Au Danemark, une étrange malédiction frappe les châteaux royaux, qui ont souffert régulièrement d’incendie au cours de l’Histoire. En 1828, après un deuxième incendie, le palais de Christiansborg renaît de ses cendres. Dans la salle des chevaliers qui fait office de salle de banquets, 17 Gobelins provenant du château de Rosenborg y sont accrochés.

Jusqu’au beau jour de 1988 où le conservateur de Rosenborg, placé à côté de la reine Margrethe lors d’un dîner déclare à celle-ci sur le ton de la palisanterie que ces tapisseries sont à lui et qu’il veut les ramener à Rosenborg. Ce en quoi la souveraine lui donna raison mais ajouta qu’elle ne pouvait pas recevoir ses invités avec des cadres vides au mur.

De là naquit la « conspiration des tapisseries » visant à offrir à Margerthe II de Danemark pour ses 50 ans une série de tapisseries destinées au château de Christiansborg. Le prince Henrik recommanda la manufacture des Gobelins et de Beauvais pour leur qualité et leur ancienneté et dès 1989, le travail commença. L’ensemble se compose de 17 tapisseries racontant 1000 années d’histoire du Danemark. La série commence à l’époque des Vikings, explore le Moyen Âge, la Réforme, la monarchie absolue et la famille Glücksbourg. L’humour n’en est pas absent avec cette tapisserie intitulée « Le Présent » qui représente la reine offrant une pomme au prince Henrik.

Les tapisseries sont réalisées en style moderne. La dernière par ordre chronologique de la série s’intitule « la famille Glücksbourg, IIème période » et raconte l’histoire du XXème siècle. Elle revient sur des événemnts heureux, comme le mariage de la reine Margrethe avec le prince Henrik ou tragiques comme les camps de concentration. De façon inattendue, on y retrouve des personnages tels que Che Guevara, Lenine et Mao. Ces trois révolutionnaires auareint été surpris d’avoir leur portrait dans un palais royal au côté du Général de Gaulle !

60 personnes y travaillèrent pendant 11 ans. Et pouratnt cet ensemble faillit ne jamais voir le jour. L’argent récolté pour réaliser l’oeuvre s’avéra insuffisant pour couvrir les coûts. Une délégation danoise fut envoyée en France pour négocier le prix mais ceci ne permit pas de régler la somme due. Finalement grâce à l’intervention du Ministre de la Culture de l’époque, Jack Lang, la dernière partie de la facture fut honorée par la France. Lors de la soirée d’anniversaire de la reine, une médaille fut frappée pour la remettre aux participants. au recto figurait un portrait de la reine et au verso l’inscription « complot de la tapisserie » . (Merci à Sophie Lbm pour le texte et ses photos)