considérer l’art du copier-coller comme une spécialité luxembourgeoise. Il est du reste presque inévitable puisque les motifs de toutes les pièces ont un lien avec le Grand-Duc :

  • son arrière-arrière-grand-père, le Grand-Duc Adolphe (2005),
  • son arrière-grand-père, le Grand-Duc Guillaume IV (2012),
  • sa grand-mère, la Grande-Duchesse Charlotte (2 pièces : 2009 et 2011),
  • son père, le Grand-Duc Jean (2 pièces : 2011 et 2014),
  • son épouse, la Grande-Duchesse Maria Teresa (2015),
  • son fils aîné, le Grand-Duc héritier Guillaume (2 pièces : 2006 et 2012),
  • sa bru, la Grande-Duchesse héritière Stéphanie (2012),
  • son monogramme (2004),
  • son blason (2010),
  • son palais (2007),
  • son château (2008),

à côté de quelques pièces d’intérêt plus général, par exemple :

  • l’hymne national (2013),
  • l’indépendance (2014),
  • le service militaire volontaire (2017).

Le Grand-Duc est vu sous tous les angles :

  • de face,
  • de profil gauche,
  • de profil droit,
  • trois-quarts de face à gauche,
  • trois-quarts de face à droite,
  • en plan serré,
  • en gros plan,
  • en plan rapproché,
  • à l’avant-plan,
  • à l’arrière-plan,
  • en image latente.

Qu’on ne voie surtout rien d’irrévérencieux dans ces listes : cet article n’a pour but que de rendre compte de l’imagination et de la maîtrise de leur métier des graphistes/graveurs/concepteurs luxembourgeois qui ont eu pour mission de représenter une même personne sur 29 pièces – à ce jour. Le copier-coller fait tout simplement partie de ces techniques et est presque obligatoire. Mais les collectionneurs lambda, dont je suis, aspireraient parfois à plus de diversité sur les pièces grand-ducales. (Merci à Sedna pour cet article)