C’est probablement l’une des princesses de Danemark les plus méconnues de notre époque et pourtant Anne de Danemark était issue d’une prestigieuse lignée et apparentée au Gotha. C’est le 4 décembre 1917 que lady Anne, Ferelith, Fenella Bowes-Lyon vit le jour à Washington. Elle était la fille de l’Honorable John Herbert Bowes-Lyon, deuxième fils du comte de Strathmore et de l’Honorable Fenella Hepburn-Stuart-Forbes. Sa tante n’est autre que le reine Mère Elizabeth, née Bowes-Lyon.
Sa sœur aînée Patricia est décédée à moins d’un an, six mois avant la naissance d’Anne. Suivront Nerissa (1919-1986), Diana (1923-1986) et Katherine (1926-2014). Lady Anne Bowes-Lyon grandit au sein d’une famille où deux de ses quatre sœurs (Nerissa et Katherine) souffrent de graves troubles mentaux, ce qui les tiendra isolées tout au long de leur vie.
En 1930, son père décède à l’âge de 44 ans des suites d’une pneumonie au château de Glamis. Sa sœur la duchesse d’York (future reine d’Angleterre par mariage) accourt pour être auprès de la veuve et des fillettes de son frère préféré.
Le 28 avril 1938, lady Anne Bowes-Lyon épouse le lieutenant-colonel Thomas Anson, fils aîné du comte de Lichfield. Le couple aura deux enfants : Patrick (1939-2005), devenu célèbre photographe des membres de la famille royale et qui immortalisa notamment les clichés du mariage du prince de Galles et de lady Diana Spencer et Elizabeth (1941) qui organise les soirées les plus prestigieuses de Londres.
En 1948, le couple divorce. Anne Bowes-Lyon se remarie au château de Glamis en Ecosse avec le prince George de Danemark, fils du prince Axel de Danemark et de la princesse Margaretha de Suède (sœur d’Astrid, reine des Belges et de la princesse héritière Martha de Norvège). Anne appartient certes à la noblesse écossaise mais n’est pas de sang royal, ce qui pose problème à cette époque à la Cour royale de Danemark. Mais étant la nièce de la reine Elizabeth, épouse du roi George VI, son époux ne doit pas renoncer à ses prérogatives dynastiques.
Par mariage, la princesse Anne de Danemark est désormais apparentée aux familles royales de Danemark, Norvège, Suède, de France mais aussi de Roumanie puisque le grand-père paternel de son époux le prince Valdemar de Danemark est le frère de la princesse Marguerite de Danemark, mère de la reine Anne de Roumanie.
Le prince, haut gradé de l’armée danoise, fut attaché militaire auprès des ambassades de Danemark à Londres, Dublin et à Paris. Le couple princier se partageait entre sa résidence du Hertfordshire en Grande-Bretagne et son palais de Copenhague. Le prince et la princesse George de Danemark étaient très proches de la future reine Margrethe. Le prince est ainsi l’un des parrains du prince héritier Frederik. Ils assistaient aux grands événements de la Cour.
En 1975, son fils lord Lichfield épouse lady Leonora Grosvenor, fille aînée du duc de Westminster.
La princesse Anne s’est éteinte à Londres en 1980 dès suites d’un malaise cardiaque. Le prince George est décédé quant à lui en 1986 après une chute à son domicile en revenant de l’anniversaire de sa tante la princesse Marguerite de Danemark, princesse Renée de Bourbon-Parme. (Copyright photos : DR)
19 mars 2015 @ 06:20
En effet, une princesse dont j’ignorais jusqu’au nom !
Merci Régine.
19 mars 2015 @ 22:16
Le collier sur la 1ere et dernière photo est le diademe porté par la princesse mary le soir du diner offert apr la famille royale!
19 mars 2015 @ 06:56
Si je ne me trompe pas, Elle était présente aux noces du Roi Baudouin et de la Reine Fabiola. Belle femme de grande élégance et de haute classe, Elle porte (sur la photo n° 1 ) une belle cape de fourrure et, presque naturellement, les long gants, deux symboles du chic et du luxe raffinés d’un temps révolu.
19 mars 2015 @ 15:54
Soyez précise, la princesse Anne ne porte pas une cape mais une étole !
