La princesse Margarita de Roumanie est née le 26 mars 1949 à Lausanne en Suisse où ses parents le roi Michel et la reine Anne de Roumanie, née princesse de Bourbon-Parme vivaient à cette époque-là en exil. Son père le roi Michel avait abdiqué en décembre 1947 et prit le chemin de l’exil avec sa mère la reine Hélène de Roumanie, née princesse de Grèce et de Danemark.

La vie de la famille royale de Roumanie en exil peut être qualifiée de modeste. Le souverain ne dispose pas d’une grande fortune, raison pour laquelle il multiplie les activités professionnelles pour faire vivre les siens. La famille s’agrandit avec les naissances de la princesse Hélène en 1950, la princesse Irina en 1953, la princesse Sophie en 1957 à Tatoi en Grèce et la princesse Maria à Hellerup au Danemark.

Margarita de Roumanie suit sa scolarité en Suisse et grandit au sein d’une famille unie mais très marquée par l’éternelle nostalgie du roi Michel quant à son pays. Apparentée aux monarchies européennées, Margarita suit ses parents lors de vacances au Danemark où vit la famille de la reine Anne, en Grèce, patrie de sa grand-mère paternelle mais aussi en Grande-Bretagne notamment l’été à Balmoral auprès de la reine Elizabeth. Margarita est rapidement consciente que malgré une vie tout à fait normale à l’instar de ses camarades de classe, sa famille appartient à l’Histoire.

La princesse est très complice avec sa grand-mère paternelle la reine Hélène de Roumanie. Après ses études en Suisse, elle s’inscrit à l’université d’Edimbourg en Ecosse où elle décroche des licences en droit international, sociologie et sciences politiques. C’est là qu’elle rencontre Gordon Brown qui deviendra des années plus tard Premier Ministre britannique. Toutefois, l’engagement politique constant du jeune homme provoquera leur éloignement progressif.

Margarita travaille pour différentes universités en Grande-Bretagne puis est engagée par l’organisation mondiale de la santé et enfin par la FAO. Elle s’installe alors au début des années 80 à Rome. Elle est à la tête de différents programmes des Nations Unies pour la nutrition et le développement de l’agriculture. Elle voyage à plusieurs reprises dans les pays d’Amérique du Sud et y superviser les projets onusien. En 1982, sa grand-mère la reine Hélène de Roumanie tant aimée décède à Lausanne.

En 1989, le renversement du régime du dicateur Ceaucescu laisse entrevoir la possibilité de la fin de l’exil. Margarita renonce à son travail aux Nations Unies pour épauler son père le roi Michel dans ses contacts avec la Roumanie. Margarita crée en 1990 la Fondation princesse Margarita qui est d’emblée très active sur le terrain et apporte son soutien aux enfants des orphelinats roumains. La princesse participera à de nombreuses campagne de sensibilisation de leur sort pour lever des fonds à l’étranger. Il existe aujourd’hui des antennes en Suisse, Belgique, France, Etats-Unis et Royaume-Uni.

La princesse est le meilleur appui de son père le roi Michel qui a connu au début des années 90 un retour triomphal dans son pays. Cet engouement populaire à l’égard du monarque provoque la décision des autorités de ne plus le laisser revenir en Roumanie. C’est donc la princesse qui multiplie les voyages entre Genève et la Roumanie.

C’est lors d’une visite d’un orphelinat qu’elle fait la rencontre de Radu Duda, un acteur très connu en Roumanie, qui participe à un programme spécial centré sur l’art et s’adressant aux enfants ayant subi des traumatisme. La princesse confiera plus tard qu’elle avait été subjuguée par le sens relationnel de Radu avec les enfants.

Leurs chemins se croisent encore quelques fois par an. Comme l’explique la princesse, c’est sa mère la reine Anne qui après une nouvelle rencontre fortuite avec Radu, leur fera une allusion quant à leurs échanges de regards. Le mariage est célébré à Lausanne le 21 septembre 1996. La princesse Margarita porte la même robe de mariée que sa mère la reine Anne lors de son union à Athènes en 1947. Dans l’assistance, la reine d’Espagne, l’Infante Elena et son époux le duc de Lugo, la princesse Irène de Grèce, le prince Alexandre de Serbie, le roi Constantin et la reine Anne-Marie de Grèce ou encore l’impératrice Farah d’Iran. Le voyage de noces a lieu en Jordanie à l’invitation de la famille royale hachémite.

 

La princesse et son époux se partagent alors entre la Suisse et la Roumanie. En 1997, le roi Michel est à nouveau autorisé à revenir à sa guise en Roumanie et les propriétés de la famille royale lui sont restituées dont les châteaux de Pelesh et Pelisor.

 

Le souverain dispose en outre en tant qu’ancien chef de l’état d’une résidence mise de son vivant à sa disposition par l’Etat roumain. La princesse Margarita et le prince Radu vivent auprès du roi et de la reine au Palais Elisabeta de Bucarest.

La princesse accompagne son père le roi Michel dans sa tournée des capitales européennes et aux Etats-Unis pour défendre à la demande du gouvernement roumain la demande d’adhésion de la Roumanie à l’OTAN.

En 2007, le roi Michel prend les dispositions dynastiques pour que sa fille aînée lui succède plus tard à la tête de la famille royale et abolit la loi salique.  

 

Au printemps 2009, la princesse est auprès de son époux qui annonce sa candidature à l’élection présidentielle avant de se retirer de la course électorale quelques mois plus tard. Initialement, le prince avait été crédité de sondages favorables avant de voir ces intentions de vote s’étioler au fil de la campagne. Estimant qu’il avait été à la rencontre des populations de Roumanie et que son message au-dessus des clivages politiques traditionnels avait été entendu, il abandonna la course à l’élection présidnetielle. 

La princesse accompagne souvent son père lors des grands événements du Gotha auxquels il participe. A l’occasion d’anniversaires au sein de la famille royale de Roumanie, la princesse Margarita est l’hôte de nombreux membres du Gotha. Elle est notamment très proche de la princesse Astrid de Belgique et de son époux l’archiduc Lorenz d’Autriche-Este, du prince Alexandre et de la princesse Katherine de Serbie, de l’archiduc Martin d’Autriche-Este, du duc et de la duchesse de Vendôme, du prince Alois et de la princesse Sophie de Liechtenstein.

En 2010, la princesse Margarita assiste à la cérémonie qui confère à son neveu Nicholas le titre de prince de Roumanie par le roi Michel. Le jeune homme est appelé un jour à succéder à Margarita à la tête de la famille royale.

La princesse et son époux effectuent chaque année quelques visites à l’étranger dans le but de renforcer les liens entre la Roumanie et les pays visités. L’hiver, la princesse Margarita rejoint ses parents au château de Savarsin, ouvrant ses portes aux habitants des villages voisins.

Margarita de Roumanie est très impliquée dans la fondation qui porte son nom mais aussi au niveau culturel et social par le biais de plusieurs associations. Elle est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages dont un livre de recettes de cuisine (des plats préparés par la famille royale mais ausi lors de repas de famille à la Cour de Danemark, en Grèce,…) qui a connu un beau succès en Roumanie. En 2011, elle a connu avec le reste de sa famille le grand bonheur d’assister aux festivités organisées à l’occasion des 90 ans de son père le roi Michel et surtout d’être à ses côtés lorsqu’il a pris la parole au Parlement roumain. Un moment symbolique lorsque l’on regarde l’histoire de la famille royale. (Copyright photos : site du prince Radu de Roumanie, Getty images & Life)