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Deux chevaliers en armes sur une monture au galop sont représentés sur des pièces en euros par Monaco et la Lituanie, et le Vatican propose une célèbre chute de cheval sur le chemin de Damas. Monaco a représenté le sceau du Prince sur les pièces de 10 c, 20 c et 50 c de sa première série, la « série Rainier ».Il est toujours un peu malaisé de faire figurer un chevalier en armes courant vers la droite (monture cabrée à dextre). En effet, si le chevalier est droitier, il tient son bouclier de la main gauche et, pour qu’il puisse le donner à lire au spectateur, il est obligé de se tenir soit d’une façon artificielle, soit d’une façon extrêmement dynamique pour faire croire que sa position est naturelle. C’est le cas ici, où il donne l’impression d’être en plein combat (l’attitude du cheval l’y aide d’ailleurs) et de chercher à se protéger en présentant son blason au spectateur.

 

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La seconde pièce, ci-dessus, n’est pas encore en circulation – la Lituanie n’entrera dans la zone euro qu’en 2015 – mais son dessin avait déjà été annoncé et approuvé en 2004. Le même dessin figurera sur toutes les pièces courantes de la série, de 1 c à 2 EUR, et il représentera le Vytis, image historique et puissante d’un chevalier qu’on trouve déjà sur les armes du Grand-Duché de Lituanie au XIIe siècle. Le chevalier de la pièce lituanienne est lui aussi en armes et en plein combat, mais courant vers la gauche (monture cabrée à sénestre), rendant ainsi beaucoup plus aisée et naturelle la lecture de son blason.

C’est une pièce attendue depuis plus de 10 ans par nombre de collectionneurs, pièce extrêmement riche de culture et d’histoire, dont je parlerai plus longuement dans un prochain billet.

 

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Finalement, sur la pièce commémorative du Vatican de 2008, il serait sans doute plus correct de parler de cavalier que de chevalier. La pièce a été émise à l’occasion de l’année dédiée à Saint Paul.

On y voit celui qui était encore Saul de Tarse tomber d’un cheval qui se tient presque à la verticale et dont le corps est parallèle aux rayons descendant du ciel. Cette intense verticalité est contrebalancée par ce qu’on pourrait appeler la « skyline » de la ville de Damas en arrière-plan. Sa première fonction est sans doute d’indiquer la ligne d’horizon, donc, prosaïquement, de montrer dans quel sens il faut lire cette pièce dont la verticalité peut être déroutante. D’autre part, la vue de Damas permet de situer l’épisode dans le temps (époque de villes fortifiées) et dans l’espace (architecture orientale). Je trouve cet élément graphique particulièrement réussi.

Mais, sur les trois pièces, ma préférence est massivement acquise à la pièce lituanienne. (Merci à Sedna pour cet article)