19 mars 2015 @ 09:37
Sympathique présentation avec, néanmoins, une erreur majeure. Anne Bowes-Lyon n’a jamais été Lady de naissance. Fille d’un cadet qui n’était qu' »honorable », elle est une simple « Miss Anne Bowes-Lyon ».
Une fille de cadet de la noblesse anglaise ne porte jamais la qualificatif de Lady.
Par ailleurs, même si son père avait été l’aîné, vu que le grand-père était encore bien en vie, elle serait née « honorable » et ne serait devenue « Lady » qu’à la mort de son grand-père. C’est ce qui est arrivé à ses tantes, notamment la future reine Elizabeth.
19 mars 2015 @ 09:52
Reportage très interessant d’une princesse que je ne connaissais pas.
Merci Régine
Amitiés
Patricio
19 mars 2015 @ 10:43
Quelle belle robe de mariée.
19 mars 2015 @ 11:29
Merci pour ce portrait de lady Anne Bowes-Lyon. Fumer une cigarette (première photo) en tenue de soirée et surtout portant des gants me semble plutôt hasardeux? FdC
19 mars 2015 @ 12:01
Cacher les fous, une attitude commune aux Bowes Lyon et aux Windsor.
Ca a peut-être contribué à rapprocher le futur Geroge VI et la future reine-mère.
La dernière photo, la plus récente aussi, bien qu’en noir et blanc montre Lady Anne aussi rutilante qu’un arbre de Noël. Elle est nettement plus savoureuse et charmante dans ses tenues années 40-50.
19 mars 2015 @ 20:25
Surtout que le diadème est posé de façon « incertaine » et tout cas pas centré par rapport au visage..;-))
19 mars 2015 @ 12:35
merci Régine pour ce portrait
19 mars 2015 @ 12:37
Je ne connaissais pas cette princesse. C’est donc la cousine germaine de la reine Elisabeth.
Avec le prince George de Danemark, ils n’ont pas eu d’enfant ?
19 mars 2015 @ 12:57
Merci pour ce portrait d’une princesse que je ne connaissais pas .
19 mars 2015 @ 14:21
Bonjour à tous,
Je vais suivre Régine dans l’évocation de cette cousine de la reine, puisqu’elle parle de : Marguerite et René de Bourbon-Parme, dont je vais vous conter le mariage qui a eu lieu le 18 juin 1921.
Un mariage princier à la cour de Danemark.
Un mariage princier a eu lieu, le 10 juin, à Copenhague, qui ressemblerait à beaucoup d’autres s’il n’avait été l’occasion d’une curieuse réunion de personnages appartenant aux maisons les plus disparates.
La cour de Danemark a toujours été, en quelque sorte, le carrefour du Gotha. La princesse Marguerite, qui vient d’épouser le prince René de Bourbon est la fille du prince Valdemar, oncle du roi actuel, et de la princesse Marie d’Orléans, fille du duc de Chartres. Une de ses tantes était la femme du roi Edouard VII d’Angleterre, une autre la femme de l’empereur Alexandre III de Russie, un de ses oncles le roi Georges Ier de Grèce. Quant au prince René de Bourbon-Parme, il est le frère du prince Sixte et de la princesse Zita, ex-impératrice d’Autriche et le beau-frère de la grande-duchesse de Luxembourg.
C’est pourquoi la cérémonie nuptiale avait emmené au château de Bernstorff tant de princes et de princesses de toutes les nationalités. On put y voir, en particulier, l’ancienne impératrice douairière de Russie, mère de l’infortuné Nicolas II, qui après un séjour en Crimée, au lendemain de la Révolution, s’est réfugiée à Copenhague où elle survit à la tragique destinée des siens .Il y avait aussi le prince Georges de Grèce et sa femme, née princesse Marie Bonaparte. Ainsi les Bourbons, les Orléans et les Bonaparte se trouvaient représentés.
Le prince René, qui a vingt-sept ans a servi dans l’armée autrichienne. La princesse Marguerite, d’un an plus jeune était infirmière à Londres pendant la guerre. Très cultivée, sportive et musicienne, elle est fort populaire au Danemark. Les deux jeunes gens s’étaient rencontrés pour la première fois à Saint-Cloud, chez le prince Georges de Grèce.
