La cité grecque de Philippes a été fondée en 356 av. J.-C. par le père d’Alexandre le Grand, Philippe II de Macédoine, d’où son nom. Le site doit sa célébrité à plusieurs événements dont un des  premiers fut la bataille qui s’y était déroulée en 42 avant notre ère. Antoine et Octave (le futur empereur Auguste) y avaient écrasé Cassius et Brutus,  les assassins de Jules César.

Par la suite, la ville est devenue prospère et dynamique – elle était sur la route des échanges entre l’Asie et l’Europe. Les vestiges de la cité montrent encore les murs et les portes d’un théâtre, d’un forum et une large terrasse surmontée de temples.

L’autre raison de la célébrité du site est la visite de l’apôtre Paul au début de notre ère, qui a fait que la ville de Philippes est devenue l’un des centres les plus importants du christianisme. Ici aussi, l’archéologie est généreuse : on y trouve les vestiges d’au moins trois basiliques construites entre le IVe et le VIe siècle, qui témoignent de la présence précoce du christianisme. La pièce commémorative grecque de 2 EUR qui ouvre cet article représente les ruines de la basilique B sur un décor de frises.

À ce propos, il est à noter que l’apôtre Paul figure sur pas moins de trois pièces de 2 EUR. Je rappelle son image sur la pièce commémorative du Vatican de 2008 qui le représente sur le chemin de Damas, ci-dessous,

ainsi que la pièce commémorative grecque de 2014, consacrée au 400e anniversaire de la mort du Greco, ci-dessous. Le peintre et son œuvre y figurent côte à côte, j’en avais parlé en octobre 2014.

Et j’en profite aussi pour parler de la pièce que le Vatican émettra dans le courant de cette année (la date n’est pas encore connue) et qui sera consacrée au 1950e anniversaire du martyre des saints Pierre et Paul, ci-dessous.

Actuellement, le site de Philippes ne figure pas parmi les dix premières destinations touristiques en Grèce (Acropole, Cnossos, Delphes, Épidaure, Mycènes, Corinthe, etc.), mais il reste un haut lieu du tourisme religieux et du tourisme en général.

D’après l’UNESCO, les cas de vandalisme y sont rares. L’État grec, pour le protéger, a même refusé l’implantation d’une centrale électrique dans les environs.

Les principales menaces pour le site seraient l’activité sismique et les risques d’incendie, soit ce que l’on appelle dans les contrats d’assurance anglais les « Acts of God ». Il ne serait pas de bon ton d’y faire intervenir saint Paul, mais on peut quand même espérer que le site de Philippes sera encore à visiter dans de nombreuses années. (merci à Sedna pour cet article)