La réalisation la plus exceptionnelle des architectes de Catherine II est la salle du trône. Aménagée à l’italienne, elle se caractérise par son décor de trophées militaires en stuc que vient compléter une série de douze portraits des membres de la famille impériale dont le point d’orgue est l’immense portrait de l’impératrice en uniforme à cheval qui vient prendre place derrière l’estrade du trône.

Mais la plus étonnante est sans doute l’étonnante salle des portraits qui rassemble, encastrés dans des baguettes de bois dorés, une collection de 368 portraits du peintre italien Pietro Rotari qui vient tapisser l’intégralité des murs (photo 15). Cette exceptionnel ensemble est acquis par l’impératrice en 1764 après la mort de l’artiste. De même, la souveraine demande à son architecte de décorer plusieurs cabinets dans le goût chinois qui triomphe alors dans toute l’Europe.

Soucieuse de marquer son empreinte dans le parc, Catherine II fait édifier par l’architecte italien Giacomo Quarenghi un « palais anglais » (parce que situé au cœur d’un parc à l’anglaise) de facture très classique avec sa colonnade à chapiteau corinthiens précédée par un large escalier (photo16).

Tout au long du XIXe,les empereurs de Russie vont continuer de séjourner fréquemment à Peterhof.

Pendant le règne d’Alexandre 1er (1777-1825),le palais sert souvent de cadre à de grandes réceptions officielles à l’issue desquelles le souverain éblouitses visiteurs par la visite de ses majestueux jardins dominant la mer Baltique (photo 17).

Nicolas 1er (1796-1855) (photo 18) son frère, qui lui succède et son épouse l’impératrice Alexandra Feodorovna, née princesse Charlotte de Prusse, vont nourrir une véritable prédilection pour Peterhof où ils ont plaisir à séjourner pendant les mois d’été(photo 18). Les souverains vont fait du parc un véritable domaine familial.

C’est pour son épouse que Nicolas 1er(photo 19) fait d’abord considérablement agrandir et aménager à l’anglaise le parc du palais.  Et c’est au milieu de ce nouveau parc qu’il confie en 1828, cette fois-ci à un architecte écossais, Adam Menelaws le soin d’édifier pour son épouse, ici représentée portant un spectaculaire collier de perles (photo 20),

un « cottage » dans le plus pur style néo-gothique inspiré par Walter Scott dont les romans historiques enchantent alors toute l’Europe romantique. Tout naturellement, le parc et le cottage prennent alors le nom d’Alexandria(photo 21).

Onze ans plus tard, à l’occasion du mariage en 1839 de sa fille aînée, la grande duchesse Maria Nicolaïevena (ici en compagnie de sa sœur Olga) (photo 22) avec le duc Maximilien de Leuchtenberg, l’empereur lui fait construire dans le même parc par l’architecte russe André Stackenschneider un petit palais dans le goût grec (photo 23).

C’est le même Stackenschneider qui,en 1850, construit pour le grand-duc héritier Alexandre Nicolaievitch (photo 24), cette fois-ci dans un style Louis XV rocaille, un petit pavillon appelé la « datcha privée » (photo 25 )dont les intérieurs sont décorés dans un opulent style rocaille rehaussé de dorures (photo 26).

Mais Nicolas 1er va également faire bâtir plusieurs autres pavillons et fabriques sur le domaine de Peterhof.

Ainsi le pavillon Ozerki (ou pavillon du Lac) flanqué d’une tour carrée dans le goût italien surmontée d’arcades construit en 1845 en bordure du lac pour l’impératrice Alexandra (photo 27) ou bien encore le palais du Belvédère bâti sur un promontoire dominant les eaux du golfe de Finlande (photo 28).

Au début du XXe siècle, l’empereur Nicolas II (photo 29) séjourne, lui aussi souvent à Peterhof.

Mais au grand palais, il va préférer la « datcha d’en bas » (hélas aujourd’hui détruite) que son père Alexandre III a fait construire pour lui dans le style des villas italiennes en 1883 et qui correspond parfaitement au mode de vie intime et discret qu’affectionne le souverain (photo 30). (Merci à Néoclassique pour cette deuxième partie de cet article sur le Palais de Peterhof dédié à son ami Hubert de Givenchy)