Détail pittoresque : Copenhague est peut-être la ville d’Europe où la bicyclette est la plus à l’honneur, et ce fut au milieu d’un véritable bataillon de cyclistes que l’automobile du jeune couple fit le trajet de l’église du Cœur de jésus au palais royal d’Amalienborg.
19 mars 2015 @ 14:43
merci pour ces infos
19 mars 2015 @ 14:51
Elle n a pas eu d enfants de son second mariage?
Était il divorcé?
qui est le 2eme fis de cette femme?
19 mars 2015 @ 15:57
Une précision, Valdemar était le père de la princesse Marguerite et non son frère, c’est le père de Georges, le prince Axel qui était son frère.
19 mars 2015 @ 19:10
Sur la photo de titre je trouve une ressemblance avec la reine-mère…quidisparait sur les autres photos.
20 mars 2015 @ 13:13
Effectivement, je trouve qu’elle ressemble à sa tante sur la première photo.
19 mars 2015 @ 19:22
Reprenant The Times du 18 septembre 1950, Marlene Eilers Koenig dans Royal Musings précise que le prince Georges de Danemark, attaché militaire, depuis colonel, et la vicomtesse Anson se marièrent dans la chapelle privée du château de Glamis où officiait un pasteur danois, le révérend Mogens Buch, chapelain de la mission des marins danois à Newcastle upon Tyne. L’homélie fut prononcée par le chanoine H.G.G. Rorison, chapelain du comte de Strathmore. Celui-ci avait été pressenti pour présider la cérémonie mais en raison du divorce la hiérarchie anglicane ou presbytérienne trouva cela impossible.
La mariée était conduite par son grand-père lord Clinton. Elle portait une robe de brocart bleu et argent, avec un petit chapeau à plume.
La reine accompagnée de sa fille la princesse Margaret était venue de Balmoral mais elles n’assistèrent pas à la cérémonie religieuse en raison du divorce et de l’attitude alors de l’Église d’Angleterre, et participèrent seulement au déjeuner. L’archevêque de Cantorbéry Geoffrey Fisher trouva la position de la reine un peu hypocrite comme il devait le dire plus tard en privé. Étaient présents bien sûr les parents du marié le prince et la princesse Axel de Danemark, née princesse Margaretha de Suède (le prince Axel était fils du prince Valdemar de Danemark et de la princesse Marie d’Orléans), le prince royal Olav de Norvège, les princesses Ragnhild et Astrid de Norvège, le prince Carl Bernadotte, la princesse Joséphine-Charlotte de Belgique, le comte de la comtesse Flemming de Rosenborg (le comte était le frère cadet du prince Georg et son témoin, il était depuis peu l’époux de Ruth Nielsen et avait en vue de ce mariage renoncé à ses droits et titres, devenant comte de – af – Rosenborg et excellence, mais dans le cas de Georg la reine Élisabeth était intervenue auprès du roi Frédéric de Danemark pour lui faire comprendre qu’un même traitement, qui était envisagé, n’était pas convenable, en sorte que sa nièce fut princesse de Danemark et altesse). Bien sûr étaient présents les membres de la famille Bowes-Lyon et les enfants de la mariée, l’honorable Patrick et l’honorable Elizabeth Anson.
Par son père la mariée descendait des ducs de Portland et des ducs de Devonshire.
En 1953 le prince Georg de Danemark, dans le cadre du changement des règles de succession au trône qui limitèrent le droit de succession aux descendants de Christian X, perdit ses droits dynastiques. En conséquence, son titre de prince til (en somme du) Danemark devint prince af (de) Danemark.
Le prince et son épouse, son frère et sa belle-sœur et ses parents sont inhumés dans le parc du Bernstorff Palais.
19 mars 2015 @ 19:26
Merci pour ce reportage intéressant qui m’a fait découvrir une autre princesse . Deux sœurs souffrant de graves troubles mentaux sur une fratrie de quatre, cela fait beaucoup !
19 mars 2015 @ 21:10
Le prince Axel père de Georges était le cousin germain du feu comte de Paris, Marie d’Orléans était la sœur du duc de Guise.
