???????????????????????????????Georges de Saxe naquit à Francfort-sur-le-Main le 4 Fevrier 1761, dix-huitième et dernier enfant du duc Antoine Ulrich (1687-1763).

 

Au moment de la naissance de son benjamin, le duc Antoine Ulrich avait déjà un âge biblique pour l’époque (74 ans !). Régnant avec ses frères aînés (il n’y avait pas de dispositions concernant la primogéniture dans la branche de Meiningen) Antoine Ulrich de Saxe avait épousé en première noces (1711) une roturière, fille d’un officier de l’armée hessoise, nommée Philippine Elisabeth César. Il fit sa connaissance chez sa sœur la princesse Elisabeth Ernestine, Abbesse du Chapitre de Gandersheim dont la jeune femme était demoiselle de chambre (Kammerjungfer)

Leur mariage à Amsterdam causa un grand scandale dans toute la Maison de Saxe car les agnats issus des autres branches n’entendaient pas passer après les fils nés de cette union. Beaucoup de portes se fermèrent devant eux et ils se heurtèrent parfois à des mesquineries mais leur union fut cimentée par beaucoup d’amour et la naissance de dix enfants dont cinq parvinrent à l’âge adulte. L’empereur Charles VII, après bien des tractations, les autorisa à prendre le nom et les armes de Saxe-Meiningen mais les fils ne purent succéder.

Comme ses neveux étaient morts sans avoir de fils, Antoine Ulrich resta le seul duc de Saxe-Meiningen mais dirigea ses états depuis la ville de Francfort-sur-le-Main, où il se plaisait et de laquelle il n’avait pas voulu déménager.

Sur cette passionnante carte représentant les Etats thuringiens et saxons on distingue (en vert foncé) le Duché de Saxe-Meiningen tel qu’il était configuré à la fin du XVIIIème siècle : d’une part, à l’ouest les Seigneuries de Meiningen, Salzungen et Wasungen dans la vallée de la Werra et d’autre part, au sud-est, dans les montagnes, une partie de la Principauté de Cobourg (la justice de Neuhaus et la ville de Sonneberg, 4 bourgs et 70 villages), enfin (hachurés) les deux-tiers de la Seigneurie de Römhild.

Les autres duchés possédés par les descendants du bon duc Ernest de Saxe sont représentés dans d’autres tons de vert. On remarquera l’ampleur des terres de leurs cousins, l’Electorat de Saxe (Kürfurstentum), pays aussi protestant, mais dont les monarques sont devenus catholiques pour régner sur la Pologne.

Comme sa branche était menacée d’extinction et que la duchesse Philippine était morte, il avait été contraint de trouver une nouvelle consort, princière cette fois-ci. La tâche n’était pas aisée puisqu’il avait déjà un âge respectable (63 ans).

Le Landgrave de Hesse-Philippsthal-Barchfeld, dont les fiefs étaient enclavés dans la Saxe-Meiningen (le petit territoire rose sur la carte) avait alors trois filles. Elles furent présentées au duc et la puînée, nommée Charlotte Amélie, âgée de vingt ans, accepta d’épouser le duc, de quarante-trois ans son aîné.

Le mariage fut fécond. Neuf nouveaux enfants en douze années vinrent s’ajouter au foyer du duc de Saxe-Meiningen. Cinq parvinrent à l’âge adulte : Charlotte (1751-1827), Guillaumine (1752-1805), Charles (1754-1782), Amélie (1762-1798) qui furent donc les camarades de jeux du petit Georges (né en 1760). Trois ans après la naissance de son dix-huitième enfant (1763), le patriarche mourut.

Charles et Georges lui succédèrent. La duchesse devint régente et découvrit le très mauvais état des finances. Elle décida de s’installer avec les petits ducs à Meiningen et entreprit une importante réduction des dépenses de la Cour, qu’elle analysa et planifia pour chaque année.

Ci-dessous la ville de Meiningen et son château.

Elle réussit à apaiser les conflits avec les autres branches de la Maison de Saxe, tout en demeurant inflexible concernant les droits de ses fils sur certains fiefs disputés.

Pour sceller la réconciliation avec leurs cousins de Gotha et d’Altenbourg, sa fille aînée Charlotte fut donnée en mariage au duc Ernest II (1769). C’était une princesse scientifique, passionnée par l’observation astronomique. Elle participa même au congrès des meilleurs spécialistes de son temps avec lesquels elle correspondait !

