La princesse Marie Bonaparte est née le 2 juillet 1882 à Saint Cloud. Elle est la fille unique du prince Roland Bonaparte et de la richissime Maria Félix Blanc, petite-fille du prince Pierre Napoléon, lui-même fils du prince Lucien et neveu de l’empereur Napoléon I. Sa mère Maria Félix Blanc, fille du fondateur du casino de Monte-Carlo et de la Société des Bains de Mer décède lorsque la princesse Marie n’a qu’un mois des suites d’une embolie. Marie Bonaparte grandit à Saint-Cloud puis dans l’hôtel particulier de l’avenue de l’Iéna à Paris. Elle reçoit une éducation très stricte qui la renferme sur elle-même. Polyglotte, elle aime les arts et le théâtre en particulier.

La princesse Marie a une relation amoureuse avec le secrétaire particulier de son père qui la fera chanter avec les lettres échangées entre eux. Pour le plus grand bonheur de son père qui avait l’ambition de lui faire contracter un mariage « important », elle épouse civilement le 21 novembre 1907 à Paris puis en grandes pompes à Athènes le 12 décembre 1907 le prince Georges de Grèce et de Danemark

Le prince Georges de Grèce et de Danemark né en 1869, est le deuxième fils du roi Georges I et de la reine Olga de Grèce, née grande-duchesse de Russie. Pour ses noces, Marie Bonaparte qui devient princesse de Grèce et de Danemark se voit offrir un diadème Cartier de diamants.

Le couple aura deux enfants : le prince Pierre qui naît à Paris en 1908 et la princesse Eugénie qui voit ausi le jour dans la capitale française en 1910. Le prince Georges et la princesse Marie ne mèneront jamais une vie de couple heureuse mais seront en très bons termes d’amitié tout au long de leur vie. On prètera de nombreuses aventures extra-matrimoniales à la princesse. 

Au début des années 20, la princesse découvre les premiers travaux de Sigmund Freud par l’entremise d’amis. C’est suite à son insistance que Freud acceptera de la prendre comme patiente. Tout en menant une vie sociale à Paris et une vie de Cour en Grèce, la princesse Marie passe des périodes à Vienne auprès de Freud. Elle envisage à 40 ans d’entreprendre des études de médecine mais Freud lui recommande plutôt de s’investir dans le développement de la psychanalyse. 

Elle finance la revue française de psychanalyse et fonde avec d’autres la société psychanalytique de Paris. Elle-même pratique la psychanalyse dans sa résidence de Saint Cloud. Lors de la Deuxième Guerre Mondiale, la princesse permettra grâce à ses connaissances que Freud et sa famille quittent l’Autriche passée sous le joug nazi. On estime qu’elle a également contribué à sauver plus de 200 intellectuels juifs pendant la guerre.

Pendant la guerre, et Paris étant occupé par les Allemands, la princesse voit l’Institut de psychanalyse fermé et l’arrêt de la publication de la revue. Avec son époux et leurs enfants, elle suit la famille royale grecque en exil en Egypte puis en Afrique du Sud. La princesse revient à La Libération en Grande-Bretagne puis à Paris avant de s’embarquer pour les Etats-Unis.

La princesse est aussi connue pour avoir écrit plusieurs ouvrages et avoir traduit des ouvrages de Freud. Le prince Georges décède à Saint-Cloud le 25 novembre 1957. La princesse s’écarte vers la fin de sa vie de la psychanalyse et de ses différents courants.

Son dernier combat sera pour l’abolition de la peine de mort. Souffrant de la leucémie, la princesse Marie décède à Gassin dans le Var le 21 septembre 1962. Conformément à ses volontés, elle est y incinérée et ses cendres ramenées au cimetière du Palais de Tatoï où repose le prince Georges. (Merci à Patricio)