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Avec le changement de règne, l’Espagne a annoncé son intention de modifier ses huit pièces courantes en euros en 2015. En attendant la première « série Felipe », c’est l’occasion de faire le bilan sur les deux premières séries de pièces en euros, qui représentent le Roi Juan Carlos, Cervantès et la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle.

Les deux séries présentent l’effigie du Roi Juan Carlos vu de trois-quarts de face. Sur les pièces de la première série, l’indication du pays est frappée en creux sur un arc de cercle (de 8 à 11 sur une montre) et quatre étoiles sont également frappées en creux sur un arc de cercle sur l’anneau extérieur (de 1 à 4 sur une montre). Par contre, les arcs de cercle ont disparu de la deuxième série : une recommandation de la Commission européenne de 2008 orientait les États de la zone euro vers l’uniformisation de l’anneau extérieur de la pièce. Celui-ci serait dorénavant réservé aux 12 étoiles du drapeau de l’Union européenne, sans aucune initiative artistique.

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La pièce présente l’effigie de l’écrivain avec l’indication « Cervantes » et une plume stylisée.

Cervantès a également été mis à l’honneur par une pièce commémorative en 2005, qui représente son héros Don Quichotte sur un arrière-plan de moulins à vent, comme il se doit. La triste figure du chevalier y est remarquablement stylisée. L’inscription « España » (de 8 à 10 sur une montre) ainsi que quatre étoiles (de 1 à 4 sur une montre) sur l’anneau extérieur étaient encore frappées en creux sur des arcs de cercle en 2005, comme sur la pièce de 2 euros de la première série. Cela contribue à mon sens à en faire la plus belle pièce espagnole en euros.

eunnamed2La cathédrale de Compostelle. Le monument est représenté sur les pièces de 1 c, 2 c et 5 c mais le thème, dès le début, n’a pas fait l’unanimité à cause de son caractère religieux.

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Il est vrai que, si les édifices religieux ne manquent pas sur les pièces commémoratives de plusieurs pays, ils sont assez rares sur les pièces courantes. En fait, à part l’Espagne, on ne trouve que l’Autriche, Saint-Marin et, dans une moindre mesure, Andorre.

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L’Autriche représente sur sa pièce de 10 c une vue du clocher de la cathédrale Saint-Étienne à Vienne, prise sous un angle assez inhabituel – le clocher n’est pas représenté en entier. Saint-Marin utilise également sa pièce de 10 c pour faire figurer la basilique du saint qui a donné son nom à l’État.

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Quant à Andorre, le projet original des pièces de 10 c, 20 c et 50 c représentait l’église préromane Santa Coloma avec, en avant-plan, un portrait du Christ Pantocrator de l’église Sant Martí de la Cortinada. Ce projet a été refusé par la Commission européenne au motif de la neutralité religieuse et les trois pièces représentent finalement le campanile de l’église Santa Coloma avec un portique roman à l’avant-plan. Il ne s’agit pas officiellement d’un sujet religieux : le Journal officiel de l’Union européenne écrit que ces pièces « représentent des éléments de l’art roman ».

Pour tenter d’imaginer ce que représenteront les nouvelles pièces espagnoles de la première « série Felipe », il faut savoir qu’un certain nombre de monuments comme l’Alhambra de Grenade, la cathédrale de Burgos, l’Escurial, le Parc Güell ou la vieille ville de Ségovie ont figuré ou vont figurer sur des pièces commémoratives espagnoles au titre de sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Peu de chances, sans doute, de retrouver ces motifs architecturaux sur les pièces courantes de 2015.

Mais il reste beaucoup d’autres possibilités : de la musique, de la peinture, des allégories, du folklore, peut-être même des attentions pour les communautés autonomes, et surtout des thèmes auxquels je ne pense pas et que je suis curieuse de découvrir. (Merci à Sedna pour cet article)