Hailé Sélassié est né le 23 juillet 1892 est né dans la province du Harar en Ethiopie. Son père est gouverneur de la province et un héros de la victoire d’Adwa contre les Italiens. Au décès de son père en 1906, il est confié à l’empereur Ménelik II, son grand-oncle.

En 1911, il épouse Menen Asfaw, petite-fille du roi Mikael du Wollo. En 1916, l’empereur Yassou V, petit-fils de l’empereur Menelik II est déposé suite à des suspicions de conversion à l’Islam (NDLR : la famille impériale est en effet orthodoxe). C’est la fille de l’empereur Menelik, la princesse Zaoditou qui est proclamée impératrice d’Ethiopie et son cousin Halié Sélassié (que l’on appelle à cette époque Tafari à savoir « celui qui est craint ») devient prince héritier. C’est lui qui dirige les affaires de l’état sous le règne de l’impératrice de 1916 à 1930.

A la mort de celle-ci, il devient le 2 avril 1930 Hailé Sélassié Ier, empereur d’Ethiopie, Roi des Rois d’Ethiopie, Seigneur des Seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, Lumière du Monde et Elu de Dieu.

L’empereur Halié Sélassié et son épouse l’impératrice Menen auront 6 enfants : la princesse Tenagnework, le prince héritier Asfaw Wossen, la princesse Tsehay, la princesse Zenebeworq, le prince Makonnen (duc de Harar) et le prince Sahle Sélassié. L’impératrice était très active au niveau social, particulièrement en ce qui concerne la scolarisation des jeunes filles. Elle veilla ainsi à l’édification de nombreuses écoles dans le pays.

L’empereur impulse une politique très moderniste en Ethiopie. Il est à la base de la première constitution du pays en 1931. Déjà lorsqu’il était prince héritier, il avait oeuvré afin que son pays fasse partie de la Société des Nations dès 1923 et avait aboli l’esclavage dès 1918.

L’empereur et sa famille vécurent en exil à Bath en Grande-Bretagne de 1936 à 1941 lors de la seconde guerre entre l’Italie et l’Ethiopie. De retour au pays, il poursuivit sa politique de développement.

L’Ethiopie entra à l’ONU dès sa fondation. Toutefois malgré la bonne entente avec les Etats Unis, l’empereur opta lors de la Guerre froide pour être un pays non-aligné avec participation à la conférence de Bandung.

Il fut l’une des chevilles ouvrières de la création de l’Organisation de l’Unité africaine dont le siège était établi à Addis Abeba, la capitale du pays. Suite à une tentative de coup d’Etat manqué en 1960 (le prince héritier y était d’ailleurs mêlé), il nomma un nouveau Premier Ministre Abebe Aregai et se consacra davantage à la politique internationale, laissant la gestion des affaires internes à celui-ci.

Il effectue de nombreux voyages officiels, reçoit de nombreux monarques dont le roi Baudouin et la reine Fabiola.

La situation intérieure du pays se détériora en 1961 avec le déclenchement de la guerre de sécession de l’Erythrée (devenue indépendante en 1993).

La crise économique s’abat de plein fouet l’Ethiopie au début des années 70, provoquant des vagues de protestations des élites, des étudiants et des paysans. La première famine frappe le pays en 1973.

L’une de ses dernières apparitions publiques à l’étranger a lieu lors des fêtes de Persépolis en Iran.

Le 12 septemnre 1974, un coup d’état militaire renverse l’empereur Halié Sélassié. Emprisonné, sa mort fut annoncée le 27 août 1975. Officiellement des suite d’une opération de la prostate, plus vraisembablement après avoir été étouffé. Son corps a été caché dans les caves du palais impérial où on le découvrit seulement en 1992.

Sa dépouille fut alors transférée dans l’église de Bhata auprès de son grand-oncle l’empereur Menelik II. Le 5 novembre 2000, des funérailles eurent lieu en la cathédrale de la Trinité d’Addis Abeba. Pas de funérailles nationales mais une cérémonie autorisée par le gouvernement éthiopien et célébrée par l’église orthodoxe d’Ethiopie. Peu de monde aussi car en 25 ans, beaucoup de choses ont changé en Ethiopie et peu de citoyens se souviennent encore de celui qui était le Négus, le Roi des rois. (Merci à Patricio pour les photos)