CharlotteCi-dessus, Charlotte de Saxe-Meiningen, Duchesse de Saxe-Gotha-Altenbourg. Alors que leur père, angoissé par la survie de ses descendants, surprotégeait ses fils en évitant qu’ils aient des contacts avec l’extérieur, leur mère leur permit de jouer librement dans les jardins du château. Elle les confia même aux jardiniers pour qu’ils travaillent en plein air avec pelles et bêches, ce qui renforça leur santé jusque là fragile.

Après leur Confirmation, la Régente envoya ses fils à Strasbourg, pour qu’ils apprennent le français tout en demeurant dans une ambiance familière. Ils y restèrent un peu plus d’un an et restèrent en contact avec Meiningen par courrier. Ils écrivaient assidûment à leur sœur aînée Guillaumine pour lui raconter leur émerveillement devant la magnificence des hôtels particuliers des familles puissantes, de leurs bibliothèques et de leurs collections, des concerts et des représentations théâtrales auxquels ils avaient assisté. Ils y rencontrèrent Goethe, qui les impressionna beaucoup. Durant cet été, ils voyagèrent en Suisse où ils firent encore d’autres rencontres édifiantes, ainsi que dans le sud de la France.

En 1775, Georges vit son frère atteindre l’âge de la majorité et commencer son règne personnel, tandis que la duchesse Charlotte demeura régente pour veiller sur les intérêts de second duc.

Georges débuta sa carrière militaire dans le Régiment de Cavalerie du Prince Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld. En 1795, il entra au service de la couronne dano-norvégienne, toujours en co-régnant avec son frère.

Ci-dessus le duc Charles. Comme les finances étaient en encore en mauvais état, une des premières mesures de Charles fut de déplacer à des dimanches les jours fériés superflus.

Le théâtre était une de ses activités favorites. Georges monta sur scène pour jouer la comédie avec son frère et leurs sœurs ainsi que des Gentilshommes et des Dames de leur Cour.

En 1782, Georges entra à son tour en responsabilité et la duchesse s’établit au château de Sophienlust près de Sulzfeld, qui lui avait été attribué en douaire dans son contrat de mariage. Mais la même année, le duc Charles mourut à seulement trente-deux ans, sans fils, aussi Georges demeura le seul duc.

Le duc Georges Ier

Il dut alors se marier et trouva les qualités qu’il estimait, en la personne de Louise Eléonore, issue de la puissance Maison de Hohenlohe, de la branche de Langenburg, possessionnée en Thuringe (Comté de Gleichen).

Louise Eléonore de Hohenlohe-Langenbourg était décrite comme étant une femme pieuse, dotée d’un jugement sûr et philanthrope. Elle avait une solide culture scientifique et littéraire. On dit qu’elle écrivait avec esprit et élégance aussi bien en allemand qu’en français. Régente, elle avait imaginé des lettres, dans lesquelles elle se glissait dans la peau de Napoléon Bonaparte à Sainte-Hélène, échafaudant, non sans humour, des plans d’évasion avec sa complicité.

Publiée à Francfort, cette correspondance fictive connut un joli petit succès.

Le duc de Saxe-Meiningen ne s’éloigna pas des principes de ses prédécesseurs : il gouverna avec son Conseil privé comme seul instrument. Pénétré de principes chrétiens très droits, ne devant rendre compte à aucun homme et seulement à Dieu, le souverain put utiliser l’étendue de son pouvoir pour améliorer le bien être de ses sujets, afin de les préparer à davantage d’autonomie et de liberté et même à se gouverner par eux-mêmes.

Il imposa à la Cour un mode de vie plus simple. Pour montrer le bon exemple et faire des économies, il ne porta plus d’habits luxueux.

Dès son avènement, il prit des mesures en faveur de l’instruction et de la diffusion du savoir. Ainsi il ordonna l’ouverture de la considérable bibliothèque du château avec des horaires fixes. Il en fit de même pour les collections d’œuvres d’art, continuant ainsi le souhait de son frère aîné. Il veilla à la poursuite des travaux de l’école normale pour former les maîtres d’écoles.

