Ceci est le centième et dernier article de la rubrique « Numismatique de l’euro » qui sera signé de ma main, le dernier d’une série que j’avais proposée à Régine en avril 2014 et qui ne devait en compter que 20. Puis d’année en année, il y en a eu 100. Pour le moment, je pense avoir fait le tour des sujets numismatiques de l’euro qui peuvent intéresser les lecteurs de N&R. Je vais donc faire une pause.

Mon intérêt pour les pièces en euros vient de la beauté qu’on peut y trouver, comme il y a de la beauté presque partout quand on la cherche ou qu’on prend le temps de la voir. Un exemple célèbre organisé par le Washington Post : celui de Joshua Bell dans le métro de Washington DC le 12 janvier 2007 à 8 heures du matin. Il jouait du Bach sur son Stradivarius. Il y avait donc Joshua Bell, Stradivarius et Bach : un très grand interprète, un instrument d’exception et la plus belle musique du monde. Mais personne ou presque dans le métro à 8 heures du matin n’y a vu de la beauté.

D’où la question pertinente et nécessaire du Washington Post : Do you have time for beauty ?

Il se fait que j’ai eu du temps pour la beauté sur les pièces en euros, sur ces petits objets qui dans le meilleur des cas nous aident à boucler la note, dans le pire des cas trouent nos poches et dans la plupart des cas ne suscitent en nous que l’indifférence. Mais la nature m’a dotée d’un tempérament optimiste, c’est pourquoi j’estime que tous les citoyens de la zone euro peuvent avoir dans leur porte-monnaie des messages de beauté :

  • la conscience de vivre dans une zone géographique raisonnablement stable, raisonnablement démocratique et raisonnablement prospère, dans laquelle la monarchie n’est de loin pas le pire des systèmes (le Roi Albert II et le Grand-Duc Henri, Belgique, 2005)

  • la peinture (la Vénus de Botticelli, pièce courante italienne de 10 c)

 

  • l’architecture (Bramante et le Tempietto, Saint-Marin, 2014)

 

  • la mémoire (70e anniversaire du débarquement en Normandie, France, 2014)

 

  • la nature (agriculture lettone, Lettonie, 2016)

 

 

  • la science (100e anniversaire de l’Institut Royal Météorologique, Belgique, 2013)

 

  • la pensée (Érasme et la Reine Beatrix pour le 500e anniversaire de l’ « Éloge de la Folie », Pays-Bas, 2011)

 

  • la possibilité de voyager (100e anniversaire du premier vol à partir de Malte, Malte, 2015)

 

  • la solidarité (lutte contre le SIDA, France, 2014)

 

  • le rôle de la femme, primordial ! (Isala Van Diest, première femme médecin belge et Marie Popelin, première avocate belge, Belgique, 2011)

 

  • l’histoire (statue de Roland à Brême, Allemagne, 2010)

 

  • le respect pour les civilisations lointaines et la nécessité de rappeler leur existence aux pays de l’Union européenne (500e anniversaire du premier contact entre Timor et le Portugal, Portugal, 2015)

 

  • le sport (Jeux Olympiques d’Athènes, Grèce, 2004, la toute première pièce commémorative de 2 EUR)

 

  • et surtout la musique : la pièce ci-dessous n’existe pas encore, mais elle sera frappée dans le courant de cette année et elle est dédiée au Festival de la chanson et de la danse lituaniennes. Je pense que ce sera une des plus belles de l’année 2018.

Je termine donc cet article comme je l’ai commencé : par la Lituanie. Un grand merci à Régine qui m’a permis de partager ma passion, et un grand merci à tous les internautes qui m’ont lue et/ou encouragée.  La pièce d’ouverture vous est dédiée : elle signifie « merci » en lituanien, j’en avais parlé en novembre 2015.

Je vous souhaite le plus de beauté possible. Et, if you have time for beauty sur les pièces en euros, ou si vous désirez garder le contact, ce qui me ferait grand plaisir, c’est ici : eurocoins.culture@gmail.com.

Merci ! (Un grand merci à Sedna pour la qualité et la constance de ses articles au cours de ces 100 numéros)