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C’est une première : un pays de la zone euro a décidé de changer en 2017 les visuels de toutes ses pièces courantes, ce qui est possible après 15 ans de circulation (2002 + 15 = 2017). Ce pays, c’est Saint-Marin et cela donne l’occasion de donner un coup de projecteur sur son histoire. La petite république doit son nom à saint Marin, tailleur de pierre originaire de Rimini, devenu moine, qui avait créé en 301 une communauté religieuse.

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Le saint figure sur la pièce courante de 20 c, ci-dessus et la basilique qui lui est consacrée, construite en 1826 dans le style néoclassique, est représentée quant à elle sur la pièce courante de 10 c ci-dessous.

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La première communauté religieuse de saint Marin avait été fondée sur le Mont Titan, puis un château y fut construit et finalement cela devint une cité puis une république. Le Mont Titan surplombe la vallée de Saint-Marin, et sur ce Mont Titan, il y a trois tours. L’ensemble formé par les trois tours, qu’on voyait déjà dans la main de saint Marin sur la pièce de 20 c, se retrouve aussi sur la pièce courante de 50 c

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ainsi que, de façon stylisée, sur les armoiries du pays qui sont frappées sur la pièce de 1 EUR ci-dessous.

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Deux de ces tours figurent en détail : la plus ancienne et la plus connue, Guaita, date du XIe siècle et est représentée sur la pièce de 5 c, ci-dessous,

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et la plus petite, Montale, qui date du XIVe siècle, est représentée sur la pièce de 1 c.

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Saint-Marin a appartenu à plusieurs entités durant son existence, par exemple au royaume lombard ou au duché d’Urbino. Elle a été incorporée aux États pontificaux au XVIIe siècle, quand Urbain III a pris possession du duché d’Urbino, mais elle a conservé son autonomie.

Quand Napoléon a réorganisé l’Italie, il a lui aussi permis à la petite république de conserver son indépendance, malgré le fait qu’elle soit totalement enclavée dans le territoire italien : Saint-Marin est demeuré un État libre sous la protection de la papauté.

Giuseppe Garibaldi était l’artisan de la réunification italienne avec le Comte de Cavour et le Roi Victor-Emmanuel. Mais en 1849, quand il s’est senti en difficulté après la fin de la République de Rome, c’est à Saint-Marin qu’il s’est réfugié et où il a été accueilli, précisément, en tant que réfugié. Il en a par la suite acquis la nationalité. Saint-Marin lui a rendu hommage sur la pièce commémorative de 2 EUR de 2007 ci-dessous.

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Depuis 1860, Saint-Marin observe une neutralité absolue sur le plan international. Sa devise est « Libertas ». On le voit assez mal sur la pièce de 1 EUR, pourtant le mot est écrit au bas du blason. Par ailleurs, le pays a aussi sa statue de la liberté, sur les pièces de 2 c.

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Elle est en face du Palazzo Publico, qui est aussi le siège du gouvernement. Le Palazzo Publico est représenté sur la pièce de 2 EUR en tête de cet article et son architecture n’est pas sans rappeler celle du Palazzo Vecchio de Florence.

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Deux conclusions :

La première est relative à la règle des 15 ans dont j’avais parlé dans un article de novembre 2014, et dont Saint-Marin semble vouloir profiter en premier. D’autres pays pourraient également être tentés par cette réforme, ce qui ferait le bonheur des collectionneurs.

La seconde concerne les pays qui représentent leur chef d’État sur leurs pièces en euros. On se souvient que, pour cause d’abdication, de décès ou de renonciation, les visuels avaient été modifiés en Belgique (toutes les valeurs sont passées de Albert II à Philippe), aux Pays-Bas (toutes les valeurs sont passées de Beatrix à Willem Alexander), en Espagne (les pièces de 1 EUR et 2 EUR sont passées de Juan Carlos à Felipe), à Monaco (les pièces de 1 EUR et 2 EUR sont passées de Rainier III à Albert II) et au Vatican, dont les pièces ont représenté trois papes depuis 2002.

Seul demeure le Grand-Duc Henri, inchangé depuis 2002. Le Luxembourg aurait le droit de modifier son effigie à partir de 2017. Aucune information jusqu’à présent. À suivre… (Merci à Sedna pour cet article)