Il confia au Jardinier de la Cour Buttmann le soin d’achever le réaménagement des Parcs des résidences de Meiningen et Altenstein. Un jardin potager modèle fut aussi aménagé.

Le château d’Altenstein, résidence estivale.

Pour développer son pays montagneux, il décida de mettre en valeur ses importances ressources forestières. Pour ce faire, il ouvrit un collège sylvicole dans leur château de Dreißigacker, dans laquelle il avait appelé des enseignants en pointe dans ce domaine.

Le duc Georges continua la Réforme de son Eglise : il interdit les pénitences publiques imposées aux jeunes filles ayant un enfant hors mariage et il aggrava les peines de ceux qui se livraient encore, comme au temps du catholicisme, à l’exorcisme qui était à ses yeux soit superstitieux, soit diabolique.

Pour soutenir les pasteurs s’efforçant, par les prédications à l’église, de donner plus de connaissances aux Chrétiens, pour accroître l’attention de ceux-ci, le souverain ordonna une nouvelle simplification de la Liturgie dans ses Etats.

En outre, il ne signa jamais de condamnation à mort car il pensait qu’il était plus efficace d’utiliser les sentiments d’honneur et de honte pour empêcher le non-respect des lois.

Il avait grand soin du peuple dont il avait la garde et favorisa un nouveau principe d’assistance : ne plus distribuer d’aumône mais aider les pauvres à s’aider personnellement. Le duc pensa aussi aux enfants qui devaient gagner leur pain. Il fit ouvrir des écoles dans lesquelles l’instruction serait connectée à un atelier, afin qu’ils puissent apprendre, tout en cousant et tricotant de petites pièces ou en réalisant de petits objets artisanaux en bois, qui leur rapporteraient un peu d’argent. Les adultes pouvaient aussi y travailler et y recevoir des conseils éducatifs de personnes expérimentées. De plus des écoles pour enfants ouvriers furent ouvertes les dimanches dans les fabriques.

Le duc Georges fonda une Caisse des pauvres (Armenkasse, sécurité sociale) pour que les plus démunis de ses sujets puissent avoir les soins et les médicaments gratuits. Les fonds provenaient de dons, des cens (impôts), et des amendes données par la gendarmerie ou à l’église. Il nomma parmi les notables de chaque localité, un contrôleur bénévole pour vérifier que les aides soient bien distribuées, bien utilisées et pour empêcher les abus. Le duc consacrait une somme de son budget pour pouvoir vêtir chaque enfant nécessiteux au bout d’un an et demi, d’après les calculs qu’il avait effectués. La mendicité diminua donc fortement.

Les dix premières années de son mariage avec Louise Eléonore de Hohenlohe-Langenburg demeurent malheureusement stériles. Le premier enfant du couple ducal vint au monde en 1792. C’était une petite fille que ses parents nommèrent Adélaïde, prénom médiéval qui n’avait pas été porté depuis longtemps mais qu’ils choisirent, par sentiment patriotique dans la période troublée qui voyait la Révolution française.

La duchesse mit au monde une seconde princesse en 1794, laquelle fut nommée Ida, toujours dans le même esprit. Malheureusement, elle fut délivrée deux ans plus tard d’une princesse morte née.

Le fils tant attendu vint au monde le 17 décembre 1800. Pour marquer son bonheur, Georges de Saxe renonça à l’éclairage solennel du château lors des fêtes et la somme produite par l’économie de chandelles servit à la construction d’un nouveau Gymnase (Collège).

Le duc de Saxe-Meiningen fixa la date du baptême du prince-héritier au 25 décembre 1800. Il tenait beaucoup à l’honneur de ce sacrement et celui qu’il organisa pour son fils demeura dans les annales.

Le duc Georges invita ses parents régnant sur les autres duchés de Saxe. Les représentants des deux autres confessions chrétiennes :lLe Prince-Evêque de Wurtzbourg (son nom) et les Chanoines de la cathédrale (catholiques), les Landgraves de Hesse-Philippsthal-Barchfeld (réformés), ses cousins firent le déplacement.

Mais le plus insolite, fut le nombre des parrains : 416 ! En plus de tous ses parents de haut rang, le duc avait choisi tous les fonctionnaires de son Etat et toutes les communes. Chaque bourg ou village du duché dut être représentée : un conseiller ou un échevin, la personne la plus âgée de la commune et la jeune personne la plus récemment confirmée. On organisa leur hébergement chez des habitants de la petite capitale.

