Vienne est la capitale de la musique au moins autant qu’elle est la capitale de l’Autriche, du moins il me plaît de le croire. Cet article pour prolonger un peu l’ambiance du début de l’année 2017…

Quand il s’est agi de choisir l’effigie qui figurerait sur la pièce de série de 1 EUR, j’imagine que l’Autriche n’a pas dû réfléchir longtemps. Mozart était presque obligatoire – je me demande d’ailleurs quelle autre image aurait pu convenir.

Avec Mozart à Vienne, nous sommes entre 1781 et 1791, sous le règne de l’Empereur Léopold.

Plus tard, en 1863, l’Empereur François-Joseph a fait à Vienne un des plus beaux cadeaux qu’elle ait reçus : le terrain où construire le Musikverein, immense établissement de musique à l’acoustique exceptionnelle. Il y a plusieurs salles dans le Musikverein, dont la Salle Dorée où a lieu le Concert de Nouvel An.

Le Musikverein figure sur une quantité de pièces de collection (mais pas de pièces circulantes, malheureusement). Ses grandes orgues sont  aussi l’effigie de la pièce d’or autrichienne d’une once, appelée « Philharmoniker », qui est une pièce d’or d’investissement au même titre que le Krugerrand pour l’Afrique du Sud, le Maple Leaf pour le Canada ou le Panda pour la Chine. Les grandes orgues de la Salle Dorée figurent sur une face, des instruments de l’orchestre sur l’autre.

Pour la petite histoire, la Monnaie autrichienne a même fabriqué une pièce de 1.000 onces d’or, d’une valeur faciale de 100.000 EUR, qui représente, elle aussi, le Musikverein. La pièce est surnommée « Big Phil ».

Mais quittons vite le domaine de la finance et de la spéculation pour retourner à la musique.

Dans le Musikverein, il y a aussi la « Salle Brahms ». Voici quelques mois, Saint-Marin avait annoncé vouloir frapper en 2017 une pièce commémorative de 2 EUR consacrée au 120e anniversaire du décès de Johannes Brahms. Mais en décembre 2016, Saint-Marin a changé d’avis et a annoncé que sa pièce de 2 EUR commémorative serait consacrée à l’année mondiale du tourisme responsable. Je n’en disconviens pas, le tourisme responsable est une noble cause. Certes. Mais j’aurais de loin préféré Brahms.

Parmi les nombreux chefs d’orchestre qui ont dirigé l’Orchestre Philharmonique de Vienne (sans diriger le Concert de Nouvel An), on trouve Dimitri Mitropoulos, précisément dans des œuvres de Brahms et de Mozart mais aussi de Verdi et de Mahler. La Grèce lui a dédié une pièce commémorative de 2 EUR en 2016, à l’occasion du 120e anniversaire de sa naissance.

Il y avait aussi Georges Prêtre, qui vient de décéder et qui avait eu, lui, le privilège de diriger le Concert de Nouvel An.

Puis, pour le plaisir, quelques autres pièces autrichiennes de collection relatives à la musique.

L’année 2016 célébrait le 150e anniversaire de la composition du « Beau Danube Bleu » par Johann Strauss fils. L’Autriche a émis plusieurs pièces de collection à ce sujet, sur le bas desquelles figurent les premières notes de la célébrissime partition. Ci-dessous la pièce de 5 EUR.

D’autres pièces ont été consacrées en 2015 au Concert de Nouvel An (alors dirigé par Zubin Mehta), pièces qui font la part belle aux violoncelles et aux contrebasses, toujours devant les grandes orgues de la Salle Dorée du Musikverein. Ci-dessous la pièce de 5 EUR.

En 2016, plusieurs pièces de collection ont illustré les bals de l’Opéra de Vienne, comme la pièce de 20 EUR ci-dessous.

Une pièce de 20 EUR de collection sera mise en vente dans quelques jours à l’occasion du 175e anniversaire de l’Orchestre Philharmonique de Vienne. Elle en représente les pères fondateurs : Otto Nicolai, August Schmidt et Alfred Julius Becher, avec en arrière-plan le texte de la constitution de l’orchestre. Sur l’autre face évoluent quatre violonistes, détail d’un triptyque de Max Oppenheimer conservé au Musée du Belvédère à Vienne.

Le motif doré est en fait le logo de l’Orchestre Philharmonique de Vienne.

 

Et pour conclure, parce qu’il faut bien faire une sélection dans l’abondance de pièces que l’Autriche a consacrées à la musique, la pièce de collection de 5 EUR de 2015 dédiée à la « Chauve-Souris » de Johann Strauss.

Deux remarques pour terminer.

D’abord, l’Autriche a consacré une quantité de pièces de collection à Mozart – c’était la moindre des choses. J’y consacrerai plus tard un article spécifique.

D’autre part, Otto de Habsbourg, quand il évoquait les quelques années qu’il avait vécues avec l’Empereur François-Joseph, décrivait une réalité assez spartiate, très loin, précisait-il, du monde de « Sissi Impératrice ». Mais c’est plutôt l’image de « Sissi Impératrice » que ces quelques pièces autrichiennes de collection veulent nous donner de Vienne.