unnamed

Pour la première fois, deux pièces en euros montrent la Principauté de l’extérieur : Monaco a frappé en 2015 une pièce commémorative de 2 EUR qui célèbre les 800 ans de la fondation de la première forteresse, et une autre en 2016 qui célèbre les 150 ans de la création de Monte-Carlo par le Prince Charles III.

La première de ces deux pièces a été frappée à seulement 10.000 exemplaires. Pour les personnes qui ne connaissent pas Monaco (c’est mon cas), la description du Journal officiel de l’Union européenne n’est pas d’un grand secours. J’ose la citer en entier : « Le dessin représente une tour en haut du Rocher ». Voilà…

Je ne me hasarderai donc pas plus avant dans la description du visuel. Je dirai juste que, à part le fond à droite, l’horizon est représenté par une ligne de 9 à 3 sur une montre, et que c’est également le cas sur la seconde pièce, celle de 2016, qui a été frappée à 15.000 exemplaires. À l’avant-plan figure l’effigie du Prince Charles III.

unnamed2

Le Prince Charles III s’était marié en 1846 avec la comtesse Antoinette de Mérode-Westerloo. Ce mariage, ou plus exactement la fortune de la mariée, a eu comme conséquence le début du développement économique de Monaco, avec entre autres la construction de l’Hôtel de Paris et la création du Casino, inauguré en 1865. Le lieu sur lequel allait se développer l’activité économique et touristique liée à ces constructions a été baptisé en 1866 du nom du Prince Charles III : Monte-Carlo.

Le Prince Charles III était le père du Prince Albert Ier, dont j’ai déjà parlé en septembre 2015, à propos de son projet de résolution pacifique des différends internationaux, projet précurseur de l’ONU.

Un timbre a également été imprimé à l’occasion de l’anniversaire de Monte-Carlo. Le visuel est pratiquement identique à celui de la pièce, ainsi que la légende, sous forme de phrase avec verbe conjugué, c’est assez rare pour le souligner : « Charles III fonde Monte-Carlo ».

unnamed3

La pièce ô combien emblématique qui représentait en 2007 le 25e anniversaire du décès de la Princesse Grace, frappée à 20.001 exemplaires, n’est donc plus la plus rare. Mais elle reste la plus prestigieuse et la plus recherchée de toutes les pièces en euros.

unnamed4

Pour terminer, je suis quand même obligée de parler des frustrations, des aigreurs et des grincements de dents de beaucoup de collectionneurs au vu du très faible tirage de ces pièces, et donc de la difficulté organisationnelle et/ou financière de les acquérir.

La difficulté organisationnelle est évidente : certains collectionneurs ont passé la nuit devant le Musée des Timbres et des Monnaies de Monaco et se sont retrouvés au petit matin parmi une foule grandissante de plusieurs centaines de personnes pour tenter d’obtenir les pièces à un prix raisonnable.

Quant à la difficulté financière, il faut aussi parler de la douloureuse résignation du collectionneur quand le prix de telles pièces sort des limites de l’acceptable.

Je n’en suis pas encore arrivée là. Pourvu que cela dure… (Merci à Sedna)