Les quatre cent seize parrains, qui avaient été disposés en un grand cercle dans l’église, attendirent le cortège des Altesses qui venait du château et portèrent tour à tour l’enfant, ce qui prit assez de temps. Le Prédicateur de la Cour Wierling baptisa alors le Prince-hériter qui fut nommé Bernard Eric Ami (Bernhard Erich Freund). Le duc Georges voulait rappeler ses ancêtres par le premier prénom, le second pour l’honneur et le troisième pour qu’il soit l’ami de ses sujets et aimé d’eux.

Le baptême terminé à midi, la famille et les parrains rejoignirent la table de 500 couverts qui avait été dressée au château pour le déjeuner ! 220 de ses parrains vivaient encore en 1815 et purent assister à sa confirmation.

Le lendemain, 26 décembre, le duc donna un bal pour tous les fils et filles des habitants de la ville de Meiningen. Aucun présent ne fut accepté mais 550 florins furent collectés pour les pauvres. Le marchand Anschütz offrit le vin pour le repas de 300 couverts pour les pauvres au Château.

Les habitants voulurent illuminer leurs maisons pour l’occasion comme ils l’aimaient, mais le Duc le leur interdit, les enjoignant plutôt de donner l’argent qu’ils voulaient dépenser pour financer le nouveau Collège qui reçut aussitôt le nom de son fils (Gymnasium Bernhardinum)

Le duc Georges réitérait la performance. Déjà lors de la naissance de la princesse Ida (1794) toutes les jeunes filles confirmée du duché, qui n’était pas encore mariée (200 ! ), durent se presser vers la petite capitale pour entourer l’autel, porter et tenir l’enfant lors de son baptême.

Au moment de mourir, à peine âgé de quarante trois ans d’une maladie des poumons, le soir de Noël 1803, le duc Georges aurait prononcé ces paroles « mon Bernard sera une bonne personne et continuera mon œuvre, là où je l’ai arrêtée ». Après sa mort, il fut surnommé « Georges l’inoubliable » par ses sujets.

Il laissa, conformément au contrat de mariage, à son épouse le soin de veiller sur lui durant sa minorité.

Dans les années qui suivirent, il ne put contempler le zèle de ses filles auxquelles sa veuve avait confié la responsabilité des petites écoles. Elles en étaient devenues des surintendantes déterminées, identifiant les besoins, distribuant les fonds, et inspectant les classes, tout en travaillant à leurs propres études.

En 1817, mourut la fille unique du prince Régent du Royaume-Uni (depuis Roi Georges IV). Il ordonna donc à quatre de ses frères, qui n’étaient pas décidés à se marier, à trouver des épouses de toute urgence, tant le besoin de nouveaux héritiers, mâles ou femelles, était criant.

Aussi en 1818, le Prince Guillaume (William), Duc de Clarence et de Saint-Andrews jeta ses yeux sur la Princesse Adélaïde de Saxe-Meiningen et demanda sa main.

Le prince William ci-dessous.

Même si le fiancé avait cinquante-trois ans et était père de dix enfants naturels, la nouvelle fut accueillie comme une bénédiction sur toute la famille. C’était la première fois qu’une princesse de cette branche était appelée près du trône d’une aussi grande puissance.

Sa cadette Ida s’était mariée, avant elle, avec un parent de Weimar, officier au service des Pays-Bas, Les chances d’Adélaïde se réduisaient à mesure qu’elle avançait en âge. Doter une seconde princesse était délicat, car les finances avaient été encore amoindries par les conséquences des guerres de libération du début XIXème siècle et le mariage de sa cadette.

Bernard de Saxe-Weimar (1792-1862) époux d’Ida de Saxe-Meiningen

Le choix du prince William et l’approbation de son frère s’expliquent sûrement par la réputation de la famille : la princesse Adélaïde n’avait-elle pas été éduquée suivant les exemples de sa mère et de sa grand-mère qui avaient été des Régentes vertueuses et avisées ?

C’était un profil tout à fait nécessaire pour le Royaume-Uni, le Royaume de Hanovre, vu l’âge du prince de Galles et de ses frères.