19 mars 2015 @ 22:16
Le prince Aage de Danemark autre fils de Marie d’Orléans, bientôt héroïque officier de la Légion étrangère fondée par son ancêtre Louis-Philippe, ne demanda pas la permission du roi pour se marier avec Matilda Calvi, noble des comtes de Bergolo. Et il renonça à ses droits, à son titre de prince de Danemark et à l’altesse royale peu après le 1er février 1914 jour du mariage mais il reçut le 5 le titre de prince pour lui et son épouse et le titre héréditaire de comte de Rosenborg en ligne masculine.
Ce n’est que plus tard en 1923 que le frère de Mathilde, le comte Giorgio Carlo Calvi di Bergolo se maria avec la princesse royale Yolande de Savoie fille aînée de Victor-Emmanuel III, roi d’Italie.
Aage avait auparavant été amoureux de la princesse Marie Bonaparte, la célèbre psychanalyste, épouse du prince Georges de Grèce et de Danemark, son cousin.
20 mars 2015 @ 12:55
Bonjour à tous,
Un grand merci Gérard!!
21 mars 2015 @ 17:06
Merci à vous Claude-Patricia pour ce retour en 1921 et cette cérémonie où l’Europe des rois étaient vraiment sans frontière.
21 mars 2015 @ 17:06
Était…
24 mars 2015 @ 11:54
Si l’on remonte un peu plus haut, le 4 décembre 1909 la princesse Valdemar de Danemark, qu’on appelait en France Marie-Valdemar, notamment pour la distinguer de la princesse Marie Bonaparte dont le destin était lié au sien du fait de leurs époux surtout mais aussi de leur profonde amitié, mourait à son domicile, le château de Bernstoff, à Copenhague d’un influenza foudroyant à l’âge de 44 ans alors que son mari et ses trois fils étaient en voyage en Inde. C’était une femme intelligente, forte, volontaire, simple, qui fut très aimée au Danemark mais qui fut également redoutée pour ses excentricités.
La princesse Marie Amélie Françoise Hélène d’Orléans, fille du duc et de la duchesse de Chartres était née à Ham, Angleterre, le 13 janvier 1865. À l’âge de 20 ans elle se fiança le 14 septembre 1885 avec le plus jeune fils du roi Christian IX de Danemark. Les fiançailles eurent lieu au château de Fredensborg en présence de tous les membres de la famille d’Orléans, du roi et de la reine de Danemark, de l’empereur et de l’impératrice de Russie (Alexandre III et Dagmar de Danemark), du tsarévitch (le futur Nicolas II), du duc de Cumberland (Ernest-Auguste II), prince du Royaume-Uni et chef de la maison royale de Hanovre, et époux de la princesse Thyra, sœur de Valdemar et d’un certain nombre d’autres princes de maisons royales apparentées aux deux familles.
Le mariage eut lieu un mois plus tard en France. Le mariage civil à la mairie du huitième arrondissement de Paris le 20 octobre et le mariage religieux catholique le 22 dans la chapelle royale du château d’Eu. La bénédiction fut donnée ainsi que l’homélie par Mgr d’Hulst, Maurice Le Sage d’Hauteroche d’Hulst (1841-1896), fondateur et premier recteur de l’Institut catholique de Paris, grand vicaire de Paris et grand ami des Orléans, en présence du pasteur danois Jan Hensen.
Au premier plan avaient pris place Madame la duchesse de Chartres (Françoise d’Orléans), Sa Majesté la reine de Danemark (Louise de Hesse-Cassel), épouse de Christian IX, Madame la comtesse de Paris (Isabelle d’Orléans, infante d’Espagne), Madame la duchesse de Cumberland, son altesse royale la princesse de Galles (Alexandra de Danemark), Madame la princesse royale de Danemark (Louise de Suède), le duc de Chartres qui conduisit sa fille à l’autel, le comte de Paris, le prince royal (Frédéric, futur Frédéric VIII) de Danemark, son altesse royale le prince de Galles (le futur Édouard VII), également les trois filles du prince et de la princesse de Galles, Louise, future princesse royale et duchesse de Fife, Victoria, et Maud, future reine de Norvège, le prince de Joinville, le duc d’Aumale, le duc Decazes…
La table d’honneur du dîner était dressée dans la salle des Guises. Pendant le repas on pouvait entendre la Société musicale du Tréport qui jouait dans la cour.