De plus, la jeune princesse comme sa grand-mère avant elle, accepterait la situation familiale peu orthodoxe de son époux. Le prince William confia dans une lettre à son fils aîné George FitzClarence qu’il était conscient de la situation difficile dans laquelle il plaçait Adélaïde « Elle est condamnée, pauvre et chère créature innocente, à être mon épouse ».

L’opposition à la Chambre des Communes fit quelques difficultés pour accorder au prince William le supplément de dotation que le Prince Régent leur avait demandé, aussi les négociations matrimoniales s’interrompirent.

La princesse Adélaïde intervint alors, déclara que la splendeur n’était pas importante dans son établissement et qu’elle préférait vivre avec son époux comme des particuliers, déclaration qui désarma l’opposition, accusée de manquer à l’honneur national devant la modestie de la princesse.

Le roi Georges III était gravement malade mais il n’aurait sûrement pas manqué d’apprécier le tempérament d’Adélaïde comme la reine son épouse. Charlotte de Mecklembourg se louait de sa frugalité en repensant aux économies qu’ils avaient dû faire pour élever leurs quinze enfants avec la budget « serré » que leur imposait le Parlement.

Comme la santé de la Reine Charlotte était aussi très fragile, la duchesse de Saxe-Meiningen et sa fille furent « invitées » à se hâter de gagner l’Angleterre, afin que les noces puissent être scellées dans sa chambre du Château de Kew. Le 11 Juillet 1818, la joie de la reine fut même redoublée, car ce fut un double mariage : William s’unit à Adélaïde en même temps que le prince Edward, Duc de Kent avec la princesse douairière de Leiningen Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld.Dans leur cas, c’était la mariée qui apportait des enfants dans la corbeille.

Le duc et la duchesse de Clarence s’installèrent quelques temps dans leur possession de Hanovre et firent plusieurs séjours à Meiningen, dont un pour se rétablir après la mort de leur premier enfant. Le prince William fut rapidement adopté par les Thuringiens grâce à son affabilité, et l’attention qu’il prodiguait à leur princesse.

Adélaïde ne s’était pas mariée simplement parce que c’était son rôle social dicté par la politique, mais parce qu’elle souhaitait sincèrement devenir mère. Malheureusement le couple perdit deux filles et deux paires de jumeaux en bas âge.

A défaut d’avoir d’enfants à aimer, Adélaïde devint proche de sa nièce la future reine Victoria et des enfants de son époux. Elle devint une mère et, très rapidement, une grand-mère de substitution pour la famille FitzClarence, continuant à veiller sur eux après la mort du roi survenue en 1837, quoique le souvenir de Mrs Jordan (sa compagne durant de longues années), si présent, fût souvent étouffant.

Un an après le mariage de son père, Georges FitzClarence épousa la fille du Comte d’Egremont puis encore un an plus tard, la duchesse de Clarence (28 ans) put nommer sa première « petite-fille » Adélaïde Georgiana, née auprès d’eux dans leur chère demeure de Bushy House

Puis ce fut le tour de Philip Sidney et de Sophia FitzClarence de devenir parents d’une petite Adélaïde Augusta Wilhelmina.

La reine Adélaïde put également compter sur l’affection de ses neveux de Saxe-Weimar, qu’elle protégeait et qu’elle établit. La princesse Bernard donna même naissance à plusieurs d’entre eux chez son beau-frère et sa sœur en Angleterre, comme par exemple le jeune Prince Edouard (1823-1902). Il séjourna fréquemment chez sa tante et fit toute sa carrière militaire au Royaume-Uni, en conservant sa place dans l’ordre de succession de son pays d’origine.

Le duc Bernard II et son épouse Marie de Hesse-Cassel sur la terrasse de leur château.

Quant à son frère le duc Bernard II de Saxe-Meiningen, il fut contraint d’abdiquer en 1866 au profit de son fils unique Georges II par le gouvernement de Prusse qui avait envoyé ses troupes dans son Etat. Bernard II, allié depuis 1825 à une princesse de Hesse-Cassel, était par son intermédiaire proche des monarchies danoise et autrichienne, adversaire des intérêts de la Prusse qui souhaitait l’unité allemande. Il s’éteignit en 1882 dans son château de Landsberg, dominant la petite capitale, qu’il avait fait reconstruire dans le style médiéval, très à la mode. (Un grand merci à Jul pour cet article – Copyright photos : DR)